[PP-discussions] Légalisation des échanges non marchands
Maxime Rouquet
maxime.rouquet at partipirate.org
Ven 7 Mar 01:06:35 CET 2014
On 03/07/2014 12:12 AM, Menbiens wrote:
> Pourquoi quelqu'un achèterait-ilun e-book qu'il a légitimement le droit
> de piocher en P2P ? Rien à payer, beaucoup plus simple et rapide. Aucune
> raison de s'embêter.
Si tous les lecteurs se comportaient ainsi, à quoi bon écrire ?
Tu ne tiens de plus pas compte des fans. Il y a le lecteur occasionnel,
et il y a le fan qui va aimer le livre, acheter les anciens en poche et
le nouveau en grand volume, aller voir l'adaptation cinématographique et
acheter le jeu vidéo et l'édition collector du DVD de la bande
originale... ou tout simplement en parler à tous ses proches et autres
collègues.
Une théorie qui me plaît bien est celle des "mille vrais fans". En
résumé, c'est l'idée qu'à partir du moment où un chanteur a un certain
nombre de "vrais" fans (ceux qui achètent tous les albums et autres
goodies, viennent aux concerts avec du monde, etc.), cet artiste pourra
vivre de son art.
Le chiffre nécessaire varie en fonction des cas de figure, mais la
théorie reste valable : à partir d'un moment où un auteur parvient à
conquérir un noyau suffisamment grand de "vrais fans" parmi ses
lecteurs, il pourra poursuivre sa carrière sans autre rentrée d'argent,
même si personne d'autre ne "paie" ses livres.
> Par ailleurs, personne n'est contre le profit. Si le partage non
> marchand est vraiment rentable, ça ne sert absolument à rien de le
> réclamer. Les créateurs mettront d'eux mêmes leurs œuvressous licence
> creative commons CC BY NC, voir mieux. Il y a déjà des musiciens qui ont
> fait cette démarche pour attirer plus de monde à des concerts ou pour
> vendre des produits avec des bonus.
Jusqu'à très récemment, la SACEM interdisait strictement ce type de
licences aux auteurs et artistes qui y adhéraient. Si un chanteur, un
compositeur ou un musicien souhaitait être facilement diffusé en radio
ou dans des lieux publics, il était pratiquement obligé d'adhérer à la
SACEM, et donc de renoncer à pouvoir placer ses œuvres sous des licences
Creative Commons.
Les dérives de ce type, de la part de sociétés qui usent de leur
monopole de fait pour priver les auteurs et artistes de la liberté de
diffuser leurs œuvres comme ils le souhaitaient, sont d'ailleurs depuis
le début l'un des chevaux de bataille du PP en France : rendre aux
auteurs et aux artistes leurs droits sur leurs œuvres qui ont été au fil
du temps spoliés par des sociétés de gestion et des intermédiaires.
N'oublions pas qu'à l'origine le droit d'auteur avait été mis en place
pour empêcher des éditeurs d'imprimer et de commercialiser des ouvrages
sans l'aval des auteurs !
Il y a deux ans, la fameuse SACEM a lancé une expérimentation permettant
certaines licences Creative Commons, mais uniquement dans un cadre non
commercial. C'est un premier pas dans notre sens, mais les sociétaires
restent largement spoliés de leurs droits d'auteurs et voisins sur leurs
propres œuvres ! La plupart des musiciens dont tu parles ne sont pas
diffusés à la radio ou dans les lieux publics (ou alors ça doit être la
croix et la bannière pour récupérer une quelconque rémunération alors
que leurs diffuseurs toucheront de l'argent par la pub ou autre).
Cette obsession de la non commercialisation donne d'ailleurs lieux à
d'autres dérives, comme la très récente loi sur les livres
"indisponibles", véritable arnaque des auteurs orchestrée par l'État :
http://partipirate.org/blog/com.php?id=1425
Piratement,
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