[PP-discussions] Nouvelle Donne : le début de la fin ?

Fabbad - PP-fr fabbad at partipirate.org
Jeu 25 Juin 18:29:18 CEST 2015


Quelques infos venues d’une ML d’un comité local de Nouvelle Donne : une initiative de refondation où s’exprime une position qui me semble aussi concerner le PP : http://refondationnouvelledonne.blogspot.fr/ et une pétition là : http://www.petitions24.net/nous_restons

En gros, ils opposent une position ni gauche ni droite (la leur) à une autre voulant un grand arc d’union à gauche, sur fond de question pour les régionales.

Bon, je ne cacherais pas que récuser le gauche-droite signifie pour moi avoir une faiblesse de fond de programme et de culture politique, ne pas savoir par exemple se positionner sur le rôle de l’Etat dans l’économie ou les questions de moeurs.
En fait, ce qui m’étonne un peu, c’est que des gens aient rejoint Nouvelle Donne s’en s’assumer de gauche sachant d’où venaient Larrouturou, Gaccio, Attard et d’autres. Et si j’ai bien compris ce qu’il se passait, ceux qui partent se savent de gauche et pas dérangés par des fronts communs avec d’autres structures de même orientation,  et à la limite, Larrouturou lui-même devrait quitter Nouvelle Donne pour faire autre chose avec eux.


From: François Vermorel 
Sent: Monday, June 22, 2015 9:37 AM
To: Nicolas Falempin 
Cc: ML Discussions 
Subject: Re: [PP-discussions]Nouvelle Donne : le début de la fin ?

Merci Nicolas, pour cette analyse. Je pense qu'on peut point par point réfléchir à ce qui est transposable au Parti Pirate et comment dépasser les problèmes que tu as pointés. 

On apprend de ses erreurs, on apprend aussi de celles des autres. Du coup je me permets un commentaire en couleur dans ton texte.


Le 22 juin 2015 08:24, Nicolas Falempin <nalaf at videoludroit.com> a écrit :

  Bonjour à tous


  Je partage très largement l'avis des signataires, et pour cause puisque je suis assez proche de la plupart d'entre eux. Ils m'auraient mis au courant avant, je les aurais vraisemblablement rejoint. Cela dit, j'étais en retrait depuis plusieurs mois. Très investi sur alternatiba strasbourg et d'autres projets locaux, je n'allais même plus aux réunions du groupe local.


  Groupe local qui, et c'est de mon point de vue était l'un des problèmes majeurs, était pour majorité constitué de personnes qui ne faisaient rien d'autre. Quasiment tous des novices en politiques, mais pas non plus d'implication associative. Ils voulaient changer la politique depuis leur tour d'ivoire. Dès lors, ils n'avaient pas de recul par rapport au national et aux programmes qu'il pouvait impulser. De ce fait, ils étaient toujours dispos, et moi pas, réunion associative oblige. Bon, ça devait être différent ailleurs. Néanmoins, en alsace, on utilise un outil web comme azendoo, et je crois que les adhérents ont commencé à utiliser des outils web (comme le forum), ce qui est positif. 


ça, c'est un problème qu'on a eu... qu'on a plus actuellement mais qu'on pourrait à nouveau avoir si on se retrouvait uniquement entre geeks, à penser geek, à parler geek sans s'ouvrir aux influences extérieures. Donc warning. 

  Le second problème vient, comme évoqué, du processus de coconstruction. Le sondage n'a apporté aucun consensus, les deux modèles étaient séparés par une dizaine de voix sur 2000 votants, et il a donc fallu construire un modèle bancal jacobin avec une légère autonomie des régions et une gouvernance mixte. Ca ne pouvait pas fonctionner. D'autant que les corrections apportées par le conseil provisoire des adhérents (dont j'ai été membre) étaient retoquées par le bureau national. Ce n'est pas un hasard si on trouve de nombreux anciens membres de ce conseil dans les signataires.


Le mille feuille administratif est lui aussi une tentation qui nous guette même si actuellement l'autonomie des sections locales est réelle. 

  3e problème, encore évoqué, des soupçons de fraude à l'AG et à la sélection du conseil citoyen. Un processus manquant de transparence et de préparation, un jury sans critère prédéfini, une forte disparité dans la notation sans explication. Le contre exemple parfait pour discréditer le tirage au sort. 

Là encore, nous avons nous aussi un effort à faire en terme de transparence. Notre opacité est due à un manque de ressource, pas à une volonté de contrôle mais c'est un pb tout de même. 

  4e problème, l'accaparement du pouvoir par Pierre Larrouturou. Volontairement ou pas, c'est pas clair. Mais il intervient dans tout, dit toujours oui à toutes les propositions (mêmes contradictoires avec une autre précédemment acceptées) et donc ne tranche rien, accumulant souci sur souci.  Ca s'est vu à l'université d'été, ce qui a causé une première scission avec les dénommés "néodonniens". Néodonniens qui ont multiplié ensuite les efforts pour enrayer la dynamique avec des diffamations et attaques gratuites. 


Etonnant à quel point des gens modernes comme les adhérents de Nouvelle Donne n'ont pas su se départir du fantasme du messie en politique. Même les signataires de la lettre ouverte reprochent à Larrotourou de ne pas être le De Gaulle du 21ème siècle. Ca, j'espère que c'est un travers que nous saurons toujours éviter.


  5e problème, l'essoufflement de militants, novices en politique, qui pensaient qu'ils suffisaient d'avoir de la bonne volonté pour changer les choses. Ils ont compris désormais comment ça fonctionnait et sont dégoûtés, pas suffisamment motivés pour s'impliquer à long terme dans un changement des choses. De bonnes pâtes, mais des idéalistes nuisibles dont la défection n'est pas un mal à mon sens, car ils avaient une perspective rétrograde de la politique excluant le multipartisme et l'horizontalité. Ils voulaient un parti socialiste; 


Pour le coup on souffre régulièrement du même problème : des gens nous rejoignent et après plusieurs semaines à tracter, à s'investir, à bosser... ils s'étonnent que le monde n'ait pas changé. Je pense que c'est normal,  naturel et même sain et pédagogique. La seule question est : comment former et accompagner ces gens.


  6e problème, une stratégie electorale nationale d'exclusion des autres partis. Listes autonomes avec uniquement des citoyens. ND n'a pas la capacité de le faire, mais ce n'est pas un problème pour la plupart des militants, encore des idéalistes novices ne se rendant pas compte de la difficulté à constituer une liste sans cadres. 

Là je pense qu'on est en plein dedans. Réflexion à avoir d'urgence.


  Et aussi beaucoup de ratés au démarrage. La campagne des 5 solutions d'urgence contre la crise devait démarrer en février, elle est sortie la semaine dernière. Entretemps, de nombreux troubles internes, des dysfonctionnements, le licenciement du secrétaire général, etc.


  J'ai une vision assez cynique des choses, un peu méprisante je le crains pour certains adhérents, mais il faut que les choses soient dites. ND, avec ses choix consensuels, n'avait pas de ligne politique claire, pas d'idéologie (et ce n'est pas un gros mot), et donc attirait aussi des gens mous qui veulent le changement sans sortir de leur zone de confort.


  Des problèmes que l'on retrouve effectivement au parti pirate, mais je peux y revenir plus tard.


  Cordialement


  Nalaf


  Le 22 juin 2015 07:28, François Vermorel <fvermorel at gmail.com> a écrit :

    plusieurs réflexions : 

    - Cette lettre ouverte, sur Mediapart, ne peut pas être dénuée de sous entendu. Les signataires veulent non seulement quitter NOuvelle Donne mais en lui faisant le plus de mal possible, en essayant de le couler. Ils signent contact at rdvcitoyens.Fr . Un nouveau parti sur le même créneau que ND ? A suivre... En tous cas, ils ont des arrières pensées

    - Je tique sur le reproche fait à Larrotourou. Ces gens avaient donc besoin d'un "leader" ?

    - Je crois qu'on doit lire ce texte avec beaucoup d'humilité : le fond de ce qui est reproché à ND, on pourrait nous le reprocher à nous. Positions peu claires et recherche de consensus mous, tendances à consacrer plus d'énergie à notre fonctionnement (et nos querelles) internes plutôt qu'à des actions de terrain... ce sont des travers que  nous nous connaissons. Le fait que nous travaillions à y remédier ne doit pas nous faire croire que nous en sommes guéris.

    - tout à fait d'accord avec Farli même si je ne sais pas s'il faut déveloper ou tester. J'irai plus loin : sans outil de démocratie liquide performant, un parti pirate qui grossirait serait condamné aux mêmes soucis que ND. En démocratie aussi c'est le média qui fait sens.

    - Enfin, je mets Nalaf en copie. S'il a le temps et le goût d"éclairer notre lanterne sur ce qui se passe chez ND, nous en serons heureux car il y a incontestablement une leçon à tirer.

    Le dimanche 21 juin 2015, Cédric LEVIEUX <contact at levieuxcedric.com> a écrit :

      Qui a dit prévisible ?

      Je rappelle ce ne sont pas des citoyens qui ont créé Nouvelle Donne mais des politiciens pas contents qui s'estimaient meilleurs que leur dirigeant de parti (à tort ou à raison) ... à partir de ce moment là l'oligarchie de ND est née.

      Pour lutter contre ça, nous avons en théorie la démocratie liquide, en théorie parce qu'en pratique les outils ne nous plaisent pas, c'est pourquoi je ne milite pas pour qu'on teste les outils mais qu'on les crée en fonction de ce qui nous intéresse nous.

      Il faut dépenser de l'énergie, de l'argent, dans des spécifications d'outils, dans des outils qui nous conviennent pour arriver à cet idéal qu'est la démocratie liquide. Accepter que la démocratie liquide s'appuie sur le numérique et non le vote papier, etc.




      farlistener



      Le 2015-06-21 20:10, Jérémy -Jeey- a écrit :

        Ahoy,

        Une nouvelle tentative de parti différent qui n'arrive pas à émerger malgré pas mal d'énergie...
        Si quelqu'un a des infos de première main sur le pourquoi du comment, je suis intéressé.

        http://blogs.mediapart.fr/blog/les-invites-de-mediapart/210615/pourquoi-nous-quittons-nouvelle-donne


        Pourquoi nous quittons Nouvelle Donne
        21 juin 2015 |  Par Les invités de Mediapart

        Soixante militants et responsables de Nouvelle Donne annoncent leur « démission collective » de l'organisation fondée fin 2013 par l'économiste Pierre Larrouturou. Parmi les signataires, la seule députée du parti, Isabelle Attard, et plusieurs membres du bureau national dont le porte-parole national Joseph Boussion. Ils dénoncent un parti « vidé de son sens ». 

        Quitter un parti si petit, si peu visible est un sérieux paradoxe. Mais aux dernières élections européennes, 549 774 électeurs ont justement choisi ce petit parti inconnu pour exprimer leurs envies de changement sur des sujets aussi essentiels que les pratiques politiques, le partage du travail et des richesses sans oublier le crucial partage du pouvoir.

        Grâce à eux, Nouvelle Donne a existé plus fortement et sa présence s'est renforcée dans le débat. Des milliers d'adhérents ont rejoint avec enthousiasme le mouvement.

        Mais aujourd'hui, nous, militants, responsables de comité locaux, candidats, élus, nous savons, chacun à notre niveau, que Nouvelle Donne ne changera rien à la vie politique. 

        Le constat est amer car nous faisons partie des 549 774 électeurs qui avons cru que le mouvement vers un renouveau était lancé. 

        Malheureusement, nous avons constaté que « faire de la politique autrement » s'est transformé en dogme d'exclusion, brandi comme une fin de non-recevoir par ceux qui ne veulent, finalement, pas faire de politique du tout.

        Aujourd'hui les instances de Nouvelle Donne dépensent plus d'énergie à organiser leur entre-soi qu'à préparer les alternances de demain. 

        Il est désormais impossible de faire exister une idée, de créer le programme politique que nous attendons tous, et la perspective des régionales devient un alibi de plus, permettant à un groupe réduit et contesté de décider pour le plus grand nombre, tout en limitant la moindre expression contradictoire.

        Le parti du renouvellement des pratiques est désormais le jouet d'une oligarchie. Quelle ironie !

        Ce serait risible si les propositions de Nouvelle Donne n'étaient pas indispensables à la réorientation de la politique française. Il faut remercier Pierre Larouturrou, qui fut et demeure un inspirateur talentueux, ce sont bien ses idées qui nous ont rassemblées et que nous avons défendues. Malheureusement le talent ne fait pas le leader, et le visionnaire, en refusant de prendre des positions claires et donc forcément clivantes, nous a souvent rendus inaudibles.

        Nouvelle Donne est aujourd'hui un parti qui absorbe les énergies plus qu'il ne les dynamise. En l'état de notre Constitution, la vie d'un parti est rythmée par les échéances électorales. Nous sommes obligés de passer par ces échéances, ne serait-ce que pour, une fois élus, les modifier.  

        Mais pour cela, nous ne pouvons pas nous présenter aux régionales de décembre au mois de février, ni à la présidentielle de 2017 en 2018. Nos propositions ont un train d'avance et notre organisation un train de retard. 

        Face à un tel constat, nous avions le choix  changer les choses de l'intérieur (et réinventer le mythe de Sysiphe) ou partir... Après avoir vainement essayé de faire avancer le mouvement malgré les tourmentes, l'opacité de ces dernières semaines a rendu évidente l'inutilité de notre présence dans un parti vidé de son sens.

        Malgré tout, notre charte éthique fixant les garde-fous des élus, encourageant la transparence et la participation citoyenne, est reprise par d'autres, nous avons donc déjà réussi une première étape !

        Nous voulons maintenant réussir la deuxième. L'heure est au rassemblement autour de ce qui nous parait impératif : permettre la mutation de notre économie, de notre justice sociale, ériger en principe de société la transition énergétique nécessaire à notre survie. Le temps des luttes partisanes stériles est révolu, c'est le regroupement des forces vives qui prime.

        Afin d'essaimer nos idées, nous voulons participer à un nouvel élan, initier, soutenir ou rejoindre certains des rassemblements citoyens qui émergent dans notre pays et continuer de leur insuffler l'esprit de notre charte.

        Nous vous incitons, vous, les 549 774 à faire de même et à ne pas baisser les bras, à garder haut l'espoir afin que "faire de la politique autrement", soit avant tout "faire de la politique", avec vous, près de chez vous, par des engagements pour des politiques concrètes à dimensions humaines.

        Nous reprenons donc notre liberté pour avancer en confiance vers l'avenir. Nous élargissons le cercle de toutes celles et ceux qui, avec, et en dehors des partis, veulent faire de la Politique au service des citoyens. 

        contact at rdvcitoyens.fr

        Joseph Boussion, porte-parole national, tête de liste aux européennes (Sud-Ouest)
        Emmanuel Chaumery, secrétaire national
        Laurence Danieau, secrétaire nationale
        Isabelle Attard, députée 
        Laure Adam-Chapron, candidate à Bayeux aux départementales
        Yolande Alix 
        Solange Arnaudies, représentante Comité Régional Auvergne au Conseil Citoyen Déléguée du Conseil Citoyen au Bureau National 
        Jean-Louis Attard
        Benjamin Ball
        Nicolas Barré, porte-parole Haute-Normandie
        Laurent Bernard
        Christophe Billand
        Claude Biziou
        Christian Borras
        Sélim Bouchareb
        Gwendal Boule
        Mathilde Buhot
        Lionel Caze Pairoux
        Emilien Cousin 
        Maxime Danieau
        Ivan Darlet
        Robert Darmon, ex co référent Vitrolles, ex co référent CT Nomade 13
        Frédéric Descrozailles
        Fanny Despouys, communication interne du CRA /pôle numerique
        Marie-Isabelle Fernandez, candidate à Marseille 10 aux départementales
        Sophie Fonquernie
        Didier Fradin, référent Yvelines au CR Ile-de-France, 
        Rabia Franoux Moukhlesse, membre du conseil citoyen, porte parole de ND 71
        Muriel Freger
        Annie Gautier
        Carole Gehendges
        Alain Gillie, membre de la commission thématique nationale santé
        Loic Hermant
        André Jacques
        Sam Karmann, artiste engagé
        Alain Klepper, ex co référent CT Vendée
        Véronique Klepper, candidate à Marseille 1 aux départementales
        Jeanne Lannoy
        André le Bohec, membre de la commission culture
        Philippe Le Dauphin, ex-référent CT ND 41
        Willy Legatelois, ex-référent CT ND 41 puis ex-membre du CR ND Centre-Val de Loire
        Rosa Ould-Améziane dit Florent
        Antony Lepesqueux
        Christophe Littera, co-tête de liste Marseille 1 aux départementales, ex co ref Vitrolles
        Sandrine Lopez
        Anne-Laure Néron
        Simon Patry
        Camille Pillias, commission culture
        Anne-Françoise Pillias-Prunières
        Emmanuel Poilâne, tête de liste Ouest aux européennes
        Thierry Poulet
        Nathalie Puvilland
        Eric Remen
        Caroline Ridel  Catherine Sardet
        Jean-François Sauvaget
        Lucette Sicard
        Sylvie Tassin, ex référente CT Nantes et ex membre du CN
        Frédric Toutain, candidat à Bayeux aux départementales
        Alain Vassort
        Yann Web
        Catherine Wimphen, artiste engagée.





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