[PP-discussions] Amdt " Mourir dans la dignité"

[Olivier Soares]

Hello,

Pour ma part, je suis assez réservé sur l'expression "mourir dans la
dignité". Elle suppose qu'il y aurait des façons de mourir qui seraient
"indignes", et le danger évoqué de la pression morale exercé par la
société sur les personnes pour qu'elles meurent "dignement", et ne
s'acharnent pas à vivre me paraît être une objection fondée.
D'une façon générale, je déteste le mot "dignité" et tout ce qui s'y
rattache.

D'un autre côté, je reconnais qu'il y a un problème et que certaines
situations extrêmes demandent à ce que les vivants puissent agir pour
aider une personne souffrante qui se trouve dans un état insupportable
pour elle-même, lorsqu'aucune aide médicale n'est possible, ou lorsque
sa conscience est irrémédiablement détruite.
Il y a aussi ( puisqu'on évoque dans un autre point l'irresponsabilité
des mineurs jusqu'à un certain âge...) le cas d'enfants mourrants dont
l'accès au langage n'est pas suffisant pour exprimer un choix conscient,
et que les familles désemparées sont parfois obligées de laisser mourir
de dénutrition ce qui est spécialement insupportable. Peut-on
contraindre ces parents à une telle souffrance ?

Je ne sais pas s'il existe une solution simple à tout ça. J'ai envie de
dire que dans des situations extrêmes, les lois sont vaines, et qu'il ne
nous appartient pas de juger ce que peuvent faire les êtres humains qui
doivent les gérer.

Parler de "fin de vie" ce n'est pas de la novlangue, ça suppose qu'on se
trouve bien dans ce cadre de la fin naturelle de l'existence humaine, et
non pas simplement de la mort en général qui peut se produire à tout
instant.   

Je suis prêt à accepter le texte faute de mieux, en attendant qu'on
rédige un texte spécifiquement pirate peut-être plus précis, et dans la
mesure où comme pour d'autres points que je défends de mon côté, je
pense que c'est le sens de l'histoire et de notre action politique basée
sur la liberté de disposer de soi. Mais je souhaiterais en complément
qu'un point supplémentaire soit ajouté au programme concernant la lutte
contre le suicide.

Le suicide en particulier celui des jeunes, des personnes âgées et dans
le contexte des pressions professionnelles doit être combattu en mettant
en place tous les dispositifs de solidarité et d'écoute qui permettent
de lutter contre la souffrance et le mal-être, et en aucun cas les
dispositifs liés à la fin de vie ne doivent être un moyen d'accepter le
suicide.