[PP-discussions] Lot Discussions, Vol 418, Parution 1

Frédéric Lecointre frederic.lecointre at burnweb.net
Ven 8 Nov 15:45:18 CET 2013


Pour ma part, je suis assez d'accord avec fredkzb.
Les termes suivant sont un non sens.
> ...
> *un pib ne devrait pas prendre en compte le public, c bien* *la
> débilité du truc
> *...
> *seul les privés (personne physique ou morale) produisent quelque
> chose* le public ne fait que couter (sauf s'il dégageait de l'excedent
> mais ca, ca se saurait...)
> ...
On ne peut mesurer la valeur ajoutée /précisément /que dans une activité
marchande avec les facturations. Dans le cas du secteur public, la seule
valeur fiable est son coût puisque qu'il n'y a pas d'offres et de
demandes permettant d'établir une valeur du service. Dans certains cas
c'est sous-évalué, dans d'autres c'est sur-évalué. Le secteur public ne
fait pas que couter car s'il était privé le coût existerait aussi.
Imaginons que l'éducation soit un service privé, il faudrait bien payer
pour envoyer des enfants à l'école. Dans ce cas, suivant larose, il
serait normale de l'inclure dans le pib mais dans le cadre d'un service
public, il ne faut pas ... cela n'a pas de sens.
Tout comme il est impossible d'évaluer le prix d'un service public "/à
prix de marché/" vu que le marché est soit inexistant, soit de fait faussé.

Je pense que le problème réside dans la définition de pib et surtout
dans "production de richesse" car finalement, qu'est-ce qu'une richesse
? Si je voles mon voisin, je vais produire de la /richesse /car cela
permet de faire travailler des policiers, des juges, des prisons
(directement) mais aussi des équipementiers, et tout un tas d'autres
entreprises. Si je découvre un moyen de produire de l'énergie pas chère
et que mes ventes explosent, je vais aussi produire de la richesse,
pourtant est-ce la même d'un point de vue sentimentale ? à priori non.

Moi je m'en tiens à cette autre définition : PIB représente le résultat
final de l'activité de production des unités productrices résidentes
d'un pays.
La richesse produite ne se mesure que par la comparaison entre PIB de
deux années différentes. Ceci dit dans l'absolu, je ne considère pas
cela comme une richesse produite.

Par contre, il est sur que le PIB n'évalue pas toute la richesse
disponible. Par exemple, j'écris un logiciel libre. J'ai créé de la
richesse qui ne sera pas prise en compte. Pourtant elle existe bien.
Reste un autre problème : dans quel PIB le prendre en compte ? Si je
travaille sur ce projet avec un allemand, devrais-t-on le comptabiliser
en France ou en Allemagne ? Même problème avec les productions
personnelles (un potager par exemple) : j'ai bien créé une richesse dans
la mesure où le montant qui aurait été mobilisé pour la consommation de
légumes est affecté ailleurs pourtant dans le le résultat final de
l'activité de production, j'ai bien une somme non utilisé et un panier
de légume. SI je n'avais pas de potager, j'aurai soit la somme soit le
panier, mais pas les deux.

> mais bon, ne pas faire l'exercice conduit actuellement a écrire que si
> tu rachètes 1 million de tanks tu vas augmenter le pib... non pas
> seulement en comptabilisant la valeur ajoutée dans le compte de
> l'entreprise qui vendrait les tanks, mais par la dépense du public
> pour acquérir ces tanks... ?
Non, tu mélanges. On ne prends en compte que le résultat final.

>
> la difficulté c'est que des couts du public aujourd'hui ne sont pas
> "transformables" en produits (attention je ne dis pas qu'ils n'ont pas
> de valeur, je dis juste que ce n'est pas fait et qu'il faut le faire).
Pareil, il n'y a pas de coût du public. Il y a un service dont le coût
se définit sur un marché (donc privé) ou dont le coût est la somme des
ressources mobilisés pour le produire (le salaire d'un professeur par
exemple) Un bon professeur aura le même résultat final qu'un mauvais
professeur dans un service public alors que dans système de marché le
meilleur professeur pourra avoir un salaire supérieur. Autant dans le
public que dans le privé, le service enseignement n'est pas
transformable en produit. D'ailleurs le prix est une notion fluctuante.
C'est la valeur que le consommateur accepte de payer. Un cheval borgne
avec deux pattes, c'est rare mais cela ne vaut pas un clou ... quoique ...

>
> apparemment, ils ont préféré en rester a "on prend les couts du public
> et on les met dans le pib", ce qui est une hérésie car oui on peut
> alors et on est en droit d'écrire : "la hausse des dépenses publiques
> augmente le pib"
Ce n'est pas un droit, c'est un mécanisme. Construire une route est une
activité de consommation (pib++), ouvrir une école est une activité de
production (pib++)

Attention, et je sera d'accord en partie avec toi, le prix ne mesure pas
la valeur dans le cadre d'un service public. Si nous quadruplons le
salaire des professeurs, le PIB augmente mais avons-nous créé plus de
richesse ? Pas forcément. Si une méthode révolutionnaire d'enseignement
permet d'obtenir plus de résultats avec moins d'enseignants, avons-nous
créé de la richesse ? d'où le problème de perception de la notion de
richesse.

Maintenant le PIB c'est un indicateur, certes critiquable, mais avec son
utilité en tant qu'indice de mesure. Rien n'empêche de créer d'autres
indicateurs dès l'instant où ils décrivent correctement une situation
réelle. Un distance mesuré en centimètre ou en pouce reste une distance
mesurée et correspond bien à une situation réelle. Si j'évalue ma
production de logiciel libre avec le prix de journée d'une ssi du cac40,
je ne décris pas une situation réelle car la valeur sera moindre en
utilisant un prix de journée d'une ssi paumée derrière la gare. Bon on
peut toujours transiger sur une moyenne mais bon ...

> et j'aimerai bien trouver la convention dont il est question...
Ca doit sûrement être le Système européen de comptabilité

-- 
Frédéric Lecointre
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