[PP-discussions] [Stratcom] Charlie Hebdo, on ose ?

Garreau, Alexandre galex-713+pirate at galex-713.eu
Jeu 8 Jan 23:16:28 CET 2015


Le 08/01/2015 à 17h51, Fabien Abbadie a écrit :
> On pourrait éviter de l'associer à une religion si leurs militants ne
> parlaient pas de fonder des Etats Islamiques et ne tuaient pas pour
> "venger le Prophète".

Principalement des riches individus fortement occidentalisés qui
exploitent la misère pour manipuler quelques jeunes qui pètent des
câbles afin de les faire combattre dans leurs intérêts. Le problème ne
vient pas de la religion musulmane mais de la radicalisation d’une
religion : ça vaut pour le catholicisme, le protestantisme,
l’orthodoxisme, etc. Et si le problème est intrinsèque à la religion en
général, il dérive surtout d’un contexte social et économique qui est
exploité, et il ne faut pas tomber dans l’islamophobie : il s’agit de
critiquer des manipulateurs qui détournent la religion et se servent de
la misère, pas une confession.

> Et puis le terme "fasciste" ne signifie hélas plus rien si on se met à
> l'employer à tort et à travers sans référence au fascisme historique,
> au mouvement de l'Italie du début du XXe siècle.

Y a plusieurs sens : le sens historique, commun, et politique.

Le sens historique c’est le mouvement italien du début du XXe, la
contre-révolution préventive qui suit la masse de mouvements sociaux
communistes qui ont été tus par les communistes autoritaires réformistes
qui ont tout laissé tombé pour quelques réformes.

Le sens commun c’est « autoritarisme » en un sens très poussé, par
hyperbole.

Le sens politique c’est un système qui tente de mélanger du « social »
et du « nationalisme ». Essentiellement un discours nationaliste non
plus libéral mais pseudo-anticapitaliste corporatiste et pujadiste, se
présentant comme rebelle et révolutionnaire, revendiquant du
traditionnalisme et des valeurs transcendantes qui sont à respecter pas
par intérêt mais par vertu/mérite. C’est, comme le disait l’OCL « un
discours de négation de la lutte des classes dans l’idée d’une
“réunification nationale” entre les classes, dans le but de servir la
Nation mère patrie supérieure ». C’est très bien résumé par le slogan
« gauche du travail, droite des valeurs » d’Égalité&Réconciliation de
Soral. C’est un discours distinct de l’extrême droite ultracapitaliste
du fait qu’elle n’impose pas un autoritarisme libéral qui fera tout,
brisera, déformera ou imposera toutes les règles nécessaires pour aller
dans l’intérêt de la bourgeoisie capitaliste, mais un autoritarisme qui
s’impose pour des « vertus », « valeurs », idées transcendantes relevant
d’un « ordre naturel » qu’il conviendrait de respecter sous peine de
perturber une « harmonie naturelle » qui est souvent emplie de
nationalisme, religiosité, patriarcat, classisme, xénophobie, racisme,
etc.

Le fascisme de Mussolini, le III Reich d’Hitler, l’Espagne de Franco, le
régime de Vichy, Aube dorée, les néonazis, Égalité&Réconciliation, une
partie du FN, les identitaires, le FNJ, et Israël, les suprémacistes
blancs, et l’Islamisme correspondent tous à cette description. Après
évidemment chacun de ces mouvements a des composantes différentes,
s’articule différemment et est né d’un contexte social et culturel
différent qu’il convient de considérer afin de l’analyser correctement.

Quelques bons textes : <http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article616>
<http://www.c-g-a.org/content/quel-antifascisme-aujourdhui-0>

> Il y a un tas de formes totalitaires qui n'ont rien à voir avec le
> fascisme : dans nombre de sociétés traditionnelles, tout le monde à un
> rôle prédéfini, s'habille, parle, mange, prie etc. selon son rôle et
> n'a pas intérêt à en sortir, c'est une forme de conformisme qu'on
> avait encore il n'y a pas si longtemps dans nos villages, et ce sont
> les sociétés libérales, pluralistes, individualistes qui sont une
> nouveauté.

Le libéralisme est un autoritarisme différent du fascisme. Ce sont deux
formes extrêmes de leur pôles. La politique c’est plus large que
gauche-droite, c’est pas en 1D mais en 2D, et l’ultralibéralisme comme
le fascisme sont deux formes opposées d’extrême droite (bien qu’au final
elles soutiennent les même intérêt et une société autoritaire,
inégalitaire et individualiste).


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