[PP-discussions] Lot Discussions, Vol 16, Parution 66

Raukoras raukoras at wanadoo.fr
Sam 25 Aou 10:51:40 CEST 2012


Le 24/08/2012 12:10, Alexis Lamiable a écrit :
> Pourquoi enlever "expression" ? Ce mot est aussi important que "liberté"
> et "totale". Je n'ai vu personne défendre ici une liberté totale
> incluant la liberté de tuer d'autres gens. J'ai vu par contre des gens
> défendre l'idée qu'aucune forme d'expression ne devrait être limitée.
>
> Quand on dit "la liberté des uns s'arrête ou commence celle des autres",
> ça a un sens bien précis.
>
> Quand je tue quelqu'un, je limite sa liberté.
>
> Quand je parle à quelqu'un, je peux éventuellement blesser ses
> sentiments, mais je ne n'entrave pas sa liberté.
>
> Sauf peut-être sa liberté de ne pas m'entendre, mais si on veut
> respecter la liberté de tout le monde de ne pas entendre des choses
> choquantes, interdisons toute expression.

Il est actuellement possible de causer un dommage (important) à une 
personne sous le couvert de la liberté (blocage d'autoroutes & grèves à 
répétition dans les transports en commun qui font perdre leur emploi à 
certains, etc.).

La question des libertés étant essentiellement un arbitrage entre deux 
intérêts contradictoires (ex : droit de faire passer un message VS droit 
de vaquer tranquillement à mes occupations), placer le curseur au bon 
endroit est problématique.

Surtout que la réalité de l'atteinte dépend fortement des conditions 
dans lesquelles elle a lieu. Distribuer des caricatures de Mahomet 
devant la mosquée locale un vendredi après-midi n'aura évidemment pas le 
même impact (= la même atteinte à la liberté d'autrui) que de les 
distribuer au congrès national du FN.

Sans compter le caractère sollicité (ou non) du message. Si le 
récipiendaire sait par avance qu'il s'expose à un contenu 
potentiellement choquant pour lui, l'atteinte à sa liberté est forcément 
moins grande que si on lui assénait le message de force (ou par 
surprise). Un peep-show, personne n'y rentre par hasard. Des personnes 
qui utilisent des godemichés dans un musée pendant les heures 
d'ouverture, aucun visiteur n'était venu pour voir ça.

Donc, compte tenu des circonstances, si on sait par avance que l'on va 
blesser (au sens moral ou physique) des gens, on empiète sur leur liberté.

C'est une affaire de feeling, on est d'accord. L'appréciation in 
concreto peut même varier suivant où l'on se trouve en France.

En un mot comme en cent, la liberté d'expression est totale du moment 
que l'on RESPECTE l'autre.

raukoras







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