[PP-discussions] Travail pour les courageux

Erwan Legrand partipirate at erwan.legrand.name
Lun 12 Jan 14:35:10 CET 2015


Bonjour Cédric et l'ensemble de la Piraterie,

Avant de commenter ton mail, il me parait important de dire une chose.
Lorsqu'on s'attaque aux problèmes de sécurité, on s'attaque en fait en
général au sentiment d'insécurité. Or ce que veulent les terroriste,
justement, c'est instiller la peur. Et c'est bien pour cela qu'on les
appelle ainsi : le mot "terroriste" vient de "terreur".

Ce contre quoi nous devons lutter en premier lieu et sans attendre,
c'est la peur.

Je propose plusieurs pistes pour cela :
 * Rappeler ce que j'ai fait plus tôt : ce que veulent les terroriste
 * Prendre exemple sur la Norvège, notamment le fameux discours de
leur premier ministre
 * Rappeler le "NOT AFRAID" de mercredi soir à la République
 * Rappeler quels sont les effets de la peur sur le cerveau :
disons-le franchement, la peur nous rend cons
 * Dénoncer ceux qui jouent avec la peur et font donc le jeu des
terroristes : Zemmour ("la peur est bonne conseillère"), Marine Le Pen
(l’insécurité qui exploserait), il doit y en avoir des tas d'autres.
On peut-être trouver une formule pour les désigner tous ?
 * Rappeler la réalité des chiffres et de leur évolution (des
homicides ? des agressions ?)

Chacun des points ci-dessus est à discuter et pourrait faire l'objet
d'une communication de notre part si nous trouvons l'angle
intéressant.

2015-01-12 11:23 GMT+01:00 Cédric LEVIEUX <contact at levieuxcedric.com>:
> Vous n'êtes pas sans vous douter qu'à partir d'aujourd'hui un sacré merdier
> de proposition de lois liberticides va pleuvoir.

C'est fort probable.

> Nous, Pirates, qui luttons pour la sauvegarde de nos libertés et ne sommes
> pas prêts à y renoncer pour plus de sécurité,

Oui, je suis d'accord (bien entendu, sinon je ne serais pas ici) avec
l'idée, mais je me permet par précaution de critiquer la formulation.

Il me semble qu'il serait judicieux, plutôt que de parler en termes
d'absolus, d'être autant que possible précis et nuancé (à contrario du
discours politique habituel). Une des raisons, c'est que les absolus
n'existent pas au delà du concept, c'est à dire dans le monde réel. La
sécurité absolue n'existe pas ; la liberté absolue n'existe pas plus.
Une autre raison, c'est qu'en parlant en termes d'absolus on tend à
penser en termes d'absolus. C'est à dire qu'on tient des raisonnements
faux. Une façon de faire cela pourrait-être d'avoir une approche
"économique" (faute d'un meilleur mot) de la question : que gagne-t-on
et que perd-t-on en contre-partie ?

> devrions faire le "petit" travail suivant :
>
> - Faire la liste des lois qui luttent contre le terrorisme
>
> - Faire la liste des fichiers (de polices ou autres) qui existent pour faire
> se travail
>
> - Faire la liste des systèmes de communications (des pots de yaourt à
> Jabber, en passant par les signaux de fumée)
>
> - Faire la liste des effectifs et des coûts de surveillance
>
> - Faire le tri entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas

Cela me parait une bonne idée. J'ajouterai qu'il faudrait faire
l’analyse du parcours des terroristes ayant frappé ces dernières
années. Je crois me souvenir qu'à plusieurs reprises des manquements
des services de renseignement (ou une mauvaise utilisation du
renseignement) ont été pointé du doigt. Je pense qu'une enquête
montrera bientôt comment les trois derniers ont pu passer au travers
des mails du filet.

> Tout cela pour arriver à des conclusions qui pourraient être (à mon avis) :
>
> - Les lois sont suffisantes, voire trop présentes et contre-productive
>
> - Mal appliquées
>
> - En sous effectifs
>
> - Méconnaissance de la communication et de l'inutilité de toucher à Internet

Cela me parait probable, mais tout en continuant à surveiller les
dérives causées par les biais cognitifs de nos compatriotes à tendance
autoritaire, faisons attention à ne pas nous laisser piéger par les
nôtres : admettons que nous ne savons pas à l'avance ce que nous
trouverons et tâchons de garder cela à l'esprit. Il n'est pas possible
d'être totalement objectif, mais ça n'est pas une raison pour ne pas
essayer.

Pour finir, si je nous invite à prendre ces précautions, c'est que
j'ai à cœur que nous nous distinguions du discours politique habituel
approximatif d'une part et que nous ne passions pas pour des
idéalistes à côté de leurs pompes auprès de gens raisonnables.

Salaam,

Erwan


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