[PP-discussions] etat /vs Mathieu r. chercheur a paris VIII, suite... et quelques constatations/rappels sur fonctions réelles des etats/droits/justices

renc rencontres3 at gmail.com
Mar 1 Juil 11:45:45 CEST 2014


ce texte a plusieurs variantes sur plusieurs sites...
dont quelques uns cités plus bas...

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l'état m"a tabassé, il a fait son travail

Ce qui suit n’est malheureusement que le triste quotidien de ces crapules
qui sillonnent nos villes en bandes, toujours à l’affut d’un mauvais coup
sur les plus démunis, les plus basanés, ou les plus à gauche d’entre nous…
j’ai nommé, les condés!

Certes, certains doux rêveurs réformistes essayeront de mitiger cette
constatation en sortant de beaux sentiments du genre: "Ouiii mais ils ne
sont pas tous pareils… Il y a des brebis galeuses partout, ça ne reflète
pas la mentalité de tous les flics.", et au premier abord, le citoyen
lambda serait tenté de les croire, "ils sont quand même là pour nous
protéger!", non? … NON? Sauf que… toutes personnes ayant un jour eu affaire
à ces mecs, se demande sincèrement si on est confronté à des agents de
l’État ou à des brutes avinées, recrutées dans les latrines d’un… – d’un
quoi..? j’suis emmerdé là, car que mettre sans vexer une frange de la
population – ah voila, recrutées dans les latrines d’un meeting de Nation!

Oh bien sur, ces salauds en ont des pareils à notre égard, pour rappel la
déclaration publique d’un des lieutenants de notre VandersmiSSen
<https://www.youtube.com/watch?v=U0bj4d3wI9E> à Bruxelles, à l’époque des
"assemblées" en 2011. Nous étions le lendemain d’un matraquage en règle de
gens assis pacifiquement place Flagey. Arrivé trop tôt, l’un d’entre nous
s’avance vers un des multiples combis déjà sur place et place posément la
question: « Sérieusement, quand vous rentrez à la maison après avoir
matraqué de braves citoyens qui se rassemblent pacifiquement pour parler,
vous n’avez pas de problème de conscience..? ». Ce à quoi il fut répondu: *«
Pas du tout! Vous n’êtes pas des citoyens, vous êtes les rebuts de la
société…! Aucun dialogue n’est possible avec des gens comme vous! »* Et
tous ses collègues derrière lui d’opiner du chef en cœur, genre "bien dit
chef!!! Ça laisse rêveur sur la notion de service et protection (et
accessoirement sur le Q.I.) de ces fumiers..!

Mais passons donc au récit de Mathieu Rigouste
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Mathieu_Rigouste>:

[image: Mathieu Rigouste]
<https://pagedesuie.files.wordpress.com/2014/07/mathieu-rigouste.png>

Nuit du 22 juin 2013, Toulouse, France.

Au pays qui forgea l’État-nation à partir de la monarchie absolue, en le
fondant sur l’esclavage et le génocide des femmes, à travers la
colonisation, toutes les exploitations et une suite presque ininterrompue
de guerres impérialistes. Dans une région qui fabrique des gaz et des
poudres pour des polices et des armées engagées dans le monde entier contre
les peuples qui gênent le règne du capitalisme.

Avec quelques ami.e.s, nous tentons de calmer une bagarre à Arnaud Bernard,
un des derniers quartiers populaires du centre ville. Pour accélérer sa
transformation en quartier chic, les autorités y déploient la police en
permanence. Des CRS en journée et la BAC la nuit. Ces bandes de virils
franchouillards sont payées pour assurer un «nettoyage socio-ethnique» du
quartier en pourrissant la vie des damnés de la terre qui y galèrent. Ils
sont formés et payés pour maintenir le socio-apartheid. Pour cela, ils
exécutent des démonstrations de guerre et mènent des chasses aux pauvres
durant lesquelles ils jouissent ensemble de maltraiter leurs proies.

Une bande de types colériques et mal sapés, tout à fait dans leur style,
surgit hors de la pénombre d’où ils devaient comploter. L’un de ces
ratonneurs compulsifs attrape le plus « Nord-Africain » d’entre nous comme
ils continuent à dire, et le colle dans un mur par la gorge. Nous
comprenons qu’ils sont en fait de valeureux fonctionnaires de police en
civil lorsque trois d’entre eux m’attrapent et m’écrasent au sol. Le
premier me comprime la cage thoracique en m’enfonçant la colonne vertébrale
avec son genou. Pendant ce temps un second me serre les menottes jusqu’à
l’os. Tandis qu’un troisième me maintient les pieds. Je ne peux pas me
débattre, je suffoque en suppliant qu’on me laisse respirer. Le
catcheur-fou resserre alors l’étreinte, je suis au bord de m’évanouir. Une
trentaine de personnes assistent à la scène, certaines demandent qu’on me
laisse respirer et reçoivent des coups et des insultes.

Elles ont témoigné par écrit qu’à ce moment-là, juste avant mon
arrestation, j’avais bien la tête et le corps d’un mec qu’on n’a pas encore
tabassé dans le couloir principal d’un commissariat central. L’un de ces
beaufs suant la testostérone et régulièrement humiliés par des enfants dans
nos quartiers, se reprend pour l’inspecteur Harry et m’entraîne par la
chaîne des menottes, passées dans le dos, sur plusieurs mètres jusque dans
un véhicule de la Police Nationale.

Cette vénérable institution qui, trop humble pour s’en vanter, s’illustrait
dans l’histoire de l’humanité en déportant systématiquement et sans
broncher juifs et communistes avant de torturer et de faire
industriellement disparaître tous les colonisés et les révolutionnaires qui
gênaient l’État et le nationalisme français, il y a quelques dizaines
d’années.

Menotté dans le dos et face contre terre, cette technique fait peser tout
le poids du corps sur les poignets. J’ai hurlé et mon poignet gauche s’est
cassé à ce moment-là. Un an plus tard, j’ai encore les marques des menottes
autour des poignets et une grande cicatrice pas trop swag en travers.

On m’a ensuite enfoncé dans la voiture en me cognant la tête contre le bord
de la carrosserie ; une convention dans le milieu. Un policier pas vraiment
créatif m’a extrait de la même manière en tirant encore sur la chaîne des
bracelets. Arrivés dans le couloir principal du commissariat central de
l’Embouchure, l’une de ces « personnes dépositaires de l’autorité publique
dans l’exercice ou du fait de ses fonctions » a placé sa main derrière ma
nuque et a envoyé de toutes ses forces ma tête contre un mur. Puis un autre
ou le même – je ne sais pas, on m’a toujours frappé par derrière et menotté
– a écrasé ma tête avec sa main contre de lourdes portes battantes qui ne
lui avaient rien fait non plus. Il a utilisé ma tête pour ouvrir des
portes. Je l’écris en souriant car je sais que Dieu pardonne peut-être,
mais pas le prolétariat.

*Qui sème la hoggra, récolte l’intifada*

La répétition de ces gestes et l’absence de réaction de tous les policiers
présents dans le commissariat indiquent leur banalisation et leurs
caractères habituels, normalisés dans cette enceinte dirigée alors par le
commissaire divisionnaire Laurent Syndic. J’ai enfin été jeté à terre, en
avant, menotté dans le dos, sur le carrelage de ce couloir de garde-à-vue
où l’on m’a laissé jusqu’à l’aube étalé, toujours menotté et hurlant de
douleur. Quelques-uns de ces justiciers errants m’ont aussi placé de petits
coups de pieds mesquins dans les côtes, en passant. J’aurais pu être en
train de mourir, aucun policier n’est jamais venu s’inquiéter de mon état,
pas plus qu’ils n’ont protesté lorsque leurs collègues brutalisaient des
briques avec mon crâne. Il sont tous responsables.

J’ai été largué à l’hôpital Purpan par des agents en uniforme à 6h du
matin. J’avais la tête violette par endroits, la lèvre ouverte, une main
explosée, une cheville défoncée, des bleus sur tout le corps. Ils sont
partis vers 9h en m’indiquant que la « garde-à-vue » était levée.

J’étais rassuré. Vu qu’on avait omis de m’en parler, j’avais cru qu’une
milice de nationalistes armés m’avait défoncé, enlevé, cogné dans des murs,
laissé KO par terre puis refilé à une autre bande pour me déposer aux
urgences. J’ai passé trois jours à l’hôpital, on m’a opéré le poignet
(fracture et luxation). On y a posé une vis que je garderai toute ma vie et
qui m’handicape. On a soigné les multiples ecchymoses et plaies sur toute la

tête et les côtes. Les super-Dupont m’avaient aussi percé le tympan comme
l’a relevé le médecin légiste qui m’a ausculté à la sortie de l’hôpital.

On m’a reconnu 60 jours d’ITT à l’hôpital, transformés en 3 jours « au sens
pénal du terme » par la médecine « légale ».

Avec mes proches, nous avons d’abord hésité à porter plainte car nous
savions trop bien que la Justice couvrirait la police puisqu’elle le fait
toujours, même chaque fois que la police tue. Et la justice n’a pas besoin
d’être corrompue. Elle applique normalement les lois faites par les
dominants pour protéger les dominants. Il ne sert à rien de s’indigner face
à la violence d’État. Il est tout à fait normal qu’un État opprime le
peuple ainsi que celles et ceux qui lui résistent. C’est son boulot. Et
c’est la lutte des classes. Nous pensons qu’il vaut mieux s’organiser
collectivement pour arracher les racines de ce carnage. Mais le tribunal du
maître est tout de même un champ de bataille.

Alors nous avons décidé de porter plainte en juillet 2013, pour tenter de
fissurer un peu ce sentiment d’impunité des milices d’État au pays des
droits de l’homme blanc et riche. Pour contre-attaquer, en accusant non pas
quelques policiers mais l’État. Car la violence des shtars c’est bien lui
qui la fabrique. Et c’est aux classes dominantes qu’elle profite.

Nous l’accusons de gérer un système d’exploitation, d’humiliation, de
contrôle et d’oppression, de brutalisation, d’incarcération et de meurtre
dans les quartiers et contre les classes populaires pour maintenir l’ordre
capitaliste et la ségrégation socio-raciste. Car cette férocité est érigée
en industrie rationalisée et quotidienne dans les cités de France comme
dans tous les ghettos et les favelas du monde. L’État harcèle, brutalise et
mutile aussi de plus en plus férocement celles et ceux qui prennent part
aux luttes, aux mouvements sociaux et aux mouvements révolutionnaires.

Bien conscient de tout ça, le procureur Michel Valet a tabassé aussi notre
plainte en février 2014, jugeant que ” l’examen de cette procédure ne
justifie pas de poursuite pénale au motif que les plaintes ou les
circonstances des faits dont vous vous êtes plaint n’ont pu être clairement
établis par l’enquête. Les preuves ne sont donc pas suffisantes pour que
l’affaire soit jugée par un tribunal“.

Malgré les pages de blessures fournies par le médecin légiste – assermenté
par l’État lui-même – les photos, les récits des témoins, malgré le fait
que la police ne nie pas m’avoir déposé elle-même à l’hôpital à l’aube, la
Justice ne veut pas avoir à vérifier publiquement si des policiers font
réellement à Toulouse ce dont nous les accusons. C’est que le proc la
connaît la vérité lui, et comme eux, il sait que la férocité fait partie
intégrante du boulot des condés. Ce n’est pas un enlèvement avec
séquestration et actes de barbarie, c’est le travail de la police, parce
que c’est fait par des policiers. L’institution judiciaire valide ainsi
elle-même ce dont nous l’accusons : elle est chargée par l’État de couvrir
la police et ses violences, elle n’a rien à voir avec aucune notion de
justice, elle a pour fonction de maintenir l’ordre
capitaliste-raciste-patriarcal en punissant les opprimé.es
<http://xn--opprim-gva.es>, en réprimant les révolté.e.s et en remplissant
les prisons d’un nouveau genre d’esclaves.

Pour ne rien lâcher, nous portons maintenant plainte avec constitution de
partie civile auprès du doyen des juges d’instruction. C’est tout aussi
systématique, lorsque la police brutalise quelqu’un, c’est elle qui
s’empresse de porter plainte pour outrage, rébellion et parfois violences,
ce qui permet de couvrir les agents et qu’ils s’octroient par la même
occasion des vacances en jours d’ITT et parfois des primes à la sortie des
tribunaux qui les cajolent. En plus du refus d’ouvrir une affaire
concernant ma plainte, j’ai eu l’honneur de recevoir une convocation à
comparaître pour “violence aggravée et outrage” à mon encontre, lors d’une
quarantaine d’heures de garde-à-vue « cadeau », fin avril 2014, presque un
an après les faits. La GAV, c’est l’abolition de l’espace et du temps, dans
un cachot puant la merde, où il faut essayer de dormir sous un projecteur
et une caméra, sur un lit en pierre avec une couverture dégueulasse, où
l’on vous jette une mixture déjà vomie et des brimades régulières comme
seuls contacts humains.

La police a failli me tuer en me tabassant, la justice a classé ma plainte
sans même ouvrir de procédure et les deux m’accusent ensemble de «
violences ». Selon le Brigadier Anthony Capdecomme de la BAC, qui a joué un
rôle de premier plan dans cette affaire, je serais apparu, j’aurais crié
“La BAC fils de pute, bande de facho, allez niquer vos mères, allez vous
faire enculer” puis j’aurais sauté “les deux pieds en avant” sur le
brigadier de la BAC Stéphane Lecoq, je me serais ensuite relevé et l’aurait
frappé au visage, tout ça sans motif et sans John Wu.

De mon côté, je tiens à affirmer que je ne traite jamais les mères, les
putes et les homosexuels, c’est une vieille conviction. Toutes leurs
dépositions sont pleines de contradictions. D’ailleurs le policier Lecoq,
prix spécial au festival du rire de Montréal, indique que Capdecomme s’est
fait un lumbago et une hernie dans le dos en me passant les menottes.

Stéphane Normand, le troisième policier qui témoigne contre moi, m’aurait
arrêté en « me posant la main sur l’épaule ». Ces trois-là doivent avoir
une idée sur l’identité de ceux qui m’ont défoncé contre les portes et les
murs du commissariat.

Mais c’est bien moi qui serait jugé en février 2015. Et nous disons que
tout est dans l’ordre des choses. Le système a fonctionné normalement, nous
ne voulons pas le réformer, ni le réparer, ni l’améliorer, nous disons
qu’il faut en changer complètement et définitivement. Pendant que l’armée
massacre à l’extérieur au profit des capitalistes, la police mène la guerre
sociale à l’intérieur contre le peuple. Il existe une continuité de
pouvoirs et de profits entre les guerres de la bourgeoisie française en
Afghanistan, au Mali, ou en Centrafrique et celles qu’elle mène contre les
classes dominées en métropole, dans le cadre de la restructuration urbaine
notamment. Il n’y a pas de « bavures », l’Etat opprime et assassine les
pauvres méthodiquement, et en particulier les non-blancs. Il écrase de
manière encore plus insidieuse et invisible les femmes pauvres et encore
plus intensément les non-blanches. Il n’est pas une solution mais une
partie du problème. L’État est à l’émancipation des peuples, comme un SS à
Treblinka, un Para au Rwanda, [...]

Nous disons que cette pyramide où les riches et les puissants sont assis
sur le peuple en chaînes et lui font élire ses maîtres parmi des bourreaux,
devrait être remplacée par quelque chose d’autre. Il est possible d’abolir
tous types de relations sociales basées sur la hiérarchie. On peut imaginer
des formes de communes libres, autonomes et solidaires où les peuples
s’auto-organisent horizontalement, c’est-à-dire sans chefs et sans rapports
de domination, où ils partagent ensemble les activités créatrices, les
richesses et les décisions sur leurs propres vies, où chacun.e peut
s’émanciper dans l’entraide, la liberté et l’égalité réelles et concrètes.
On peut imaginer des assemblées de maison, de quartier et de communes
associées où toutes celles et ceux qui sont concerné.e.s s’organisent et
coopèrent ensemble. Il n’est pas difficile de faire mieux que le désastre
actuel mais pour cela il faut rompre collectivement les structures qui le
produisent.

Nous pouvons forcer les tribunaux à cesser de nous humilier en rendant des
non-lieux ou des sursis pour les policiers assassins.

*Non-lieu en octobre 2012 pour les policiers qui ont tué Ali Ziri, ce
retraité décédé à la suite d’une suffocation provoquée lors de son
interpellation par la police à Argenteuil.*

*Non-lieu en décembre 2012 pour les policiers qui ont tué Mohamed
Boukrourou dans un fourgon à Valentigney en 2009.*

*Non-lieu encore, en octobre 2012, pour les meurtriers de Mahamadou Marega,
décédé après avoir été gazé et tazé 17 fois à Colombes en 2010.*

*Enfin, non-lieu en septembre 2012, dans le cas d’Abou Bakari Tandia, tombé
dans le coma pendant sa garde à vue, fin 2004, à Courbevoie.*

*La cour d’appel de Versailles a confirmé trois de ces ordonnances de
non-lieu ces derniers mois.*

*Un non-lieu vient aussi d’être rendu dans l’affaire Lamine Dieng tué dans
un fourgon de police à Paris en juin 2007.*

Soutenons sans faille les révoltes populaires et soyons présent.e.s
massivement, déterminé.e.s et offensif.ve.s dans et devant les tribunaux,
pendant les marches et les rassemblements contre la violence d’État et
l’impunité judiciaire de la police. Ce sont des bases pour nous rassembler
et nous renforcer, nous coordonner, mettre en commun nos stratégies, nos
analyses et nos pratiques. Car ce n’est pas un Tribunal mais bien la force
et la volonté collective de celles et ceux d’en bas qui peut changer nos
conditions de vie.

En mémoire de tou.te.s les victimes de la police, de la justice et de
l’État, en soutien à leurs familles, à leurs proches, et à tou.te.s les
réprimé.e.s, prisonnier.e.s et martyr.e.s de la guerre sociale, continuons
à nous auto-organiser sans rémission face toutes les formes de domination.

Coordonnons nos forces et formons des alliances dans l’intérêt des plus
dominé.e.s. De la solidarité entre les luttes contre toutes les formes
d’oppression, découlent les conditions de nos libérations respectives. La
révolution a déjà commencé en Afrique et se répand en criant « Ash-shaab
yurid isqat an-niddam ». « Le peuple veut la chute du système ».

Préparons-nous pour ne plus jamais revenir en arrière.

Une société d’émancipation est en train de naître aux croisements de nos
luttes.

Et nous sommes capables de lui donner vie.

Avec tendresse et rage.

*Mathieu Rigouste, *Toulouse, le 22 juin 2014

[image: Mathieu Rigouste 2]
<https://pagedesuie.files.wordpress.com/2014/07/mathieu-rigouste-2.png>
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* Le docteur Michel Rongieres qui m’a opéré au service de traumatologie
certifie et décrit les lésions suivantes :*

1- Une fracture trans-scapho-peri-lunaire au niveau de son poignet gauche.

2- Une contusion cheville droite.

3- Un traumatisme facial avec hématome de l’hemi-face droite.

4- Œdème peri-orbitaire.

5- Une plaie quasi-transfixiante de la lèvre inférieure.

Il a certifié que ces lésions entrainaient

-une incapacité temporaire totale de 60 jours

- une incapacité provisoire partielle de 8 jours, « sous réserve de
complications ».


* Le médecin du service de Médecine légale (médecin légiste) à l’hôpital
Rangueil, Dr M. Minier, consulté à ma sortie de Purpan, le 24 juin 2013,
atteste : « aucun antécédent médical ne pouvant interférer avec les faits».*

A l’examen clinique, elle note :

*extrémité céphalique :

-région temporale droite : lésion ecchymotique érythémateuse ovalaire de 3
cm de diamètre,

- sur la paupière inférieure et supérieure de l’œil droit : visualisation
d’hématome violacé, débutant à l’angle interne et se terminant à l’angle
externe avec présence d’une hémorragie sous-conjonctivale dans le quadrant
externe de l’œil droit,

- pommette gauche : plaque parcheminée horizontale, rectangulaire, mesurant
5 cm de long x 1,5 cm de haut,

- oreille gauche, sur l’ensemble du cartilage de l’oreille et sur la face
postérieure de celle‐ci : visualisation de multiples lésions à type
d’hématomes violacés,

- une perforation du tympan gauche,

- au cuir chevelu, en région occipitale gauche : lésion ecchymotique
érythémateuse de 5 cm de diamètre,

- lèvre branche supérieure droite de l’extrémité distale : visualisation
d’une plaie oblique vers le bas et la gauche sur laquelle sont positionnés
des points de suture. A noter une contusion de l’ensemble de cette lèvre.

*membre supérieur gauche :

- le patient présente le bras en immobilisation par une attelle
thermoformée antérieure,

- visualisation d’un pansement sur la face dorsale du poignet et de
l’extrémité inférieure de l’avant-bras que nous ne retirons pas pour les
besoins de l’examen,

- présence d’un œdème diffus sur l’ensemble de la main.

*membre supérieur droit :

- en regard de la face dorsale du poignet : un liseré érosif, croûteux,
linéaire de 8 cm de long,

- sur la face dorsale de la main, en regard des têtes des articulations des
IVème, IIème et IIIème rayons de la main : visualisation de lésions
croûteuses infracentimétriques. Ces mêmes lésions sont présentes en regard
des articulations interphalangiennes proximales des IIème, IIIème, IVème et
Vème rayons.

*région dorsale :

- en région lombaire gauche, à 15 cm de la ligne médiane : importante
plaque érythémateuse avec des érosions croûteuses punctiformes s’étendant
sur une zone de 10 cm de diamètre, compatibles avec un mécanisme de
production par griffure.

*membre inférieur droit :

-présence d’un volumineux hématome en regard de la malléole interne et
externe, visualisation d’un hématomeérythémateux débutant au-dessus du
talon et s’étendant jusqu’au tiers moyen de la face latérale latero externe
du pied.

- sur le sur le tiers distal de la face externe de la jambe droite :
volumineux empattement avec présence d’un hématome verdâtre oblique vers le
bas et la gauche, mesurant 15 cm de long X 5 cm de haut,

- la marche est réalisée avec des douleurs à l’appui. Le pied peut être
posé en totalité.


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Publications de Mathieu Rigouste:

   - *L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre
   sécuritaire dans la France contemporaine*, La Découverte, 2009.
   - *Les Marchands de peur. La bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire*,
   Libertalia, 2011.
   - *Théorème de la hoggra. Histoires et légendes de la guerre sociale*,
   Collection Béton arméE, éditions BBoyKonsian, 2011.
   - *La Domination policière. Une violence industrielle*, éditions La
   Fabrique, 2012.



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version a chaud, plus detaillée sur certains points... ecrit a la troisieme
personne...
http://creatoulouse.squat.net/voici-lhistoire-de-x-tabasse-par-la-police-ou-la-banalite-de-la-ferocite-de-letat/comment-page-1/


l'état m"a tabassé, il a fait son travail |

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