[PP-discussions] Libéralisme ?

rencontres rencontres3 at gmail.com
Sam 2 Juin 19:03:32 CEST 2012


esprit d'escalier...

un bon exemple
    -cf les histoires de deboulonneurs et autres membres duRAP,
       (resistants a l'agression publicitaire,
        assoce gouroutée pas mon ancien si brillant et sympathique prof de
lettres)
la confrontation entre le publicitaire qui envahit ton espace
          et  ta 'liberté' a ne pas voir leur horreurs,
                                   ne pas etre 'pollué' par...



Le 2 juin 2012 17:42, Ivan Lamouret <ivan.lamouret at gmail.com> a écrit :

> Le libéralisme comme lutte pour les libertés individuelles, je pense que
> tout le monde adhère. Le fameux schéma qui a circulé qui nous place hors de
> l'axe gauche/droite autoritaire (je préfère autoritaire à collectiviste...)
> est très bien pour cela.  Le piratage du mot "libéralisme" pour couvrir la
> loi du marché, comme le piratage de l'idée d'entrepreunariat pour couvrir
> la loi de la jungle ou la liberté du renard dans le poulailler, ne me
> convient plus du tout.
>
> A ce propos il y a une citation de Rick Falkvinge que j'aime beaucoup, et
> qui correspond tout à fait à ma façon de voir les choses : An
> entrepreneur is tasked with making money given the constraints of society
> and technology. They do not get to dismantle civil liberties even if, and
> perhaps especially if, they can't make money otherwise.
> *
> *
> *La tâche de l'entrepreneur est de faire de l'argent dans le cadre des
> contraintes de la société et de la technique. Ils n'ont pas à défaire les
> libertés civiques, même si, et peut-être surtout si, ils ne peuvent pas
> faire d'argent sans cela. *
> *
> *
> *(traduction personnelle CC0 ;-)*
>
> Est-ce que le libéralisme recouvre la liberté d'une société par action
> (=pas de responsabilité individuelle) à faire ce qu'elle veut au détriment
> de la liberté de ses clients, de ses salariés, qui eux sont des individus ?
> Une personne morale (qu'est-ce que cela veut dire ?) doit-elle bénéficier
> de la liberté individuelle ? etc. etc.
>
> Cdt,
> Ivan
> *
> *
> 2012/6/2 LHG <lhg at revegeneral.org>
>
>>  En bref, quelques pistes éclairantes, à défaut d'idées lumineuses (les
>> excellents articles de Wikipedia concernant les auteurs, théories et
>> courants que je cite constitueront un bon point de départ pour qui veut les
>> explorer) :
>>
>>
>>  - L'on attribue généralement la paternité de la doctrine de philosophie
>> politique libérale à John Locke (pas celui de Lost ^^), mais il n'est pas
>> le premier contractualiste : Hobbes l'a précédé sur ce terrain, et Locke et
>> Rousseau furent ses principaux contradicteurs, présentant leurs propres
>> visions du contrat social. Hobbes est à ce titre le précurseur tant du
>> libéralisme politique que de l'Absolutisme et des totalitarismes
>> contemporains. En fait, il est le père de la philosophie politique moderne
>> et contemporaine en général, car il est le fondateur de l'individualisle et
>> met précisément tout en œuvre pour lutter contre cet individualisme
>> « naturel » qu'il met au jour (le Leviathan comme pouvoir absolu né de la
>> fusion des intérêts individuels, force politique qui au nom de l'intérêt
>> commun pour la paix reçoit le monopole de la violence légitime, tous
>> donnant un peu de liberté pour constituer une liberté supérieure, l’État,
>> qui préservera leur sécurité, et donc la jouissance de ce qu'il leur reste
>> de liberté).
>>
>>
>>  - Locke définit la liberté comme propriété de soi, c'est à dire à la
>> fois responsabilité (je suis seul responsable de mes choix et de mes actes)
>> et un ensemble de droits universels (tout individu a droit à la liberté
>> d'expression, de circulation, de convictions, etc.). Il édicte notamment le
>> principe de tolérance qui fonde notre notion contemporaine de laïcité, même
>> si celle-ci est aujourd'hui souvent exploitée (je n'ose subbodorer des
>> tentatives de récupération...) dans un sens contraire aux thèses de Locke .
>> Cette propriété de soi est un donné universel : tous les hommes naissent
>> libres et égaux en droits et en devoirs ; tous sont d'emblée responsables.
>> Trois siècles plus tard, Heidegger nous apprend que l'appropriation de soi
>> ne va, justement, pas de soi et doit être effectuée de manière active par
>> le sujet, de même qu'elle dépend de certaines conditions. Marx donnera
>> certaines conditions matérielles ; Freud donnera des conditions
>> psychologiques, d'autres mettront au jour des conditions sociologiques,
>> etc. L'article vers lequel pointe le lien ci-dessous veut montrer en quoi
>> la liberté de l'un est conditionnée par celle des autres.
>>
>>
>>  - Locke et Rousseau inspireront fortement Kant qui définit la liberté
>> comme Autonomie : responsabilité qui est à la fois droit et devoir de
>> respect mutuel entre les hommes. J'ai écrit un article critique sur ce
>> concept d'Autonomie, disponible ici :
>> http://revegeneral.org/articles/index.php/ethique/68-articlepouruneethiquecontemporaine(pdf :
>> http://revegeneral.org/articles/index.php/telecharger-les-articles/articles/article-pour-une-%C3%A9thique-contemporaine/<http://revegeneral.org/articles/index.php/telecharger-les-articles/articles/article-pour-une-%E9thique-contemporaine/>)
>>
>> Notons que si je classe Kant parmi les libéraux, cela est très marginal :
>> la plupart de mes confrères ne seront pas d'accord. J'estime que Kant est
>> bien un libéral, bien que peu de libéraux s'en réclament en tant que tel.
>> Il a néanmoins fortement influencé la pensée libérale (mais pas que).
>>
>>
>>  - De son côté, Mandeville peut être considéré comme le précurseur du
>> libéralisme économique avec sa fable des abeilles : selon lui en effet, il
>> n'est pas nécessaire de réguler les passions des hommes car,
>> lorsqu'agrégés, « les vices particuliers font l'intérêt général ». Les
>> fondateurs de la philosophie politique libérale (Locke, Rousseau – bien que
>> ce dernier ne soit pas à proprement parler libéral) s'élèveront contre
>> cette idée, en particulier Adam Smith, dont on fait pourtant le fondateur
>> du libéralisme économique. A la vérité, cet auteur (Smith) n'emploie dans
>> toute son œuvre que trois fois l'expression « Main invisible », et jamais
>> dans le sens que l'on lui prête aujourd'hui d'une force autorégulatrice du
>> marché. Il me semble que l'on peut à bon droit se demander si, dès-lors que
>> l'on fait du marché une entité libre et autorégulatrice, l'on ne retire pas
>> l'autonomie aux individus pour, de nouveau, la remettre entre les mains
>> d'une puissance supérieure (le Capital , dirait Marx), ce qui serait
>> radicalement contraire à l'esprit du libéralisme. Il est permis de
>> questionner le lien fait classiquement, et qui pourtant ne va pas de soi,
>> entre libéralisme et capitalisme.
>>
>>
>>  - J. S.Mill inspire la politique et l'économie contemporaines en
>> synthétisant l'utilitarisme de Bentham et le libéralisme d'Adam Smith. S'il
>> se prononce en faveur de la libre concurrence, il ne va pas jusqu'à rejeter
>> l'idée d’État, et met en avant le devoir de respect en un sens positif qui
>> le rapproche de la notion de solidarité (ne pas violer la liberté d'autrui,
>> ni permettre qu'elle soit violée) comme condition de la liberté en société.
>>
>>
>>  - A la suite de cette série de transformations et de refondations, le
>> libéralisme politique et le libéralisme économique évolueront de manière
>> séparée et donneront lieu à diverses déclinaisons de degrés très variés.
>> Ainsi, les libertariens se rapprochent d'un anarcho-capitalisme en
>> réclamant un État minimal voire pas d’État du tout (minarchisme), misant
>> sur la libre concurrence pour réguler le marché. D'autres objectent que la
>> concurrence aboutit au monopole des puissants qui ont écrasé leurs
>> adversaires. Sans aller jusqu'à la revendication communiste de l'abolition
>> de la propriété privée (ce qui serait, là, radicalement antilibéral),
>> certains auteurs libéraux, comme au premier chef Keynes mettent en avant la
>> nécessité d'une certaine dose de régulation en raison de certaines
>> rigidités et du caractère non absolument transparent du marché : les agents
>> ne peuvent agir toujours de manière parfaitement rationnelle (ou qui
>> paraîtrait telle dans un contexte global) notamment parce qu'ils ne
>> disposent pas d'une vision complète du marché dans lequel ils s'insèrent.
>>
>> Notons que le classement à droite des libertariens peut être
>> problématique, notamment du fait qu'il existe de libertariens dits « de
>> gauche » : s'ils sont, eux aussi, favorables au recul maximal de l’État et
>> au maintien du salariat et de la propriété privée, notamment des moyens de
>> production, ce qui les met clairement hors du champ marxiste, ils défendent
>> la collectivisation des ressources naturelles. En effet, entre
>> l'acceptation et le rejet de la propriété privée, l'on pourrait se poser la
>> bonne vieille question : qu'est-ce qui revient à César, à un tel et à tel
>> autre ? A qui appartiennent légitimement les moyens de production, la force
>> de travail, les ressources naturelles, le fruit du travail de telle ou
>> telle personne ou organisation, etc. ?
>>
>>
>>  S'ouvre alors la possibilité de penser, au delà de l'opposition
>> frontale entre libéralisme(s) et antilibéralisme, peut-être un
>> postlibéralisme qui, sans revenir sur les principes de libertés
>> individuelles, rompe avec les postulats du libéralisme économique dans sa
>> forme aujourd'hui dominante, et dont on voit bien qu'elle est gouvernée par
>> des contradictions internes fortes qui ne peuvent aboutir qu'à des
>> situations de crise et d'inégalités flagrantes (la liberté des uns
>> s'obtenant au détriment de celle des autres). Il me semble qu'il s'agit là
>> d'un enjeu majeur pour la pensée et l'action politiques contemporaines.
>> Donc, le PP devrait se demander sérieusement comment il se positionne par
>> rapport à ces différents auteurs et courants.
>>
>>
>>  Notons enfin qu'il existe un « néolibéralisme » ou
>> « ultralibéralisme », formules désignant généralement l'idéologie des
>> tenants d'un libéralisme économique radical, et donc favorables à une
>> dérégulation massive du marché, un recul de l’État (diminution voire
>> disparition des services publics, des charges salariales, de
>> l'imposition...), une concurrence « libre et non faussée »... Je ne crois
>> pas avoir à montrer quels écueils présente cette idéologie qui, depuis
>> trente ans au bas mot, domine le monde occidental, et particulièrement
>> depuis la chute du mur, gouverne l'ensemble de notre monde. Depuis
>> l'invention du libéralisme, de nombreux théoriciens dans des domaines très
>> variés (philosophie, politique, économie, sociologie, psychologie,
>> psychanalyse...) ont montré que la conception libérale de l'individu et de
>> la liberté sont largement erronées, et ont donc à être corrigées. Je
>> propose que le PP s'engage dans cette voie, sa position dégagée des
>> idéologies politiques traditionnelles lui permettant singulièrement de le
>> faire. Il y a là une voie royale pour devenir la force politique qui
>> inventera le monde de demain.
>>
>>
>> Le 02/06/2012 10:56, Sammy Dia a écrit :
>>
>> Bonjour à tous, cela fait deux fois qu'on me pose cette question :
>>
>> Comment se situe votre mouvement par rapport au libéralisme ?
>>
>> Je dois vous avouer ne pas savoir quoi répondre, surtout que l'on ne
>> parle pas que d'un point de vue économie ici.
>> Une idée ?
>> Merci,
>> Sammy
>> _______________________________________________
>>
>> - LHG ~ { ReveGeneral.org ~ lunae.revegeneral.org }
>>
>>
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