[PP-discussions] Idée économique

LHG pirate at revegeneral.org
Sam 16 Mar 19:00:04 CET 2013


Je me doutais bien que mon analyse serait immédiatement réduite à un 
"coup de gueule de méchant gaucho contre l'esprit d'entreprise". Je ne 
suis pourtant ni CGT ni PC (ni rien d'autre, d'ailleurs, à part 
moi-même) et je m'inspire tant d'idées socialistes que libérales, voire 
communistes et libertariennes. M'enfin, on peut schématiser 
grossièrement et caricaturer l'autre dans une posture idéologique, si tu 
veux...

Pour le coup, je ne m'interdis pas de reconnaître que s'il y a bien un 
truc sur lequel Marx n'avait pas tort, c'est sur son analyse de la 
plus-value :

"Un employeur paye une personne parce qu'il sait que il vas
lui couter moins cher que ce qu'il rapporteras, point barre"

-> Les fautes d'orthographe en moins (moi aussi je sais troller), c'est 
très exactement ce que je dis quand j'affirme que le rapport des forces 
défavorable aux travailleurs les contraint à louer leur force de travail 
pour moins qu'elle vaut, et donc rend l'entreprise débitrice à leur égard.

Par ailleurs, que l'activité des travailleurs soit administrée par un 
tiers revient à mon sens bien à une violation du principe pour le coup 
très libéral, puisque lockéen, de l'inaliénabilité de la propriété de 
son activité. Pour autant, il est évident qu'on ne peut au nom de 
l'inaliénabilité de la propriété de son activité interdire aux 
travailleurs d'aliéner leur force de travail (ah, ben nom je ne suis pas 
coco...). Raison pour laquelle c'est sur les rapports de forces 
économiques qu'il faut jouer, une refonte du processus 
d'émissions/distribution des actions en réservant la moitié à ceux qui 
PRODUISENT la valeur de ces titres me paraissant être un compromis pour 
le moins minimal (on peut intégrer le calcul des coûts infrastructurels 
si tu veux, les travailleurs resteront perdants).

Mais vu que je suis un méchant gaucho, et toi un vilain droitier, ce 
n'est pas la peine de poursuivre cette discussion, puisque nous ne nous 
entendrons clairement pas sur ce que je considère comme une réalité 
sociologique quand tu n'y vois qu'une revendication gratuite. Sur ce, je 
retourne mettre mon couteau entre mes dents et sortir dans la nuit 
(presque) noire égorger les enfants des bourgeois.

Bien cordialement.


Le 16/03/2013 18:27, Simon Schmitt a écrit :
>> Sauf que le salaire est par définition sous-évalué pour permettre le
>> dégagement d'une plus-value.
> Euh... non? Un employeur paye une personne parce qu'il sait que il vas
> lui couter moins cher que ce qu'il rapporteras, point barre. Sachant
> que le prix d'un produit/serice n'est pas simplement la somme des
> valeurs ajoutées de chacune des étapes de sa production.
>> Il y a donc toujours une dette contractée
>> par l'entreprise à l'égard de ses salariés, qui demanderait à être
>> remboursée.
> Une dette? C'est pas parce que j'affirme que mon voisin me doit de
> l'argent que c'est de facto vrai. Personne ne cracherais sur un salaire
> plus élevé, est-ce pour autant que tout le monde doit voir son salaire
> augmenté? Si oui, dans quelle mesure?
>
> [troll]Je me dis que je suis face à un syndicaliste CGT, vu les propos
> tenus et l'envie de mettre la main sur la manne générée par
> l'entreprise. [/troll]
>
>> Le travailleur est propriétaire d'une force de travail qu'il loue,
>> mais il n'en cède pas la propriété. Déduction faite du coût des
>> infrastructures logistiques, la valeur de l'entreprise est égale à
>> celle d'une force de travail qui est supérieure au travail
>> effectivement rémunéré.
> Comme dit plus haut, il loue sa force de travail, selon des conditions
> prévues par un "contrat de travail", mais comme les patrons sont des
> "méchants pas bo",...
>
>   >Il serait logique :
>> 1) que les travailleurs récupèrent une partie de ce dont ils sont
>> dépossédés dans le système traditionnel ;
> Euh... en quelle honneur? Il ne sont dépossédés de rien du tout.
>
>> 2) que comme propriétaires de l'activité ils puissent participer à son
>> administration, ou à tout le moins exercer un contrôle à son égard.
> Dans une scop, pourquoi pas. Mais dans une entreprise traditionnelle,
> tu embauches pas un mec pour qu'il fasse des choix de stratégie
> d'entreprise (sauf si c'est un cadre sup' j'entends bien) mais
> justement pour fournir un travail. Les syndicats sont là pour le reste,
> et même abusent de leur position dans certain cas.
>
>> ... ce que permettrait leur prise de participation au Capital de
>> l'entreprise. A condition que le seuil en soit suffisamment élevé,
>> comme je le faisais remarquer dans mon mail précédent.
> Je trouve que la recherche d'un "pouvoir de nuisance" est assez glauque
> sur le principe. D'autant plus que les employés obtiendraient des
> actions pour lesquelles ils n'auront rien déboursé en face
> d'actionnaires qui sont AUSSI constitués de petits porteurs, qui EUX
> auront placé des économies sur une boite où finalement les choix seront
> dirigés par une fonction ..."sociale"? Comme le fait de conserver des
> employé qui coutent plus chers que ce qu'ils produisent au simple
> prétexte qu'il y aurait de l'argent en trop dans un coin?
>
> Le samedi 16 mars 2013 15:46:06, LHG a écrit :
>> Le 16/03/2013 15:08, Simon Schmitt a écrit :
>>> L'idée de base n'est pas impertinente. Mais j'ai toujours du mal à voir
>>> en quoi l'entreprise devrait obligatoirement fournir des
>>> actions/dividendes à ses employés.
>>> Les employés touchent déjà des dividendes: on appelle ça un salaire.
>> Sauf que le salaire est par définition sous-évalué pour permettre le
>> dégagement d'une plus-value. Il y a donc toujours une dette contractée
>> par l'entreprise à l'égard de ses salariés, qui demanderait à être
>> remboursée.
>>
>> Le travailleur est propriétaire d'une force de travail qu'il loue,
>> mais il n'en cède pas la propriété. Déduction faite du coût des
>> infrastructures logistiques, la valeur de l'entreprise est égale à
>> celle d'une force de travail qui est supérieure au travail
>> effectivement rémunéré. Il serait logique :
>> 1) que les travailleurs récupèrent une partie de ce dont ils sont
>> dépossédés dans le système traditionnel ;
>> 2) que comme propriétaires de l'activité ils puissent participer à son
>> administration, ou à tout le moins exercer un contrôle à son égard.
>> ... ce que permettrait leur prise de participation au Capital de
>> l'entreprise. A condition que le seuil en soit suffisamment élevé,
>> comme je le faisais remarquer dans mon mail précédent.
>>
>> Que cela soit compliqué à mettre en œuvre, je ne le nie pas. Mais
>> c'est une simple question de justice sociale.
>>
>> Piratement.
>




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