[PP-discussions] L'Union européenne assume : la loi El Khomri, c'est elle

Erwan Legrand partipirate at erwan.legrand.name
Jeu 2 Juin 11:05:02 CEST 2016


2016-05-26 22:11 GMT+02:00 Frédéric Lecointre <frederic.lecointre at burnweb.net>:
> Face au caractère scandaleux de l'affaire, face à la blessure d'orgueil que
> ne peut manquer d'occasionner, chez n'importe quel peuple encore un peu
> conscient de lui-même, l'idée d'être «gouvernancé» depuis Bruxelles,
> Francfort ou Luxembourg au lieu d'être normalement gouverné par les
> dirigeants qu'il a élus, on pourrait s'attendre à ce que les «Européens de
> métier» fassent profil bas. Par décence. Par souci de ne pas attiser la
> colère. Parce que le fait de bénéficier de pouvoirs exorbitants dont ils ne
> doivent la titulature qu'à une série d'erreurs d'aiguillage de l'Histoire,
> devrait suffire à les contenter.

Le texte me parait très critiquable. Nous ne sommes pas gouvernés pas
des gens que nous avons élus, contrairement à ce que laisse penser
l'article. Nous n'avons pas élu Vals et El Khomri. A moins que j'aie
raté un truc, le pouvoir au niveau européen est principalement détenu
par le Conseil de l'Europe. Or au Conseil, ce sont les états-nations
qui votent et ils votent tous presque toujours la même chose à
l'exception de deux outsiders : l'Allemagne d'un côté et surtout à
l'extrême opposé le Royaume Uni. Et si ma mémoire ne me joue pas de
tour le Royaume Uni est en désaccord avec les autres pays de l'Union
sur moins de 20% des votes. Je vous invite à vérifier ; les
statistiques sont quelque part sur votewatch.eu.

Ceux que Varoufakis mettaient en cause, ce sont les ministres des
finances des états-nations européens et particulièrement le ministre
allemand. Donc ce sont eux les "européens de métier" ?

> Mais non. Jouir en silence du confort sans risque qu'offre le séjour dans
> cet Olympe grisâtre depuis lequel ils nous surplombent n'est pas assez bien
> pour ces encravatés. Il faut encore qu'ils portent en bandoulière leur
> bonheur niais d'être là où ils sont, et qu'ils l'ouvrent à tout propos. Sans
> se rendre compte qu'à la fin, «les gens» commencent à comprendre. Et à
> s'agacer.

Ça c'est purement et simplement du verbiage destiné à inspirer le
mépris voire la haine. Je n'ai rien contre l'art littéraire, bien au
contraire. Mais les envolées lyriques, les noms d'oiseaux et les
petites formules n'aident pas à penser clairement, bien au contraire.
(Oui, encore !)

> Au sujet du mouvement social actuellement en cours, Myriam El Khomri a eu
> ces mots très contestés: «il n'est pas question que l'économie de notre pays
> soit prise en otage». Ils sont pourtant incontestables: l'économie de notre
> pays est, depuis longtemps, en situation de captivité. Simplement, les
> rançonneurs ne sont pas forcément ceux que l'on croit.

C'est le même discours nationaliste qu'on entend encore et encore. La
politique économique nationale est contrainte avant tout par les
traités signés par nos dirigeants nationaux. Mais une certaine
rhétorique a besoin de désigner des ennemis. Contester des traités ou
des institutions, cela suffit rarement à déchaîner les passions.

Et quid des ultimatums de notre MEDEF national ? Le MEDEF serait-il le
pantin du pouvoir européen qui est dénoncé par cet article ?

Bref...


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