[PP-discussions] pp...) ...was :

[Garreau, Alexandre]

Le 03/11/2014 à 16h45, Nicolas B a écrit :
> Mais il est facile à calculer, c'est un critère non négligeable. Les
> calculs de bonheur national brut, sont assez difficile. D'ailleurs, selon
> les critères habituelles du "bonheur" (temps non contraint, accès à la
> santé, espérance de vie, écart de salaire...), la France est championne du
> monde... et pourtant, les gens déclarent un optimisme inférieur aux
> Afghans. J'imagine que le problème concerne le futur, les perspectives
> d'avenir.

Oui voilà. Il faut pas oublier que tout étant construit, une importante
partie de la vision du monde des gens en France vient de la TV, des
infos. Or ceux-ci ne sont pas là pour réjouir ou donner des bonnes
nouvelles. Une première raison est simplement que l’insatisfaction crée
un sentiment de frustration que tend à une réponse de compensation
souvent irrationnelle, que l’on associe à de la surconsommation (un
mécanisme très utilisé par la publicité, et comme le dit si bien le
patron de TF1, il vend du « temps de cerveau disponible », et TF1 rend
le cerveau disponible pour les pubs). Une seconde est qu’il est
important de faire perdre espoir en l’humanité afin que les gens évitent
de faire des projets trop grands et à long terme qui pourraient sortir
des gonds du capitalisme.

Souvent on pense « l’humain est si stupide et bête », et on voit chaque
jour de nouvelles raisons de perdre foi en l’humanité.

Maintenant voilà : la nature humaine n’existe pas, il n’y en a pas,
l’humain est socialement construit et tout y est acquis.

C’est sa plus grande force et aussi sa plus grande faiblesse : il est du
coup capable des plus merveilleuses réalisations comme des pires
atrocités. L’humain est ce qu’on en fait. C’est ce qui le rend si
puissant, ce qui lui donne lui donne un si grand potentiel. Entendre la
description de ce que fit le IIIè Reich ne me fait pas perdre foi en
l’humanité, il ne me fait que me donner plus de motivation pour
l’améliorer. J’ai déjà entendu un rescapé d’Auschwitz découvrir le
désert d’Israël, la reconstruction de ce qui fut détruit
(matériellement, comme mentalement…), et pleurer en disant « J’ai foi en
l’homme ». Et je serais toujours d’accord avec lui.

Le truc : il existe de tout, du pire comme du meilleur. Les infos n’ont
qu’a filtrer. Et voilà le tour est joué. C’est si facile de faire perdre
foi en l’humanité. C’est comme le reste : ça se fait au martellement, à
l’usure.

À l’opposé on peut remarquer plus d’optimisme dans des systèmes
autoritaires autres que le capitalisme, par exemple autant que je sache
les individus sont en grande partie très heureux et satisfaits sous le
Fascisme. Parce que celui-ci inculque ses valeurs autoritaires et
réactionnaires et les impose de la plus dure des façon. Tout étant
construit, il est facile de réveiller ces vieilles idées fascistes
séculaires dans les esprits des peuples comme le nationalisme, la
fierté/honte (et le concept de devoir en général),
l’autorité/soumission, la religion, l’uniformité, etc.

En effet sous de tels système autoritaires la soumission se fait non pas
par l’insatisfaction mais au contraire par la satisfaction et toujours
l’endormissement, mais sous un autre angle.
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