[PP-discussions] Taxe tampon et problématiques féminines

Dim 25 Oct 17:27:50 CET 2015

Ly-Jia, la "maltraitance médicale" est une vraie question mais faut aussi prendre en considération que le médecin n'est pas le seul responsable de cet état de fait. Les actes gynécologiques sont globalement violents, soit parce qu'ils sont physiques, soit parce qu'ils sont intimes (et parfois les deux). Je ne suis pas favorable à proposer un programme qui repose la charge sur la profession. On devrait plutôt chercher le soutien de gynécologues qui font bien leur boulot et chercher à comprendre plutôt qu'à sanctionner. 

Cédric, sur l’euthanasie, on a les mêmes questions d'éthique. La situation actuelle n'est pas satisfaisante mais on doit aussi être capable de prendre l'éthique en compte. De toutes manières, si on ne le fait pas, nos propositions ne seront pas audibles par le corps médical et une bonne partie des citoyens. D'autant qu'on ne propose pas de supprimer l'éthique médical, on propose juste d'améliorer les choses dans le respect de cette éthique. Ici, j'ai pris l'exemple d'un employeur qui pourrait choisir de favoriser une femmes qui n'aura jamais d'enfant au point où cela deviendrait un des éléments pour le choix de se stériliser ou non. C'est un peu fort, on peut faciliter les choses sans arriver à cet extrême là. Faut qu'on trouve les bons arbitrages. 

Mistral Oz 
Parti Pirate 
Trésorier Bretagne - Membre SI Diversité 
Président de l' association de financement 

De: "Ly-Jia Goldstein" <hello at lyjia.net> 
À: "Mistral Oz" <mistral.oz at partipirate.org> 
Cc: "ML Discussions" <discussions at lists.partipirate.org> 
Envoyé: Dimanche 25 Octobre 2015 17:08:38 
Objet: Re: [PP-discussions] Taxe tampon et problématiques féminines 

"La critique des gynéco sur le pad est un peu trop extrémiste à mon sens. Déjà parce que Stephanie en a peut-être vu beaucoup... mais m'enfin ca reste qu'un échantillon non représentatif de toute la profession, et puis aussi parce qu'ils sont contraints par la loi et par l'éthique de leur corps pour avoir certaines attitudes." 

Je ne suis pas sûre que ça reste un échantillon non représentatif... Rien qu'à voir la mobilisation pour #PayeTonUterus il y a un an : https://twitter.com/search?q=%23PayeTonUterus 

Ce n'est pas juste une question de féminisme, c'est aussi une question de maltraitance médicale, qui malheureusement touche beaucoup le domaine de la gynécologie. 

Bien sûr, il y a des femmes qui n'ont aucun problème avec cela, mais il y en a d'autres (et j'en connais un paquet) qui préfèrent ne plus mettre les pieds dans un cabinet d'un gynéco, même femme, pour ne pas subir ces "violences". 

Comme je l'évoquais rapidement sur le pad, c'est le rapport médecin-patient qui n'est pas sain, je cite un passage d'un post du blog d'Ondée : 

La relation médecin-patient est à l’heure actuelle un rapport hiérarchique, dominé par le médecin. Le patient vient voir son médecin dans un état d’esprit particulier. Il a peur, parce qu’il est malade, et parce qu’il va soumettre son corps et son âme à un inconnu. Mais c’est l’espoir d’aller mieux qui le pousse a consulter. Dans un monde idéal, le médecin et le patient auraient un échange qui apporterait autant de bien à l’un qu’à l’autre. Le patient pourrait s’ouvrir et le médecin écouter, et ensemble ils trouveraient une solution pour mettre le patient sur la voie de la guérison. – Apparté : Ce monde idéal existe, en vrai. 

Ly-Jia 

On 25.10.2015 15:40, Mistral Oz wrote: 

Bon, c'est un sujet qui fait réagir bien trop violemment je trouve. 
On est parti d'un même, pour troller les députés. Leur position sur la TVA des protections périodique est un scandale et ça illustre bien l'étendu de la difficulté. Les réactions de certains sont parfois sexistes (ou en tous cas maladroites/mal renseignées). Maintenant, effectivement les protections périodiques ne sont pas un problème majeur. C'est seulement l'illustration qu'il y a un problème beaucoup plus global. 
J'adhère donc assez à l'idée de Stéphanie de pousser la porte un peu plus loin et d'aller parler des autres sujets : contraception, égalité homme/femme, etc. C'est un sujet qui me passionne et pour lequel j'ai pas mal milité au sein du Parti Pirate. Et oui, s'intéresser à cette égalité, c'est avant tout faire progresser les droits des femmes car ce sont elles qui subissent le plus ces inégalités (à la marge, les hommes aussi mais c'est à la marge et agir pour les droits des femmes n'interdit pas de travailler aussi sur ceux des hommes... et des Hommes. C'est juste que ce n'est pas donnant-donnant : pour arriver à l'égalité, tout dépend de où on part). 
Par contre, je ne me sens pas du tout à l'aise avec les arguments avancés car je trouve que ça part tout azimut et on se dirige vers un gros package informe où on va nous demander si on est féministe ou si on est machiste, sans tenir aucune nuance sur les raisons qui peuvent pousser à être pour ou contre à la marge. Notamment, comme je l'ai dis à Stephanie, sur la question des moyens de contraception, c'est très difficile de lancer des affirmations. On commence à la utiliser de manière généralisé (ou presque), on les utilise pour diverses raisons (mst / contraception), et surtout on commence à parler seulement maintenant de ce sujet avec une certaine prise de conscience. Par exemple pour la contraception (hors mst), la question de la contraception masculine est de moins en moins prise en dérision et on a pu avoir des reportages sérieux sur le sujet. 
La critique des gynéco sur le pad est un peu trop extrémiste à mon sens. Déjà parce que Stephanie en a peut-être vu beaucoup... mais m'enfin ca reste qu'un échantillon non représentatif de toute la profession, et puis aussi parce qu'ils sont contraints par la loi et par l'éthique de leur corps pour avoir certaines attitudes. De plus, pour consulter un spécialiste pour une maladie de longue durée, ce n'est pas spécifique aux gynécos d'être à la masse sur la nouveauté ou de s'exprimer avec beaucoup de prudence sur des choses où le recul n'est pas très suffisant (une génération). Un discours un peu plus humble éviterait peut-être de nous placer nous à leur place et juste de leur ouvrir des pistes légales pour leur permettre d'être plus ouverts. 
Enfin, tout la question des femmes nullipart, je comprends mais je ne veut pas d'un monde où on peut se faire retirer tout moyen de procréer en un claquement de doigts. Ca poserait un problème éthique fort qui aurait des conséquences connexes (la méthode n'étant pas réversible, il faut au moins s'assurer que la personne en a conscience, qu'elle ne le fait pas suite à une pression quelconque -par exemple de son employeur-, etc). De ce point de vu, oui les gynéco sont très manifestement trop prudents, et buttés là dessus. C'est peut-être plus facile pour les hommes (mais ça reste à voir, je doute que ce soit beaucoup plus simple d'aller demander ça à un médecin quand t'es un homme de moins de 30 ans). Il faut amener à ouvrir un peu cette idée et probablement que plus de formation pour aborder la question sans préjugés seraient nécessaire... mais le danger qu'une femme qui peut prouver à son employeur qu'elle n'aura jamais d'enfants soit mieux payés que ses collègues, ça me semble assez effrayant. 
En tous cas, j'attends un peu plus de l'évolution des moeurs et des pratiques. 
Mistral Oz 
Parti Pirate 
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