[PP-discussions] Des limites...

LeLapin lapnews at neuf.fr
Mar 18 Juin 00:07:20 CEST 2013


Cette ML est un lieu de discussion, alors je vais en lancer une qui va
probablement en rassembler de nombreuses abordées de façon disparate
ici.

Faut-il des limites, à quoi, pourquoi ? Je vais rebondir sur quelques
sujets récents.

- Notre corps nous appartient-il ?

Tout le monde ici répondra probablement oui. 

On peut donc en faire ce qu'on veut (toujours avec la limite
extrinsèque : que cela ne nuise pas à autrui) avec ?

S'il s'agit de donner tout ou partie de moi, je suppose que tout le
monde ici répondra oui. J'ai tous les droits de donner un rein, mon
sang, mon corps tout entier à l'être que j'aime (ou pas d'ailleurs,
c'est un choix consenti), voire à la Science à ma mort. Je peux aussi
offrir mon corps, mon temps, mon énergie et mes capacités à telle
personne, telle cause, telle activité. Nous sommes toujours d'accord.

Maintenant puis-je le faire en échange d'une quelconque compensation ?

Soyons clairs. "Vendre" (car c'est bien là le mot) mon corps de la
façon décrite plus haut, c'est ce qu'on fait déjà avec un travail
rémunéré. Je ne vois donc pas pourquoi dans ce deuxième cas de figure
on instaurerait une limite artificielle. Je ne dis pas qu'en pratique
ça n'aurait pas d'effets pervers, on en a déjà trouvé ici alors que
nous n'avons qu'effleuré le sujet.

Mais si on met de côté ces possibles effets pervers, que reste-t-il
pour fixer une limite ? Je ne vois que de mauvaises raisons, toutes
dues à une pseudo-morale *toujours* d'origine religieuse.

Changeons maintenant de sujet, histoire de voir si les choses sont
comparables. Et un de mes amis Pirate va constater que je le comprends
bien (Luna, si tu nous lis...! ;)

Nous sommes d'accord pour dire que la souffrance animale nous est en
horreur. Là nos sociétés ont utilisé quelques curseurs pour nous
permettre de tordre un peu la règle.

D'abord au premier cran du curseur, on peut déjà parler d'éviter les
"souffrances inutiles" ! Belle phrase qui ne veut rien dire. Il y
aurait des souffrances utiles ? Lesquelles ? Un aficionado vous dira
que la torture du taureau en est une. Un carnivore, que sa mort (est-ce
une forme de souffrance ? nous y reviendrons) l'est. Une végétarien que
sa contrainte l'est. Mais un vegan ?

Que savons-nous exactement de la souffrance, à part l'anthropomorphisme
qu'on applique aux autres formes de vie, plus précisément à celles qui
nous ressemblent le plus ?

On peut affirmer, depuis une tétrachiée de recherches qui se sont
vraiment développées dans les 70s, dans la continuité du mouvement
hippie, que les plantes souffrent aussi ! Le vegan fait donc souffrir
des êtres vivants doués de sensibilité. Et je ne parlerai pas des
nombreux parasites et micro-organismes que son système immunitaire
trucide par millions tous les jours. 

Donc si on ne fixe pas une limite à la souffrance utile, ou au niveau
de conscience/de sensibilité, on va se retrouver à bouffer des cailloux
et de l'eau filtrée.

Il y a un point commun entre ces deux sujets de discussion : la
question sur la nécessité ou non de limites. Mais il y a une grande
différence : dans un cas le choix n'impacte que celui qui choisit, dans
le deuxième il se porte sur le sort d'autrui.

En ce jour de passage du bac philo, c'était ma petite contribution à
vos migraines à venir, car bien entendu je ne conclurai pas. :D

Bonne nuit.

LeLapin



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