[PP-discussions] Monde Virtuel et Psychologie Collective
William Theaux
williamtheaux at gmail.com
Mer 5 Sep 00:17:10 CEST 2012
Monde Virtuel et Psychologie Collective
On appelle "démocratie" un régime de la psychologie collective qualifié par
une définition du *collectif identifié au savoir*. En d'autre termes, sous
ce régime, le Savoir est le collectif et réciproquement, le collectif est
le Savoir. On peut encore exprimer cela en écrivant que le savoir EST le
collectif - ou tout à fait simplement, que le savoir est collectif.
Le fait que le savoir soit collectif n'est pas inhérent à la démocratie -
c'est une loi linguistique. Ce qui caractérise cependant la démocratie
c'est qu'elle se qualifie au motif de cette loi. Ceci entraîne une
implication : pour se qualifier du motif que le savoir est collectif, il
faut qu'elle le signifie, c'est à dire qu'elle le montre, qu'elle l'éprouve
; et à cette fin il convient que chacun de ce collectif participe
visiblement à ce savoir. Pour cela il est nécessaire et suffisant que
chacun s'inscrive par un droit de vote à la contribution de ce savoir.
Ainsi une psychologie collective affirme-t-elle son savoir et se
gouverne-t-elle.
Par la suite un parlement, une république, une association etc.. peuvent
être des expressions démocratiques de la psychologie collective, voire même
un bureau de vote. L'histoire l'a exprimé à profusion ; mais ces organes,
ces assemblés ou ces gouvernements sont des représentants, des
matérialisations ou des supports de leur collectivité. Ils ne sont pas leur
collectivité elle-même. Ils ne sont pas le savoir mais il le représentent,
le transmettent ou le canalisent. Que se passerait-il si c'était la
collectivité elle-même était directement l'agent de son savoir? Les
mathématiques (ou la linguistique) expliquent que c'est impossible. En
pratique la démocratie directe elle aussi montre ses impasses ; *le savoir
ne peut pas se présenter lui-même* (dans ce cas on dit qu'il s'agit d'une
masse où le caractère de collectivité a comme fondu). Cependant on peut
tout de même 'voir' le savoir. Le savoir.. ça peut se voir. Le collectif,
ça peut se voir... mais ça demande une explication.
Cette explication est fournie par la psychologie individuelle qui est plus
facilement observable que le collectif à l'intérieur duquel nous sommes
sans recul ou distance. Et le développement de la psychologie individuelle
est encore plus facilement observable, par un adulte qui se distingue d'un
enfant. A l'observation de l'enfant, l'adulte observe que la psychologie
individuelle est soumise à un phénomène lorsqu'elle doit comprendre que des
choses comme des miroirs lui renvoient comme une image de soi. C'est au
20em siècle surtout que ce phénomène a été décrit. On l'a appelé
"spécularité" et on a parlé d' "image spéculaire". Pourquoi n'y a-t-on pas
fait attention avant? Probablement parce que nous n'avions pas d'appareils
photographiques. Nous avions des miroirs et des peintres, et nos yeux pour
voir, mais tout cela n'avait pas sommé la collectivité à prendre acte du
"stade du miroir". Sans doute y a-t-il eu d'autres facteurs que la
photographie et notamment la cybernétique mais, cela est trop avancé et
nous n'en avons pas besoin pour la description présente. Il suffit
présentement que l'on comprenne bien que l'introduction d'un miroir, ou de
quelque chose faisant office de miroir, face à un cerveau suffisamment
développé entraîne un phénomène qui va engager dans ce cerveau des circuits
très particuliers et *la psychologie individuelle d'un développement d'une
conscience de soi*.
Lorsque cette petite instruction du rôle de la spécularité dans la
psychologie individuelle est acquise, on peut appliquer *la même
observation à la psychologie collective*. Lorsqu'une collectivité peut se
voir, elle est irrépressiblement engagée dans un développement de son
savoir (jusqu'à une conscience de soi). C'est un considération qui est au
demeurant très simple, voire trop simple. Elle est trop évidente et ne nous
apporte pas grand-chose. Mais là où se révèle l'intérêt d'avoir pris pour
comparaison la psychologie individuelle, c'est que celle-ci nous a surpris
du fait que malgré les milliers d'années de miroirs et de peintures, il a
cependant fallu que nous ayons des appareils photo pour 'enfin' intégrer à
notre savoir individuel cette réflexion de soi. Si cela est un fait
observable et surprenant dans la psychologie individuelle, il peut être
considéré dans la psychologie collective et - de même que nous savions
depuis des siècles que le savoir est collectif et que nous avions des
républiques et des démocraties comme déjà des miroirs, il faut le choc et
le degré décisif d'un monde virtuel pour que la collectivité, réellement le
sache. En bref nous avions les images virtuelles des miroirs et des photos
mais il a fallu celle de *l'appareil photo* pour qu'on les assimile
absolument - de même avons-nous vécu avec le savoir collectif des
assemblées et des votes, mais la collectivité n'arrive à l'assimiler qu'au
jour où y apparaissent *les mondes virtuels*.
Devant les mondes virtuels les collectivités, comme devant les miroirs les
individus, acquièrent organiquement leur conscience - en rencontrant leur
image, image du corps pour les individus, image des groupes pour les
collectivités. En ayant fait cette comparaison, il reste des précisions à
apporter. On pourrait dire par exemple que les collectivités, avec la
télévision et la possibilité de voir à distance des manifestations de
masse, auraient suffisamment acquise de vision spéculaire pour gagner cette
conscience de soi. Ce qui est vrai mais qui ne nous porte pas jusqu'au
degré de la conscience démocratique, c'est à dire de la conscience du
savoir. Or si nous remontons au début de ces cinq paragraphes, le premier
rappelait la fonction essentielle de *la participation de chaque
individu*pour 'montrer' le caractère collectif du savoir. Cette même
raison implique
que *l'image virtuelle du monde apporte son effet de conscience au monde,
dans la mesure où elle est soutenue par chacun* - c'est à dire qu'à
l'instar de chaque vote personnel, c'est un effet de se voir
personnellement (individuellement/avatar) en participation dans un groupe
virtuel qui apporte à la psychologie collective la conscience de son savoir
(ou aussi bien, la conscience de sa collectivité).
Tel est un résumé, évidemment très succinct, léger, sommaire et n'étalant
pas la quantité de détail et de références sur lequel il se base. On pourra
par conséquent le juger infondé et l'estimer inconséquent. On pourra aussi
se mettre aux études et recherches qui lui donnent raison, et il faudra des
années. On peut également suivre son intuition car une intelligence
suffisamment claire saura y lire ce qui lui paraîtra de bon sens et presque
naturellement évident. Certes il faudra se méfier d'une telle facilité,
mais il ne faudra pas non plus y voir une contradiction avec le simple fait
qu'il s'agisse de la vérité. Donc avec ces faibles et plus ou moins
artistiques moyens on pourra s'avancer.
DWT
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://lists.partipirate.org/pipermail/discussions/attachments/20120905/6bd919db/attachment.html>
More information about the Discussions
mailing list