[PP-discussions] Vegan

Mathieu mathieu.moriarty at riseup.net
Sam 19 Juil 13:38:03 CEST 2014


Je te remercie Sébastien pour ce texte bien construit et détaillé.
Tu remarqueras sûrement que les gens à la lecture d'un argumentaire 
construit et pertinant ont souvent l'envie de tergiverser autours de la 
sentience des plantes ou des huitres avant de remettre en question le 
fait qu'il paye quotidiennement un type pour exploser le crâne d'une 
vache au pistolet percutant avant de la dépecer. <3

Des bisous


Le 19/07/2014 08:15, Sébastien GUILLET a écrit :
> Je récapitule les questions soulevées dans la dernière réponse, dans 
> l'ordre :
> 1) Y a t'il une limite quand aux facultés à être doué de 
> sensations/sentiments/émotions permettant de considérer un être non 
> plus comme un individu disposant de droits mais comme un objet dont on 
> peut disposer ?
> 2) Peut-on exiger que tout être humain se comporte de façon 
> respectueuse envers tous les êtres vivants considérés comme des 
> individus ?
> 3) De toute façon, les mesures à mettre en place pour assurer une 
> telle exigence ne sont-elles pas ridicules ? Ne devrait-on pas plutôt 
> se modérer ?
>
> *Réponse 1 :*
> •Définition 1, «Système nerveux» : système biologique 
> _animal_ responsable de la coordination des actions avec 
> l'environnement extérieur et de la communication rapide entre les 
> différentes parties du corps.
> •Définition 2, «Douleur» : expérience sensorielle 
> et émotionnelle désagréable, sensation subjective normalement liée à 
> un message de douleur, stimulus nociceptif _transmis par le système 
> nerveux_.
> •Définition 3, «Sentience» : désigne la capacité d'éprouver des choses 
> subjectivement, d'avoir des expériences vécues; concept central 
> en éthique animale car un être sentient ressent _la douleur_, le 
> plaisir, et diverses émotions ; ce qui lui arrive lui importe; ce fait 
> lui confère une perspective sur sa propre vie, des intérêts (à _éviter 
> la souffrance_, à _vivre une vie satisfaisante_…, etc.), voire des 
> _droits (à la vie, au respect_…). Ces intérêts et ces droits 
> impliquent l'existence des _devoirs moraux_ de notre part envers les 
> autres êtres sentients.
>
> Si l'on ne sait pas encore établir scientifiquement le lien entre le 
> système nerveux et la sentience, il est en revanche admis que la 
> sentience est impossible en l'absence de système nerveux 
> (http://en.wikipedia.org/wiki/Plant_perception_(paranormal) 
> <http://en.wikipedia.org/wiki/Plant_perception_%28paranormal%29>).
> Dès lors, en présence d'un tel système chez un être vivant, on peut 
> faire l'hypothèse qu'il est sentient (et si l'on se trompe, il est 
> préférable que ça soit dans ce sens).
> La question n'est pas de savoir si le niveau de sentience d'une être 
> lui confère plus ou moins de droit au respect et à la vie, mais plutôt 
> de savoir si en cas de doute quand à sa sentience on ne devrait pas 
> plutôt lui conférer ces droits par défaut ?
>
> Une solution morale très simple est la suivante :
> Si tu disposes d'un système nerveux, tu es susceptible d'être 
> sentient, donc de tenir à ta vie, d'éprouver des émotions, etc. quand 
> bien même je serais incapable de le démontrer. Dès lors, je respecte 
> ton droit à la vie et à disposer de toi-même.
>
> Cette solution pose la contrainte suivante : il existe 
> hypothétiquement des êtres disposant d'une système nerveux mais non 
> sentients, et la morale ainsi définie interdit de les considérer comme 
> des objets, tout simplement car nous ne savons pas s'ils peuvent l'être.
>
> Bien. Maintenant poussons le raisonnement : est-ce un handicap ?
> Si vous êtes incapable de vivre sans consommer de coquillages alors, 
> oui, ça doit être assez chiant. J'espère que ces personnes sont pas 
> trop nombreuses :⊃
>
> *Réponse 2 :*
> Un être doué de sentience — tel que défini dans la Réponse 1 — doit 
> moralement avoir droit à la vie et à disposer de lui-même.
> Dans une société juste, qui défend entre autre les intérêts des plus 
> faibles face à leurs oppresseurs, le respect des ces droits doit être 
> exigé.
> Ceci n'est pas négociable.
>
> *Réponse 3:*
> • Définition 4, «Esclavage» : la condition d'un _individu_ privé de sa 
> liberté, qui devient la_propriété, exploitable et négociable comme un 
> bien matériel_, d'une autre personne.
>
> Un être que l'on suppose doué de sentience est /de facto/ considéré 
> comme un individu. Si l'on prive cet individu de son droit à la vie et 
> à disposer de lui-même, il devient un esclave. Dans une société juste, 
> l'esclavage (entre autre), est logiquement aboli.
> Dès lors, je propose de reformuler, /mutatis mutandis/, le paragraphe 
> suivant afin d'en faire un texte qui aurait été très crédible s'il 
> avait été écrit il y a quelques siècles :
>> Si on part de l'idée que tu as raison, que *les esclaves* ont 
>> peut-être une vie psychique évoluée et qu'il faut les protéger comme 
>> des humains, sans établir de différence entre *races*, et si on se 
>> définit comme parti *antiraciste*, il va falloir concrètement agir 
>> dans ce sens. Il va falloir faire une loi stipulant qu'il est 
>> strictement interdit *de traiter un individu comme un esclave* sous 
>> peine d'une forte amende au moins, et peut-être même de prison. Il va 
>> falloir créer une police *de l'antiracisme* chargée de faire 
>> respecter cette loi. Il va falloir interdire *l'achat et la vente 
>> d'esclaves* et réglementer très sévèrement *les entreprises traitant 
>> des individus comme des esclaves*, interdire *le fruit de 
>> l'esclavage*, décréter la fermeture administrative *des industries 
>> reposant sur l'esclavage*, réprimer *l'esclavage*... etc
>> Ces lois, comme toujours dans le cas des prohibitions, engendreront 
>> aussitôt des détournements et des mafias proposeront des esclaves 
>> *domestiques, agricoles, ou sexuels* dont l'utilisation servira à 
>> alimenter des activités encore bien plus troubles...
>>
>> De telles lois seront inapplicables et n'auront aucun effet, mais en 
>> attendant, si on ne prend pas des mesures concrètes, décréter que les 
>> *esclaves sont des individus disposant de droits* et qu'il faudrait 
>> ne plus les *exploiter* relève de l'incantation politique.
>>
>> Or, autant *l'abolitionnisme* en tant que mode de vie est tout-à-fait 
>> respectable, autant il paraît difficile de vouloir imposer ce mode de 
>> vie à l'ensemble de la population, et en tout état de cause cela 
>> sous-entendrait de mener une politique autoritaire qui ne me semble 
>> pas en phase avec ce que le Parti Pirate promeut, qui est plutôt une 
>> société de liberté basée sur un minimum de règles destinées à 
>> protéger les *propriétaires d'esclaves* contre les nuisances les plus 
>> graves qu'ils peuvent s'occasionner les uns aux autres.
>
> Quand on lit ça aujourd'hui, est ce qu'on a pitié de ces pauvres 
> exploiteurs d'esclaves ? Est-ce qu'on se dit qu'il aurait été 
> préférable d'y aller doucement, en instaurant des lois permettant de 
> frapper son esclave seulement deux jours par semaine dans un premier 
> temps ? Je crois pas. Alors merci de garder au centre de la question 
> éthique celui qui subit l'oppression : l'animal.
>
> Exiger le respect du droit à la vie et à disposer d'eux-même pour les 
> animaux, ces esclaves qu'on tolère parce qu'on ne veut pas admettre 
> leur sentience et donc notre devoir moral envers eux, c'est aussi 
> sérieux que d'abolir l'esclavage en 1789.
> C'est pas crédible ? Sans blague. Ça l'était pas non plus pour les 
> esclaves avant la révolution.
>
> Et on appelle ça un "programme antispéciste radical" ? Sérieusement ?
>
> On demande pas à faire tomber des têtes hein, juste les œillères que 
> les gens ont parfois comme collées à la super-glue.
>
>
> Cordialement,
> SG

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