[Stratcom] Guénolé et Boutledja

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Mar 26 Avr 19:24:18 CEST 2016


Pour info : 
J’ai lu le bouquin de Bouteldja “Les Blancs, les Juifs et nous” dont le sous-titre important est “Vers une politique de l’amour révolutionnaire” ( http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=952 ), et Guénolé a dit n’importe quoi, mais a gagné l’estime de Fdesouche pour ses propos envers elle : http://www.fdesouche.com/710941-guenole-bouteldja-vous-etes-raciste-misogyne-et-homophobe# 

Soit il n’a pas compris le texte, peut-être connaît-il mal le style des luttes anticoloniales et pour les droits civiques noir américains, soit, et c’est pire pour moi, c’est en conscience qu’il fait ce que je considère comme des déformations de la pensée de l’auteure.

Toujours est-il que non, elle n’est pas raciste, misogyne et homophobe, et que son texte est fort, intelligent, avec une vraie qualité littéraire et met les pieds dans le plat de ce que Valls a réussi à désigner comme “apartheid”.
Et ça concerne toute la société pour autant qu’on ne se satisfasse pas de certains entre-soi aussi “Blancs” que confortables, qu’on ait notamment quelques relations concrètes avec ce que vivent des milieux doublement défavorisés, socio-économiquement et dans les stigmatisations autour du “nous” vs “eux”. Relations concrètes = rencontrer et écouter (pas parler, écouter, y compris les reproches qu’on peine à entendre parce que “nous, on n’est pas racistes, on n’est pas comme ça”).

Illustration par l’exemple d’un choc des cultures, Nuit Debout faisant un essai dans les quartiers nord de Marseille : http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/24/a-marseille-la-nuit-debout-se-heurte-a-la-realite-des-quartiers-nord_4907725_3224.html

P.S. : “Blancs”, “Juifs”, “indigènes” etc. tel que définis dans le texte = catégories sociales et politiques, produits de l’histoire moderne au même titre qu’”ouvriers” ou “femmes”, n’informent aucunement sur la subjectivité ou un quelconque déterminisme biologique des individus mais sur leur condition et leur statut.

Explication perso : être vu comme “un noir” en France, c’est s’entendre demander de quelle origine on est, c’est se trainer derrière soi tous les stéréotypes. Etre vu comme “un blanc”, c’est être vu comme normal, ce qui ne pose pas question sur la couleur ou l’origine, ce dont on ne parle pas, norme implicite, prototypique, impliquant un tas de relations complexes entre ceux qui s’y trouvent et ceux qui en sont plus ou moins proche. Bouteldja elle-même, se dit “blanchie”, elle entre partiellement dans la normalité française, ce qu’elle voit évidemment quand elle va en Algérie où on la verra française. Omar Sy disait la même chose pour les USA : “ A Hollywood, je suis un Français, pas un Noir” ( http://www.telerama.fr/cinema/omar-sy-a-hollywood-je-suis-un-francais-pas-un-noir,137314.php ), et j’ai eu plus ou moins la même impression en écoutant une danseuse qui bosse là-bas, qui disait que le public américain notait surtout qu’elle était française.
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