[PP-discussions] pour info et argumentaires en faveur du mariage pour tous

Anouk Neeteson jakobsheep at gmail.com
Jeu 17 Jan 15:22:17 CET 2013


Soylent green : http://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_vert_(film)
:)

mrNatural
On Jan 17, 2013 3:13 p.m., "LapNews" <lapnews at neuf.fr> wrote:

> Très sympa d'amener à la table de réflexion des Pirates de grands
> penseurs. Pour ma part je vais tenter d'être pragmatique, et pour le
> coup à contre-courant de mes propres idées préconçues.
>
> Ma réponse peut sembler rapide, mais vous verrez qu'il n'y a pas à
> réfléchir à cent fois à des évidences.
>
> Suis-je pour le Mariage pour tous, l'adoption pour tous, la PMA pour
> tous... et /tutti quanti/ ?
>
> Si je raisonne en termes d'égalité et d'équité, c'est une évidence !
> Mais si je réfléchis un poil plus loin, je ne suis pas vraiment pour
> tout ça. Je m'explique.
>
> Le mariage, disons que c'est un archaïsme qui finalement ne fait de mal
> à pas grand monde. Le fait qu'un choix de vie en commun (sans
> distinction de genre et de nombre, disent les valeurs compatibles du
> PP) permette une structure privilégiée et protégée par des lois est
> quelque-chose qui me semble positif. Comme on aime à le dire, c'est
> bien de penser aux malheurs du reste du monde mais c'est déjà bien de
> commencer autour de soi.
>
> Dans ce cadre, il est important qu'on puisse choisir ses compagnons et
> sa structure familiale, et que les lois privilégient cette solidarité
> choisie.
>
> Dans ce contexte, un "mariage pour tous", une co-parentalité d'enfants
> naturels plus ou moins externes, sinon même adoptés, me semble une
> valeur positive. Les outils permettant de, dans un contexte de
> "transition", une fois de plus, pérenniser cette solidarité à courte
> portée et choisie, doivent être développés bien au-delà du Pacs. C'est
> une évidence. Le "mariage" est-il une solution ? Pourquoi pas, dans le
> contexte. Je suis beau-parent, et que j'aie été ou pas marié, aucun
> outil ne m'a donné la possibilité de pérenniser la structure
> "familiale" au cas où leur mère ait un accident. Le problème n'est donc
> pas propre aux homos.
>
> Faciliter l'accessibilité des couples (ou autres structures familiales)
> à l'adoption me semble une autre évidence.
> Si j'ai mis de côté mes "instincts naturels" de voir mon génome
> prototypé dans un être de chair, c'est d'abord parce qu'il en existait
> déjà pas mal qui manquaient de pères. Vu que, connaissant un bon nombre
> de couples non hétéros dont l'amour et l'attention pourrait (ou a pu)
> combler le manque de pas mal d'enfants qui n'en disposent pas, je suis
> convaincu qu'un manque d'une part pourrait combler un autre manque par
> ailleurs, je suis évidemment pour l'ouverture à toutes "structures
> familiales" de l'adoption. Il serait d'ailleurs pas con de faciliter
> son accès, tant il existe d'orphelins dans des structures bien mal
> adaptés, de parents potentiels qui les "élèveraient" pour le plus grand
> bien de tout le monde, sachant que dans le contexte actuel on trouve
> beaucoup de cons pathologiques faire pousser de futurs jeunes cons avec
> la complicité des structures payées par nos impôts...
>
> Mais quid de la PMA ? Je ne rentrerai pas dans le débat sur les
> mères-porteuses, il me semble dégénéré au possible.
>
> Je vais en rester à des fondements plus évidents, et je ne vais pas me
> gêner pour être brutal.
>
> Notre planète manque de ressources. Même les peuples les plus
> prolifiques décident progressivement de décourager la surnatalité. Et
> nous allons mettre en place un système qui permet à des enfants
> non-naturels de voir le jour ???
> Je ne parle pas là des homos, je parle de tout le monde. Faut-il
> franchir la barrière de la procréation totalement naturelle ? Veut-on
> un monde peuplé de bébé-éprouvettes, clones, HGM (humains génétiquement
> modifiés) en masse, histoire de "pondre" comme si c'était une nouvelle
> drogue ?
>
> Alors non. Perso, je suis contre la PMA, mais pour *tout le monde*,
> hétéros mariés ou homos qui se cherchent des causes ou des raisons de
> vivre.
>
> Je pourrais développer sur l'intérêt de la sélection naturelle dans le
> bien-être des générations à venir, et des alternatives bien plus
> graves que sont l'eugénisme ou les éliminations massives, mais ça serait
> à la fois stupide et prématuré.
>
> Je pense avoir trouvé un sujet de réflexion (localement, mais ça peut
> se développer), car les Jeunes Écolos (donc a priori au premier rang
> sur le problème de la surpopulation et les ressources de la planète) et
> la LGBT locale (les deux étant partenaires, ça peut être un débat
> intéressant) pourraient prochainement participer à une table ronde que
> j'aimerais organiser.
> Si un film peut servir d'illustration à ce débat, j'ai le ciné-club
> kivabien, mais pas d'idée pour le film. Vous auriez une suggestion ?
>
> LeLapin
>
>
>
> Le Thu, 17 Jan 2013 13:59:54 +0100
> sophie wahnich <sophiw at club-internet.fr> a écrit :
>
> >
> >
> > Claude Levi-Strauss et notre manifestation du 27 janvier....
> >
> > Grande agitation autour du mariage homosexuel. Dans tout ce
> > tohu-bohu, on a recours à l’anthropologie pour éclairer de prétendus
> > invariants de la structure familiale. En arrière-plan, des questions
> > qui ont leur dignité, sur les modalités contemporaines des alliances
> > et des structures de la parenté, dont Claude Lévi-Strauss avait
> > dégagé les formes élémentaires. Il ne sera pas inutile d’attirer ici
> > l’attention sur un texte posthume du grand anthropologue disparu,
> > publié en avril 2011 dans un recueil de conférences prononcées au
> > Japon au printemps 1986, L’anthropologie face aux problèmes du monde
> > moderne (Coll. du XXème siècle, Seuil).
> >
> > La seconde de ces conférences porte sur trois grands problèmes
> > contemporains : la sexualité, le développement économique, les
> > relations entre la pensée mythique et la science. S’agissant de la
> > sexualité, trois questions majeures retiennent l’attention de
> > Lévi-Strauss : le prêt de l’utérus ; la procréation artificielle ; le
> > couple homosexuel. En regard de chacune de ces questions nouvelles
> > dans nos sociétés, il met les surprenants montages élaborés dans
> > d’autres sociétés, au mépris du prétendu invariant familial universel.
> >
> > Ainsi apprenons-nous que l’insémination avec donneur a son équivalent
> > chez les Samo du Burkina Faso. Chaque fillette y est mariée de très
> > bonne heure, mais avant d’aller vivre chez son époux, elle doit,
> > pendant trois ans au plus, avoir un amant de son choix,
> > officiellement reconnu pour tel. Elle apporte à son mari le premier
> > enfant, né des œuvres de son amant, mais qui sera considéré comme le
> > premier né de l’union légitime. Dans d’autres populations africaines,
> > un homme marié dont la femme est stérile, peut, moyennant payement,
> > s’entendre avec une femme féconde pour qu’elle le désigne comme père.
> > Dans ce cas, le mari légal est donneur inséminateur, et la femme loue
> > son ventre au couple sans enfants.
> >
> > Chez les Indiens Tupi-Kawahib du Brésil, un homme peut épouser
> > simultanément ou en succession plusieurs sœurs, ou une mère et sa
> > fille d’une union précédente. Ces femmes élèvent en commun leurs
> > enfants, sans se soucier spécialement de qui est celui-ci ou
> > celui-là. La situation symétrique prévaut au Tibet, où plusieurs
> > frères ont en commun une seule épouse, tous les enfants étant
> > attribués légalement à l’aîné.
> >
> > Les Nuer du Soudan assimilent la femme stérile à un homme ! En
> > qualité d’ « oncle paternel », elle reçoit le bétail représentant le
> > « prix de la fiancée » payée pour le mariage de ses nièces, et elle
> > s’en sert pour acheter une épouse qui lui donnera des enfants grâce
> > aux services rémunérés d’un homme, souvent un étranger. Chez les
> > Yoruba du Nigeria, une femme riche peut, elle aussi, acquérir des
> > épouses qu’elle pousse à se mettre en ménage  avec des hommes. Quand
> > des enfants naissent, la femme, « époux légal »,  les prend pour
> > siens. Dans ces deux cas de couples formés par deux femmes, une des
> > femmes sera donc considérée comme le père légal et l’autre comme la
> > mère biologique.
> >
> > Lévi-Strauss évoque aussi le cas de figure du « mariage fantôme »,
> > qui  chez les Nuer, autorise une femme veuve à engendrer « au nom du
> > défunt » avec un de ses proches parents.  Il en rapproche
> > l’institution du lévirat chez les Hébreux. Ces enfants sont tenus
> > pour des réincarnations du défunt. Ces sociétés n’éprouvent pas les
> > craintes du genre qu’engendrent chez nous l’insémination avec le
> > sperme congelé d’un mari défunt, mais le problème en cause n’est, aux
> > yeux de l’anthropologue, guère différent.
> >
> > Tous ces exemples témoignent de ce que le conflit en cause dans nos
> > sociétés, entre la procréation biologique et la paternité sociale,
> > n’existe pas dans d’autres, qui y apportent des solutions originales,
> > constituant autant d’images métaphoriques anticipées des techniques
> > modernes. Ils démontrent aussi que ce que nous considérons comme «
> > naturel » et fondé sur l’ordre des choses se réduit à des contraintes
> > et des habitudes mentales propres à notre culture.
> >
> > Aux juristes et aux moralistes trop impatients, conclut Lévi-Strauss,
> > les anthropologues prodiguent des conseils de libéralisme et de
> > prudence. Ils font valoir que même les pratiques et les aspirations
> > qui choquent le plus l’opinion — procréation assistée, mise au
> > service de femmes vierges à des femmes célibataires, veuves ou au
> > service de couples homosexuels — ont leur équivalent dans d’autres
> > sociétés qui ne s’en portent pas plus mal.
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