[Stratcom] [Coordinateurs-sections] Il faut qu'on réponde au gouvernement et aux parlementaires sur l'état d'urgence

[Frédéric Lecointre]

Le 20/11/2015 13:57, vallois.julien a écrit :
> Oui le danger est partout 
Je tenais juste à réagir à cela car, si nous souhaitons prendre un peu
de hauteur, il faut déconstruire quelques expressions. Je ne me sens pas
en danger car je sais exactement et très pratiquement ce que veut dire
"le danger est partout". A vrai dire, je me sens plus en danger dans ma
voiture que dans la rue.

Le  danger est nécessairement une notion subjective.

A proprement parler, il faut introduire la notion de risque dont le
niveau s'évalue en fonction de de la probabilité d'apparition du risque
et du dommage causé. Toutefois, il n'y a risque que dans un contexte
bien défini. Quelques ordre de grandeur depuis 2012:
    - 6500 morts sur les routes,  dont 1000 piétons tués
    - 1000 morts par noyade
    - 10 000 femmes violées
    -  40 000 morts dus à un accident (toute cause confondues et sans
compter les maladies)

Le niveau du risque terroriste est considérablement plus faible que tout
cela. Par contre, l'impact médiatique est différent. Le terroriste
utilise une arme non conventionnelle (la perception du danger au regard
de l'action commise), le politique y voit obligatoirement une atteinte à
son statut et son capital électoral, les médias une opportunité médiatique.

___Les risques___ sont partout mais c'est bien parce que nous savons
apprécier leur niveau que nous ne sommes pas terrassés de peur chaque matin.

Je livre deux anecdotes pour illustrer.
En 96, j'ai failli sauté à Port Royal. J'étais en fac et je faisais du
basket au crous juste en face. Habituellement, je montais dans la rame
qui était la plus proche de la sortie et c'est justement celle-là qui a
explosée. Ce jour là donc je m'apprête à monter dans le rer quand une
personne m'appelle sur le quai. Un copain de lycée. Je prends alors le
prochain train. Dans la rame où je m’apprêtai à monter, une bombe a
explosé tuant 4 personnes et blessant 80 autres. Dès la semaine
suivante, je prenais le même rer, la même rame pour descendre au même
endroit non pas par inconscience mais parce que le niveau de risque
n'avait pas changé.

Un jour, une personne me dit : Les surfeurs, vous êtes fous quand on
voit le nombre de noyés chaque année. J'ai répondu qu'en réalité, les
noyades de surfeurs sont extrêmement rare considérant l'exposition au
risque. Le contexte est différent: ce sont de très bons nageurs, ils ont
un flotteur et connaissent très bien la mer.

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Frédéric Lecointre