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Mar 30 Avr 06:50:04 CEST 2013


Mediapart
Cahuzac et le labo Innothera : un contrat coûteux pour la Sécu
    29 avril 2013 |     Par Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg

Il y a quatre semaines déjà que Jérôme Cahuzac est passé aux aveux et
qu’il a reconnu avoir touché en Suisse de l’argent des laboratoires
pharmaceutiques. Mais depuis, pas un mot sur l’identité des
entreprises  de santé qui l’ont secrètement rémunéré au fil des années
1990. Encore  moins sur les médicaments que le socialiste s’est chargé
de promouvoir,  aux dépens parfois de la Sécurité sociale.
Mediapart a toutefois retrouvé la trace d’un premier contrat, signé
par Jérôme Cahuzac en septembre 1991 avec le laboratoire français
Innothera, spécialiste de la santé des femmes. Un « deal » peu
reluisant  conclu à peine quatre mois après son départ du cabinet de
Claude Évin  (ministre de la santé sous Michel Rocard), où il était
chargé du  médicament et des négociations avec l’industrie médicale.
Jérôme Cahuzac à l'Assemblée, avant l'abandon de son mandat© Reuters

D’après nos informations, ce contrat conclu pour un an prévoit alors
une rémunération de 300 000 francs (45 800 euros), soit 25 000 francs
par mois (3 800 euros). La mission de Jérôme Cahuzac ? Utiliser son
entregent et son carnet d’adresses dans l’administration de la Santé
pour sauver le médicament « star » d’Innothera, un élixir à base de
fer  prescrit comme « anti-fatigue » et baptisé Tot’hema. Alors qu’il
est  pris en charge par la Sécu à hauteur de 70 %, le ministère menace
à  l’époque de le dérembourser, jugeant ces dépenses injustifiées –
une  décision qui provoquerait l’effondrement des ventes. Fin 1991, la
poule  aux œufs d’or d’Innothera a donc la tête sur le billot.
« On sait que le déremboursement peut tomber d’un moment à l’autre, se
souvient un ancien du labo. Mais on s’accroche : chaque mois
supplémentaire gagné sur la Sécu, c’est des millions de francs
encaissés. » Grâce à Jérôme Cahuzac, entre autres, le ministère ne
passera à l’acte qu’en… juillet 1994.
Interrogé lundi 29 avril sur l’existence et la nature exacte de ce
contrat, l’avocat de l’ancien ministre du budget, Me Jean Veil, n’a
pas souhaité nous rappeler (« Mes réponses sont, comme il est d'usage,
réservées aux questions des juges »).
Sollicité  pour sa part dès le mois de décembre 2012, le patron et
principal  actionnaire d’Innothera, Arnaud Gobet, avait dans un
premier temps  affirmé à Mediapart : « Je n’ai jamais eu de contrat ou
de mission avec Jérôme Cahuzac. »  Au début des années 1990,
l’intégralité du travail de « relations  publiques » d’Innothera avait
été confiée, nous disait-il, à un « ami »  des labos, Daniel Vial, et
sa société PR International. Contacté à  nouveau le 26 avril,
l’entreprise familiale a visiblement remis de  l’ordre dans ses
annales, puisqu’elle a retrouvé le contrat en question.
Entre-temps, le PDG s’est adjoint les services du communicant
Christophe Reille, spécialiste de « l’intelligence médiatique et
judiciaire », qui se charge de nous répondre. Selon lui, Arnaud Gobet
n’est pas en mesure de préciser si le contrat de 300 000 francs «
effectivement signé par les deux parties a été exécuté ou non, dans
cette forme-là »,  les pièces comptables de l’époque n’existant plus.
Mais il confirme que  Jérôme Cahuzac a bien travaillé au service
d’Innothera pour assurer « l’interface » avec le ministère de la
santé, en particulier sur le dossier du Tot’hema.
« L’objet de la mission confiée à Jérôme Cahuzac était de délivrer
conseils et avis sur la stratégie réglementaire du laboratoire,
déclare Christophe Reille. À cette période, le Tot’hema était le plus
ciblé par l’administration. »  Si de l’argent a bien été versé, ajoute
le communicant, il l’a  forcément été en France. Les archives
comptables manquent, cependant,  pour en faire la démonstration…
Le recyclage de Jérôme Cahuzac dans le privé, après sa sortie du
cabinet de Claude Évin en mai 1991, aura en tout cas été ultra rapide,
 et bien antérieur au lancement officiel de sa société de consulting,
« Cahuzac conseil », immatriculée en octobre 1993. « Je n’ai pas été
le seul, vous savez, a glissé l’ancien ministre du budget le 16 avril
sur BFM TV, lors de son interview confession. Et la chose est
parfaitement légale. » À  l’époque, les règles limitant le «
pantouflage » des fonctionnaires et  collaborateurs de cabinets
ministériels étaient bien plus lâches  qu’aujourd’hui, puisque la
Commission de déontologie chargée de rendre un avis sur ce type de
reconversions express n’a été créée qu’en 1995.
Mais l’attitude de Jérôme Cahuzac choque a posteriori Olivier Fouquet,
président de cette instance de 2007 à 2012 : « Il est clair que la
Commission de déontologie, si elle avait dû s’exprimer sur son cas,
aurait rendu un avis défavorable, explique ce conseiller d’État à
Mediapart. On  est devant un conflit d’intérêts évident, puisque
Jérôme Cahuzac s’est  occupé au cabinet Évin des autorisations de mise
sur le marché des  médicaments, de leurs prix, etc., et qu’il est
aussitôt passé de l’autre  côté de la barrière. » Le fait qu’il n’ait
respecté aucune période  de latence alimente aujourd’hui le soupçon :
n’aurait-il pas préparé sa  « réorientation » alors même qu’il
travaillait encore au cabinet, en  accordant des faveurs à tel ou tel
labo ?
             Aubaine
Sur le Tot’hema, en l’occurrence, il y a de quoi s’interroger.  Car à
la fin des années 1980, les ventes de ce produit poussiéreux déjà
commercialisé en 1950 (« une soupe démodée » selon un ancien  cadre du
labo) étaient tombées à zéro en France : Innothera l’exportait
surtout en Afrique, où il faisait un tabac comme remède à la langueur
sexuelle, avec un taureau sur l’emballage.
Sauf qu’un arrêté ministériel de février 1991, signé de Claude Evin
et sans doute préparé par Jérôme Cahuzac, lui offre soudain une
seconde  vie : alors que le cabinet dérembourse ce jour-là l’ensemble
des  antiasthéniques ou « antifatigue » (141 produits brutalement
radiés de  la Sécu), quatre d’entre eux échappent au couperet et
voient leur  déremboursement repoussé à 1992. Parmi ces « miraculés »,
le Tot’hema,  parce qu’il est également prescrit dans certains cas
d’anémie (ou  carences en fer).
Une vieille publicité pour le Tot'hema© DR
Pour Innothera, cet arrêté ministériel est une aubaine. Les
consommateurs d’antiasthéniques, privés de leurs cachets habituels,
vont  se reporter massivement sur le Tot’hema, encore remboursé aux
deux  tiers. Encouragés par les visiteurs médicaux d’Innothera, les
médecins  distribuent le Tot’hema à tour de bras en détournant la
prescription :  alors que les cas d’anémie (seule indication
théoriquement remboursable)  sont rares en France, Innothera peut
ainsi engranger 70 à 80 millions  de francs de chiffre d’affaires par
an sur son produit phare.
D. Vial© DR
L’administration, qui comprend rapidement « l’astuce », juge que la
renaissance du  Tot’hema coûte bien trop cher à la Sécu. La mission
alors confiée à  Jérôme Cahuzac (sorti du cabinet Évin) et Daniel Vial
(avec sa société  PR International) est limpide : repousser au maximum
le déremboursement. Le second voit même sa rémunération en partie
indexée sur les ventes  (bien qu'il précise « ne plus s'en souvenir
aujourd'hui ») ! La  formule du Tot’hema est ajustée pour tenter
d’accentuer son caractère  antianémique et le lobbying se met en
branle, avec une troublante  efficacité.
En juin 1992, le ministère de la santé prolonge le remboursement du
produit pour six mois. Puis rebelote en septembre 1992. Puis entre les
 deux tours des élections législatives de 1993, grâce à un arrêté des
ministres Kouchner et Teulade. Il faut attendre juillet 1994, soit
deux  ans et demi après la date initialement prévue, pour que le
Tot’hema soit  enfin radié de la liste des produits remboursables, par
un arrêté  cinglant qui pointe une « consommation injustifiée,
entraînant des dépenses injustifiées pour les systèmes de protection
sociale ».
L'ancien yacht d'A. Gobet© DR
À  quelle date exactement Jérôme Cahuzac a-t-il cessé de défendre les
intérêts d’Innothera ? À ce stade, difficile de savoir. Mais en
septembre 1994 (ou était-ce 1995 ?), le socialiste profitait
gratuitement du yacht d’Arnaud Gobet, un vieux gréement de légende de
37  mètres, pour quelques jours de croisière en Méditerranée.
Entre-temps, le Tot’hema aura vécu un épisode peu glorieux :  à l’été
1992, en pleine épidémie d’ESB (encéphalite spongiforme  bovine), les
pouvoirs publics ont interdit par précaution les  médicaments à base
de tissus bovins. Sans broncher, Innothera a donc  revu la composition
de son Tot’hema (qui comprenait des extraits de  foie), mais le
laboratoire a écoulé des stocks de vieilles boîtes en Afrique pendant
plusieurs mois.



2013/4/29, Larose75 <splaissy at gmail.com>:
> info de mediapart ce jour
>
> https://pad.partipirate.org/xT2HpAeTHS
>
> --
> « La liberté commence où l'ignorance finit »
> http://wiki.partipirate.org/wiki/Utilisateur:Larose75
>
>


Le 30/04/13, rencontres<rencontres3 at gmail.com> a écrit :
> ---
> apres les umpistes bachelot et compagnie...
>
> comme on les aies nos amis si integres socialos...
> genereux bienfaiteurs de l'humanité...
>
> vous imaginez les largesses des amis des familles charasse kouchner et
> ockrent...
> si epris de la defense des interets des malheureux industriels du tabac...
>
> en hommage a tous ces sinceres  amis de la Santé.... des affaires!
>
>
> ------------- qques mots du pad cahu/mediap
>
>
> +++
> ce contrat conclu pour un an prévoit alors une rémunération de 300 000
> francs (45 800 euros), soit 25 000 francs par mois (3 800 euros). La
> mission de Jérôme Cahuzac ? Utiliser son entregent et son ...
>
> +++
> ....en septembre 1994 (ou était-ce 1995 ?), le socialiste profitait
> gratuitement du yacht d’Arnaud Gobet,
>
> +++
> l’été 1992, en pleine épidémie d’ESB (encéphalite spongiforme  bovine), les
> pouvoirs publics ont interdit par précaution les  médicaments à base
> de tissus bovins. Sans broncher, Innothera a donc  revu la composition
> de son Tot’hema (qui comprenait des extraits de  foie), mais le
> laboratoire a écoulé des stocks de vieilles boîtes en Afrique pendant
> plusieurs mois.
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