[PP-discussions] Vegan

[Sébastien GUILLET]

Olivier,

Tu sembles avoir échoué à comprendre que la comparaison entre la race et l'espèce en tant que critère pour s'autoriser la marchandisation d'individus est parfaitement légitime.

Tu t'es simplement dit "ah il remplace X par Y, c'est donc fallacieux", sans pousser la réflexion plus loin. Ce qui est fâcheux.

> A mon sens, l'observation montre quand même pas mal de différences dans le système nerveux des animaux et dans leurs comportements.

À _ton_ sens ?

Je suis pas en train d'expliquer ce qu'est la sentience à _mon_ sens, mais ce qu'elle est d'après sa définition.

Il y a aussi des différences entre mon système nerveux et le tient, sinon on penserait pareil. Donc puisque nous sommes différents nous n'avons pas à reconnaitre des droits à l'autre ?
Tu parles de différences, sans donner plus de précision, ça ne veut strictement rien dire.

> La science vient à l'appui de cette conception en montrant à quel point nous sommes tous fondamentalement semblables.

Voilà, parlons plutôt de point commun. C'est bien parce que nous avons des points communs entre humains que nous nous reconnaissons mutuellement des droits. Mais quels points communs ?
Est-ce parce qu'on se ressemble physiquement ? Parce qu'on a des comportements similaires ? Etc. Ou n'est ce pas plutôt parce ce qu'on sait très bien qu'un autre humain dispose comme nous de cette même capacité à vouloir disposer de lui-même ?

C'est ce refus de prendre en compte cette capacité qui a légitimé l'esclavage. ("ils" ne nous ressemblent pas, n'ont pas la même éducation, etc. donc ce ne sont pas vraiment des individus comme moi, donc je peux en disposer).

C'est rigoureusement la même logique qui fait qu'aujourd'hui on traite les animaux comme des esclaves : ils ne font pas partie de l'espèce humaine, donc on peut en disposer. Rien à foutre qu'ils puissent souffrir, avoir envie de disposer d'eux-même, etc.
Et la fameuse Science dont tu parles, elle était bien abstraite aux yeux des esclavagistes. Nul doute qu'ils auraient répondu que la capacité des esclaves à vouloir disposer d'eux-même est un concept trop flou à leurs yeux pour avoir une quelconque signification.

> Bien plus, cet argument qui compare la différence entre les êtres humains à la différence entre espèces animales est quelque part lui-même raciste, car il tend à gommer la profonde ressemblance des humains à travers leurs diversités en la comparant à la différence entre les grands singes et les éponges. Cela n'est pas du tout acceptable de mon point de vue.    

Ben voyons, je suis raciste :-)
Ce que je fais, ça s'appelle "niveler les droits des individus par le haut".
Je ne gomme rien du tout, je mets simplement en lumière le point commun entre les animaux humains ou non, la sentience. Et j'explique le devoir moral qui découle de la reconnaissance de ce point commun.

> Quant à nos devoirs moraux... le fait de nous en attribuer me paraît bien quelque peu spéciste. Comment nous, êtres humains, nous serions comptables de la nature davantage que les autres animaux ?
C'est vrai ça, c'est triste, pourquoi s'imposer de telles contraintes ?

L'autre jour, je regardais un reportage sur les lions. Tu sais quoi ? Le lion a l'habitude de tuer les lionceaux dont il n'est pas le père pour ensuite aller s'accoupler avec leur mère.

J'étais révolté. De quel droit m'empêche t'on de tuer des enfants et de violer des femmes ? Alors que le lion lui, on lui dit rien !!!

Vraiment, je me demande. Ce monde est trop injuste pour les humains.


SG