[PP-discussions] clips

[Lunastyx]

Le Tue, Apr 10, 2012 at 06:41:36PM +0200, Cyprien Bisot claviotta :
> Pour ceux qui n'ont pas encore rigolé de leur journée :
> 
> http://www.slate.fr/story/53081/presidentielle-clips-campagne
> 
> Quelque part (mais vraiment loin derrière las-bas tout caché) c'est
> rassurant, le PP peut pas faire pire dans sa vidéo de campagne
> législative...

C'est rigolo tout ça, mon analyse :

Hollande : le tout sur fond d'égalité où il se pose comme héritié,
successeurs des personnages célèbre qu'il cite, un brin prétentieux
peut-être, avec fin lyrique à grand renfort d’affirmation galvanisante
: « C'est maintenant qu'il faut voter pour _moi_ ! »
Un truc un brin épic pour se présenter comme héros et exalter les
passions : musique + meeting, c'est clairement très émotionnel.


Sarkozy : sur fond de ciel romantique et profond (sur l'affiche de
campagne on notera qu'il regarde vers la droite (Mélenchon aussi
d'ailleurs, les autres je sais pas) droite → futur)
Il parle du « génie de la France », connotations un brin élitiste à
mon sens. On notera que le plan serré met ses épaules (probablement à la
ligne des tiers inférieure) en valeur et qu'il les utilise pour
ponctuer ses phrases, plutôt que ses mains qu'il lui faudrait faire
rentrer dans le cadre. En parlant d'« épreuves inouïes » il enjoint
les gens à facilement s'identifier comme victime d'un tel préjudice
volontairement hyperbolique (on aime bien se plaindre) et là dessus
paf : on utilise le sentiment d'injustice pour rallier tout le monde à
la France « elle a souffert, mais elle a tenu la France ». En gros on
est dans le même bateau face à la mer déchaîné à l'extérieure des
frontières : clairement nationaliste. Maintenant que le spectateur se
sent membre d'un tout, tout qui « a tenu », il se pose en tant
qu'acteur principal et justifie par la même ce qu'il a fait « parce
que _nous_ avons agi » blabla
Les valeurs « du travail de l'effort et du mérite » ça fait écho à ce
que je disais au début concernant un certain élitisme.
Tiens, là dessus, il en profite pour balancer un coup d'autorité
justifier par sécuritarisme. Pour moi il se radicalise vers des
valeurs qui ont fait leurs preuves : autoritarisme (figure paternelle
sécurisante), nationalisme (image du groupe rassurante). Après ça on a
un plan plus rapproché et on comprend mieux l'utilité d'un plan si
rapproché où il ne peut utiliser ses mains et n'a donc pas à les
justifier comme j'ai l'impression que le fond beaucoup de candidat (il
les bougent tout le temps pour ponctuer leurs phrases), utilité donc :
il apparait bien droit et de marbre, d'un bloc, rassure par son aspect
fixe et contenu.
Puis « France forte » « protéger » « français » au cas où.
« maitrise » tout au long du clip, en leitmotiv on a cette idée de
maitrise, de force, d'autorité, qui trouve leur incarnation dans
l'image du pater, du père de famille autoritaire que Sarkozy se
propose d'être.
Clip plus fin à mon avis, plutôt que d'exalter joue sur l'insécurité
et l'image d'un père autoritaire bien intentionné qui reviens en fond
Qui a dit le petit père des peuples ?


Mélenchon : moins d'artifices, c'est tout à son honneur, moins
pernicieux que le clip de Sarkozy, lui joue plus sur les bons
sentiments, partage, robin des bois
Je trouve le fond rouge trop agressif, bien qu'attenué par un dégradé
radial avec la tête du candidat dans la partie centrale la plus claire
Le plan me semble un peu plus batard : on voit ses mains mais qu'à
moitié ou alors elle sont souvent découpés par les bordures du cadres
Note : il se lèche souvent les lèvres, c'est énervant
Le ton est didactique, explicatif, simple (simpliste…?) (j'ai
l'impression d'être pris pour un con parfois) 
On parle des inégalités, on dresse un tableau un peu noir avec tout de
même de l'entrain dans la voie, puis retournement et j'en trouve le
ton artificiel : « Mais ceci n'est pas (!) une fatalité »
Un bouc émissaire « les puissants » (quand il sont évoqués il assorti
l'affirmation d'un doigt accusateur mais pas trop (s'agirait pas de
paraitre violent, méchant)) 
« les récupérer » ça fait écho à robin des bois dont je parlais avant
« société démocratique ne peut tolérer un enrichissement sans limite »
→ notion de justice égoïste : si je peux pas l'avoir pas question que
les autres l'ai; peut être que ça fait cliché, mais je trouve que ça
fait un peu famille au SMIC qui veut des iphones (paf, un coup de
médiation interne de Girard que je trouve assez à prorpos)


Bref, je m'arrête là, c'est chronophage comme activité, si ça vous
plait je ferais les autres :D

En résumé : 
Hollande : « Nooon, je ne suis pas mouuu ! »
Sarkozy : « Appelle moi papa ! »
Mélenchon : « Je suis Robin des Bois *bruit de fuite à travers les
bois* »