[PP-discussions] tr: prostitution
mrNatural
1 at mrnatural.eu
Jeu 19 Sep 21:54:43 CEST 2013
Le début, je parle en premier comme victime d'abus sexuel par mon père
et en deuxième comme ami des prostitues (aussi mâle) et en troisième
comme homme.
1 Pourquoi il y as une différence entre sex sans argent et sex avec
argent !!!!!!!
2 Le marriage est aussi un forme de prostitution, non ?
3 DONC quote : "qui parle d'interdire la prostitution ? On parle d'une
abolition, qui se fera petit à petit, en aidant les prostituées
justement http://www.abolition2012.fr/index.php/signez-l-appelet "
*Voila, merci pour la solution.*
4 Quote : "le "patriarcat" n'est pas LA cause de la la prostitution"
*C'est bien sur un homme qui dites ça!!!!!! donc la preuve d'existence
pertinent d'un patriarchie.* (Mais je ne pense pas que la féminisme est
une 'solution', action-reaction=violence, non ?)
5 Il y as de violence, de violence et encore plus de violence. (sex and
violence, oui je suis un vieux punk
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_punk )
Quoi est changé depuis !?!
6 Quoi a
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/936011-sexe-un-homme-en-couple-avec-une-poupee-pourquoi-la-sexualite-du-doudou-rassure.html
faire avec la prostitution ?
7 (pour votre info, le parti pirate Suisse a un pad sur la prostitution
: https://ag-ppp-ch.piratenpad.de/prostitution-paper-new)
:-P
The biggest tabou is the *violence & abuse* in our society and between
ourselves.
mrNatural
On 19/09/2013 11:12, Carole FABRE wrote:
> pour info, copie de mon message à la section midipy
>
> Carole Fabre
>
>
>
>
>
>
>
>
> > Message du 19/09/13 11:10
> > De : "Carole FABRE"
> > A : "midipyrenees-hyperactifs"
> > Copie à :
> > Objet : prostitution
> >
> >
>
> > Désolée, mais plus je me renseigne à fond sur la prostitution en
> vue d'écrire un papier avec Fluflu, plus je suis très en colère et
> triste de voir la poursuite du patriarcat, dont la prostitution
> est le symptôme le plus marquant, être déguisé par une industrie
> très lucrative, qui hélas commet les pires tortures ...
>
> > Je suis fatiguée d'argumenter sans aucune réponse sur le fond du
> sujet. Je pressens d'avance que même cet article que nous ferons,
> ne permettra pas, à ceux qui ne veulent pas voir, de faire
> comprendre les liens entre prostitution et domination masculine
> dans sa pire réalité.
>
> > Je me pose donc sacrément des questions sur ces européennes si
> le sujet vient sur le tapis, car je ne pourrai pas me taire et
> détourner le regard ...
>
> >
>
> > Mais je tente ici, si certains veulent voir, en vous mettant un
> interview d'une femme anarcho libertaire suédoise. Je ne pourrai
> pas mieux dire qu'elle.
>
> >
>
> > Cette entrevue a été réalisée et affichée sur Youtube par la
> collective néerlandaise spiritsofsquatters :
> http://www.youtube.com/watch?v=scOlrYokdJM
>
> Mon nom est Kajsa Ekis Ekman et je suis suédoise, écrivaine,
> militante et j'écris pour un magazine anarchiste appelé BANG ;
> j'écris également dans des quotidiens des critiques sur divers
> livres et idées. Je suis e train d'écrire un livre sur la Grèce et
> sur la crise grecque, mais avant cela, j'ai écrit un livre sur la
> prostitution et la maternité de substitution. Je suis à ce
> festival pour parler de la prostitution et de ce pourquoi je pense
> que les Hollandaises et Hollandais doivent changer leur politique
> sur la prostitution parce que ce qu'en ce moment, il est tout à
> fait légal de tenir un bordel et d'aller y acheter du sexe et
> ainsi de suite. Parce qu'en tant que féministe, je trouve que la
> prostitution est... contraire aux droits de la personne et que
> c'est une manifestation non seulement du patriarcat mais du
> capitalisme et de l'exploitation des êtres humains.
>
> Q.: La plupart des gens pensent que la prostitution est une forme
> de libération et que les Pays-Bas sont un pays très libéral parce
> qu'ils ont la prostitution légale et tout ça mais vous pensez... ?
>
> Elle : Oui, je pense que c'est une opinion très répandue... et je
> suis très triste en fait d'entendre des gens de gauche ou des
> activistes exprimer cette opinion, je trouve cela... extrêmement
> bizarre compte tenu que ces gens sont généralement opposés à
> l'inégalité et peuvent sembler très sensibles à d'autres formes
> d'oppression... mais ne peuvent pas voir ici que la prostitution
> est au coeur du patriarcat et du capitalisme dans un sens... Mais
> pour moi le problème général est que lorsque vous voyez la
> prostitution comme libératrice, c'est que vous l'assimilez au sexe
> et vous pensez que la prostitution c'est la liberté sexuelle...
> alors qu'en réalité, c'est le contraire, vous voyez ?... La façon
> dont je vois la prostitution c'est que dans le contrat de
> prostitution -- faites abstraction pour un moment du proxénète et
> du trafiquant ainsi de suite -- vous avez deux personnes, n'est-ce
> pas? Vous en avez une qui veut avoir des rapports sexuels et une
> qui n'en veut pas... Et comme une n'en veut pas, l'argent entre
> dans le portrait, parce que la première personne doit payer la
> seconde personne pour faire l'amour. Si les deux personnes le
> voulaient, il y n'aurait pas d'argent échangé... Donc, dès ce
> moment-là, vous avez une inégalité du désir, où une personne veut
> et une personne ne veut pas... donc je pense que la prostitution
> est, pour cette raison, le contraire de la liberté sexuelle...
> parce qu'il y a là une personne qui ne veut pas y être là, vous
> voyez ?... Et je pense qu'en général, il y a réellement quelque
> chose de tordu chez une personne qui veut être avec quelqu'un que
> cela n'intéresse pas. Donc je pense que c'est ce qu'il faut
> changer, les hommes qui achètent du sexe constituent le problème
> de base... Et ce ne sont pas tous les hommes, c'est une minorité
> d'hommes... En Suède actuellement, c'est environ un homme sur
> treize, alors c'est une très petite minorité -- en Allemagne,
> c'est comme un homme sur quatre, ce qui est beaucoup plus, à cause
> de leur légalisation de la prostitution mais... cela demeure une
> minorité. Donc je pense que nous devons changer les attitudes des
> hommes qui font ça... Et si les femmes achetaient aussi du sexe,
> bien sûr que ce serait un gros problème, mais les femmes ne font
> pas cela. Pourquoi ? Je ne peux l'expliquer -- est-ce la culture,
> est-ce l'histoire, est-ce la biologie, je ne sais pas... est-ce,
> est-ce le pouvoir? Je ne sais pas, mais en général où qu'on
> regarde... les gens qui achètent du sexe sont presque à 100 % des
> hommes, ce sont eux qui le font. Mais les personnes qui en vendent
> sont 90 %, en général, quelque chose comme ça, 90% des femmes et
> des filles et 10 %, des hommes et des transsexuels. Donc vous
> voyez, c'est vraiment un problème d'hommes en général... et je
> pense que les hommes doivent apprendre que le sexe est une affaire
> de désir réciproque, ce n'est pas quelque chose où celui qui en
> veut peut prendre ou acheter ou obtenir d'une personne qui n'en
> veut pas, vous comprenez? Mais bien sûr, c'est aussi un problème
> de capitalisme, vous voyez que je veux dire : actuellement, c'est
> un marché en grande expansion où vous avez des États qui
> légalisent la prostitution parce qu'ils veulent percevoir des
> impôts. Et je pense que si vous regardez l'État néerlandais...
> c'est effectivement un proxénète, parce que ce que l'État fait,
> c'est vendre des femmes étrangères aux touristes masculins, donc
> l'État se sert de femmes venues des régions appauvries de la
> planète, il les amène ici, les accepte pour les vendre aux
> touristes masculins qui viennent ici, et cela afin de percevoir
> des impôts, c'est donc exactement ce qu'un proxénète fait, vous
> savez, il vit aux crochets de quelqu'un, il vit de la prostitution
> d'autrui, c'est ce que fait l'État. Donc je pense que c'est
> quelque chose que le peuple néerlandais devrait souhaiter changer.
> Et plus ce marché se développe, plus vous aurez de traite parce
> que... vous savez, il y a des gens qui pensent que la traite c'est
> mal mais que la prostitution c'est OK... Avez-vous entendu cette
> opinion ou quelque chose de semblable? Mais vous savez... il faut
> regarder le pourquoi de cette traite... elle n'arrive pas parce
> que certains hommes veulent désespérément acheter une femme
> victime de la traite ; elle arrive parce qu'il existe très peu ou
> pas assez de femmes qui viennent volontairement à l'industrie du
> sexe, alors il faut aller les chercher quelque part, donc vous
> allez dans les pays pauvres et vous passez l'aspirateur dans les
> campagnes pour recruter des jeunes femmes qui, sans le savoir,
> acceptent de suivre un homme pour un emploi de nettoyage ou de
> garde d'enfants. Ou peut-être même qu'elles savent que c'est pour
> de la prostitution, mais elles ne savent pas ce que c'est
> vraiment. C'est de cette façon que vous allez combler une demande
> sans cesse croissante pour de nouvelles femmes et filles. Donc, il
> vous faut accepter le fait que si vous avez une industrie du sexe,
> si vous la rendez légale, si vous la laissez prendre de l'ampleur,
> vous aurez nécessairement la traite, ce sera inévitable, parce que
> dans un pays riche, il n'y a tout simplement pas assez de femmes
> pour combler cette demande.
>
> En Suède, on a adopté une loi qui pénalise les acheteurs de sexe
> parce qu'on juge qu'il s'agit réellement d'un crime. Notre loi a
> très bien fonctionné; comme j'ai dit : avant, il y avait un
> Suédois sur huit qui payait pour le sexe et maintenant c'est un
> sur treize, donc vous voyez, ça marche: nous avons beaucoup moins
> de prostitution que d'autres pays. En fait ce qui est arrivé,
> c'est que les trafiquants -- la mafia nigériane en particulier --
> en est venue à simplement passer par la Suède pour aller en
> Norvège, donc ils ont tous fini à Oslo, la capitale de la Norvège,
> et c'est devenu un gros problème là-bas, alors la Norvège s'est
> dit « Qu'est-ce qu'on va faire? » et maintenant, ils ont aussi
> adopté la loi suédoise. Donc, à mon avis, cela montre que cette
> solution fonctionne. Maintenant si vous êtes anarchiste, vous
> pouvez dire que vous êtes contre la loi comme outil pour changer
> le comportement des gens, et je peux comprendre cet argument. Mais
> je ne vais pas lutter contre les rares lois à créer un tant soit
> peu de justice sociale, et celle-là en est une. Vous savez, je
> pense que si vous voulez adopter un point de vue hostile à toute
> loi, vous pouvez tenir tout un langage philosophiques et vous
> pouvez commencer à en discuter ; mais vous n'allez pas mettre
> l'accent sur les lois comme... celle qui interdit de battre vos
> enfants et de violer quelqu'un, vous savez, de tuer quelqu'un et
> vous n'allez pas dire, nous allons abolir ces lois-là, non !, ce
> ne sont pas les premières lois que vous allez abolir... et je
> pense que nous vivons aujourd'hui dans une société qui fait appel
> au droit pour contrôler certaines choses, et je pense que c'est
> une très bonne chose. Et bien sûr, en tant que collective
> anarchiste, vous pouvez faire plein d'autres choses pour combattre
> la prostitution, vous pouvez diffuser des opinions, vous pouvez
> sensibiliser les gens que vous connaissez, vous pouvez faire de
> l'action directe contre les bordels, contre les clubs de
> striptease, vous savez, contre toutes ces choses... et vous
> pouvez, bien sûr créer des affiches et tout ça. Surtout, vous
> pouvez fournir du soutien aux femmes qui veulent quitter la
> prostitution. Mais si vous regardez l'ensemble du portrait, les
> anarchistes ne sont pas si nombreux et nombreuses qu'elles peuvent
> changer la culture de la prostitution dans tout le pays. Donc je
> pense qu'à cet égard, la loi suédoise fonctionne très bien, parce
> que où que vous alliez dans le pays, si vous achetez du sexe et
> que la police l'apprend -- et ils le font souvent -- vous allez
> payer une amende. Donc vous voyez, le mari typique, celui qui a
> deux enfants et un bon boulot et qui ira voir une prostituée après
> sa journée de travail, il se fout bien de ce que pensent les
> anarchistes, mais il se soucie de ce que la loi pense et il ne le
> fera pas s'il sait qu'il risque... d'avoir des ennuis.
>
> Q.: Pensez-vous que la prostitution affecte également l'ensemble
> de la société ?
>
> Absolument... C'est vrai idéologiquement et pratiquement et dans
> les relations, vous savez. D'abord, vous avez tout ce que provoque
> la traite des personnes... soit beaucoup de drogue, de mafia et de
> crime lié aux armes à feu associées avec ce marché... puis aussi
> au plan des relations, parce que je pense que cela fausse les
> relations surtout entre les hommes et les femmes, le fait que les
> hommes trouvent normal de payer pour être avec une femme. Je pense
> que, généralement, enfin ce n'est pas mon idée d'une bonne
> relation entre hommes et femmes, le fait de se payer les uns les
> autres, je pense qu'on devrait être ensemble parce qu'on s'aime
> bien, non ?... Mais je pense que la chose la plus importante à
> comprendre au sujet de la prostitution, c'est que la vie de ces
> femmes est souvent très ardue et souvent très courte ! Je crois
> que c'est une étude canadienne qui a montré que les femmes
> prostituées ont un taux de mortalité de quarante pour cent
> supérieur à celui des autres femmes, qu'elles sont assassinées
> dix-huit fois plus souvent que les femmes en dehors de la
> prostitution... et les niveaux de violence contre les femmes
> prostituées sont aussi très élevés, donc la vie dans la
> prostitution est très dure et ce n'est un idéal pour personne.
> Vous pouvez y échapper, avec de la chance, si vous n'y êtes restée
> que quelques années et si vous échappez aux pires violences,
> peut-être pouvez-vous y échapper et vivre une bonne vie après ça,
> mais il y a beaucoup de gens qui en gardent des séquelles
> psychologiques...
>
> Vous avez peut-être entendu après mon allocution aujourd'hui, il y
> a une femme de l'auditoire qui a dit: « Eh bien vous savez, la
> prostitution est une chose... que nous pouvons avoir, et la
> violence est une autre chose et ça, nous n'en voulons pas. » Moi,
> je ne pense pas que l'on peut séparer ces deux choses, parce que
> si vous comprenez les racines de la prostitution et d'où elle
> vient, elle va nécessairement être associée à de la violence et
> des choses comme ça parce que les acheteurs pensent vraiment :
> «J'ai payé pour cette femme et je peux lui faire tout ce que je
> veux », alors il la voit déjà comme quelqu'un qu'il a achetée et
> qu'il peut frapper ou abuser ou soumettre à tout ce qu'il a envie
> de faire. Vous comprenez ce que je veux dire? Donc je pense que,
> si vous abordez la prostitution, l'essentiel n'est pas de
> discourir d'idéologie, mais de traiter de ce qui se passe en
> réalité, en pratique, vous savez, il s'agit vraiment de questions
> de vie ou de mort.
>
> Et je veux dire, il faut se dire « OK, est-il VRAIMENT SI
> IMPORTANT que ces hommes obtiennent nécessairement le droit
> d'acheter du sexe, que l'on doive y sacrifier des vies de femmes ?
> Que l'on doive y sacrifier des enfants? Que l'on doive gâcher la
> vie de tant de femmes au nom de ce droit sacré des hommes
> d'acheter du sexe? » Il me semble que NON ! On n'empêche personne
> d'avoir des rapports sexuels, on dit seulement ne les achetez pas!
> Il suffit de ne pas en acheter et beaucoup de détresse va
> disparaître ! Ils peuvent coucher avec qui ils veulent mais si
> l'autre personne le désire, est-ce vraiment si compliqué? Vous
> voyez ce que je veux dire? Ce n'est pas si sacrément important que
> tout le monde doive se précipiter pour protéger le putain de droit
> de ces hommes à payer pour du sexe comme si c'était un des dix
> commandements de Dieu, je veux dire non!, ce n'est pas ça. Moi,
> j'ai vécu toute ma vie sans payer pour du sexe et je suis
> parfaitement heureuse, et je pense que la plupart d'entre nous
> avons vécu toute notre vie sans payer pour du sexe et nous sommes
> OK...
>
> [...]
>
> Vous savez, il y a des gens qui pensent que, OK... les hommes qui
> achètent du sexe sont handicapés, ils ne peuvent pas en obtenir
> autrement... Mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai du tout, la
> plupart des hommes qui paient pour le sexe sont... ils sont déjà
> mariés, ils ont une femme à la maison... ce sont même des hommes
> qui sont, en moyenne, de beaux gars, vous savez... Alors c'est
> aussi une question de pouvoir, vous voyez, ce n'est pas une
> affaire de pauvres hommes qui ne peuvent trouver personne.... Il
> arrive même encore plus souvent que c'est la prostituée et non
> l'acheteur qui sera handicapée. Pourquoi ? Parce que si vous êtes
> une fille handicapée, au plan physique ou mental, ça signifie que
> votre capacité de dire non et de partir est restreinte... il va
> donc être plus facile pour quelqu'un de vous manipuler et de vous
> entraîner dans la prostitution. [...]
>
> Q. Que peuvent faire les gens pour y mettre fin?...
>
> Oui, eh bien, je pense que vous pouvez le faire d'une foule de
> manières. Je pense que... aux Pays-Bas, en Allemagne surtout, il
> faut abolir le rôle de proxénète de l'État, il faut lui dire «Nous
> ne voulons pas que l'État agisse en pimp», il faut dire « Moi, les
> impôts prélevés à même la prostitution, je n'en veux pas! » Après
> tout, si la population générale tire de l'argent de la
> prostitution, vous sentez-vous bien ? Moi, je ne me sentirais pas
> bien... en sachant qu'une femme arrivée d'Afrique, d'Amérique
> latine ou d'ailleurs doit se tenir debout dans une vitrine du
> red-light district et coucher avec des masses d'hommes
> britanniques qui viennent pour... fêter le mariage de l'un d'eux
> ou quelque chose... Je ne serais pas heureux de savoir que...
> lorsque je vais à l'hôpital c'est ce commerce qui finance mes
> traitements?... Non, je ne me sentirais pas bien à ce sujet, donc
> je pense qu'il faut certainement y avoir un changement à cet
> égard, cette politique doit être changée.
>
> [...]
>
> Il y a deux voies d'entrée à la prostitution -- en généralisant
> beaucoup, je veux dire -- tout d'abord vous avez la raison
> économique : les femmes qui viennent des pays très pauvres et qui
> n'ont peut-être pas d'autre option, celles qui n'ont peut-être pas
> de papiers, par exemple, elles peuvent travailler en prostitution
> comme moyen de survie, vous comprenez? Ensuite, il y a la
> prostitution que nous connaissons dans les pays riches, qui est
> celle de filles qui ont été maltraitées par leurs parents, par
> leur père ou... qui ont déjà subi un traumatisme sexuel : elles
> vont entrer en prostitution non pour l'argent mais pour gérer leur
> traumatisme, vous voyez ce que je veux dire ? Elles n'ont pas
> besoin de l'argent il y a même des cas où elles ont pris l'argent,
> un argent qu'elles détestent -- alors elles le foutent aux
> chiottes et elles tirent la chasse d'eau... elles n'en veulent
> même pas, vous comprenez ? C'est de l'argent sale, elles détestent
> cet argent, elles le font pour se faire du mal... C'est comme
> beaucoup de femmes, elles se tailladent la peau, c'est de
> l'autodestruction, vous voyez ? Mais dans les deux cas, je pense
> que pour l'homme qui la force, il n'y a aucune excuse pour abuser
> de quelqu'un qui est soit si pauvre qu'elle n'a pas d'autre
> option, alors moi je dis donnez-lui de l'argent quand même, mais
> ne la baisez pas -- il est évident qu'elle ne veut pas de vous --
> et deuxièmement, si vous utilisez quelqu'un qui a manifestement un
> traumatisme et aurait besoin d'être en thérapie ou quelque chose
> comme ça, n'aggravez pas la situation... quel genre de personne
> êtes-vous si vous faites cela ? (pause) Alors, que pouvons-nous
> faire pour aider ? Je pense que c'est un très gros débat (pause)
> tout d'abord, je pense qu'il devrait certainement exister des
> programmes de sortie, des centres, parce qu'il y a beaucoup
> d'argent qui est gaspillé sur les mauvaises choses. L'Union
> européenne, comme je le disais dans mon discours, donne beaucoup
> d'argent chaque année à une organisation appelée TAMPEP, fondée
> aux Pays-Bas... qui se promène au pays et en Europe de l'Est en
> donnant des préservatifs aux prostituées. Leurs agents distribuent
> également des tracts sur comment il est bon que la prostitution
> soit légalisée, et qu'elle devrait l'être partout en Europe de
> l'Est et ils sont très actifs dans cette région à tenter d'y faire
> légaliser la prostitution. Alors je suis allée les interviewer et
> je leur ai demandé « Pourquoi ne dépensez-vous pas une partie de
> cet argent à aider les filles à sortir de cette situation? » Parce
> que la femme qui travaille là m'a dit qu'elle allait parfois dans
> ces rues... Elle est polonaise en passant et elle me dit que
> beaucoup des femmes sont polonaises et elle dit que c'est très
> bien parce qu'alors « Je peux leur parler et parfois il y a une
> fille, elle vient, elle a dix-huit ans, elle n'a pas encore eu de
> premier client... et je lui dis comment enfiler le préservatif. »
> Alors, moi je lui ai dit: « Quoi ? C'est ça que ce que tu lui dis?
> Pourquoi ne lui dis-tu pas 'As-tu besoin de quelque chose ?
> Peut-être que tu ne veux pas être cela, cherches-tu un logis ou
> cherches-tu un emploi, est-ce que je peux t'aider à quelque chose,
> tu sais ? Mais ne te contente pas de lui enseigner le préservatif
> ! " Et cette femme me répond « Non, nous ne les aidons pas à en
> sortir, pourquoi ferions-nous cela», me dit-elle. « Nous les
> aidons à être de bonnes prostituées. » Vous comprenez? Et c'est de
> l'argent de l'Union européenne qui finance ça! L'UE a beaucoup
> d'argent et pourquoi fait-elle cela? Parce qu'ils ne veulent pas
> que le VIH se propage, alors ils vont donner des préservatifs aux
> prostituées. Ils ne se soucient pas des prostituées, ils se
> soucient de cela. Mais l'on pourrait donner une partie de cet
> argent à des programmes où l'on pourrait dire aux femmes : « OK,
> peut-être que vous êtes en difficulté dans votre vie, OK, nous
> allons vous aider à retourner aux études, à trouver peut-être un
> endroit où rester et un emploi, quelque chose comme cela... il ne
> s'agit pas de forcer les femmes, vous n'allez pas les amener de
> force au programme, vous allez aller dans ces rues et vous allez
> dire « Excusez moi, est-ce que quelqu'un ici aimerait s'inscrire à
> ce programme? », vous savez et on verrait si quelqu'un est
> intéressée, et je pense que, oui, beaucoup de gens s'y
> intéresseraient.
>
> Q.: Pouvez-vous dire ce qui vous motive à aborder un sujet aussi... ?
>
> Hé hé... c'est parce que je suis généralement en COLÈRE ! (rit)...
> Non, vous le savez, c'est, bon, différents facteurs... en fait,
> quand j'ai commencé à écrire ce livre -- parce que j'ai écrit un
> livre sur le sujet -- c'était parce que je vivais à Barcelone et
> je vivais avec une fille qui était dans la prostitution. Et quand
> on a vu ce que j'ai vu, il n'y a aucun moyen de revenir en
> arrière, vous comprenez ? Il est impossible de me faire croire que
> cette chose est OK, de la peindre en rose, OK parce que j'ai vu ce
> qui est derrière tout ça, OK, je l'ai vu de mes yeux. Et puis,
> j'ai d'autres amies qui ont été en prostitution pour différentes
> raisons je connais aussi des hommes qui ont payé pour du sexe et
> ainsi de suite, et en général je leur dis « Vous êtes des abrutis,
> allez vous faire voir ! », OK... Et puis, pour moi, c'est une
> question de droits des femmes, d'égalité entre les hommes et les
> femmes en général, je n'aime pas à un monde où les femmes sont
> vendues et achetées comme du bétail et les hommes se contentent
> d'y aller avec insouciance... Je parlais tantôt de la Thaïlande --
> j'ai aussi été en Thaïlande -- et là, l'industrie du sexe est une
> affaire énorme : alors les femmes et les filles et les jeunes
> garçons sont vendus en masses à tous ces touristes masculins...
> alors, les hommes en Thaïlande, que font-ils ? Ils achètent eux
> aussi du sexe ! Eux-mêmes en achètent ! Ainsi, au lieu de prendre
> la défense des femmes dans leurs pays en disant : « Nous
> n'acceptons pas que les touristes viennent ici et les achètent
> comme si elles étaient des animaux, nous disons 'Non' à cela »,
> NON, ils paient pour du sexe eux aussi. Dans une très grande
> proportion des hommes thaïlandais. Alors je trouve que cela
> démontre une hypocrisie générale de la part de beaucoup d'hommes
> -- je ne dis pas tous les hommes parce qu'il y a beaucoup d'hommes
> aussi qui seraient prêts à soutenir les droits des femmes --, mais
> je constate que si un homme arrive dans un pays pauvre et dit, «
> Je vais prendre les minéraux, je vais prendre le pétrole, je vais
> prendre les diamants, je vais prendre n'importe quoi d'autre dans
> le pays », les hommes lui diront « Non, allez-vous en, espèce de
> colonialiste! » Mais s'il veut prendre des femmes, ils lui diront
> « Oh OK, je vais vous conduire au bordel et je vais y aller moi
> aussi... »
>
> [...]
>
> Traduction : Martin Dufresne, avec l'autorisation de Kajsa Ekis
> Ekman et de spiritofsquatters
>
>
>
> Carole Fabre
>
>
>
>
> _______________________________________________
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