[Stratcom] texte écologie

Thomas Vermorel tvermorel at gmail.com
Mar 15 Mar 19:20:36 CET 2016


Voici la nouvelle bête: des idée d'illustration?

*Ecologie : le grand renoncement. *



Le camp du désintérêt pour le sort de la planète reste puissant dans la
population française. Les résultats de l’enquête d’opinion conduite en 2015
pour l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe)
sont à cet égard édifiants. Certes, la prise de conscience du devoir
écologique de l’espèce humaine reste très prégnante dans notre société :
20% des Français sont très soucieux des problèmes liés à l’environnement et
plus de 40% sont prêts à des sacrifices dans leur vie de tous les jours
pour le protéger. Néanmoins, 24% des Français se déclarent désengagés face
aux problèmes écologiques, et 20% considèrent qu’agir pour l’environnement
n’en vaut la peine que si cela leur fait gagner de l’argent. A cela une
explication très simple : l’examen attentif de la population écologiquement
désengagée révèle une surreprésentation des pauvres et des chômeurs.



En d’autres termes, le principal obstacle à une mobilisation générale des
Français pour sauver la planète est économique et social :
l’appauvrissement croissant de la « France d’en bas ». Alors qu’en
apparence l’écologie et la résorption des inégalités sociales semblent deux
sujets distincts, il apparaît ainsi qu’une politique très active de
redistribution des richesses est, indirectement, dans l’intérêt de la cause
écologique.



Or, contrairement à la réputation punitive que lui assignent ses
détracteurs néolibéraux, l’écologie peut justement être une source de
réformes pour combattre le chômage et faire baisser la pauvreté. Prenons
quelques exemples. Le développement massif des énergies non fossiles, pour
sortir du tout-pétrole actuel, permettrait de soulager les ménages pauvres
face au prix à la pompe. Un programme d’isolation thermique, dont les
habitats les plus modestes ont le plus besoin, réduirait la facture
énergétique des foyers français en général ; des foyers modestes en
particulier. D’ambitieux grands travaux, comme ceux de fermeture des
centrales si nous décidons de sortir du nucléaire, sont à même de créer des
milliers d’emplois non délocalisables. La mise en place de taxes
protectionnistes contre l’agriculture industrielle, notamment en provenance
d’Allemagne et du Brésil, redonnerait de l’oxygène aux petits agriculteurs
hexagonaux. Et ainsi de suite.



Malheureusement, nous ne prenons toujours pas le chemin de cette écologie
de plein emploi et de réduction de la pauvreté. A contre-courant de la
sortie du pétrole, le parti Les Républicains s’est laissé captiver par les
trompeuses sirènes du lobby du gaz de schiste. Le Parti socialiste a
instrumentalisé la question du nucléaire en général, et de la fermeture de
la centrale de Fessenheim, pour renoncer par ailleurs à toute politique de
« keynésianisme vert ». Europe Ecologie Les Verts a vu son état-major
éclater entre les partisans d’une écologie sans renoncement carriériste, et
ceux d’un renoncement carriériste sans écologique. Le reste est à l’avenant.



Il n’y a pas matière à débat quant à la nécessité d’être écologiste : car
c’est l’avenir de l’humanité, au travers de l’avenir de son écosystème
vital, qui est en jeu. Il est à cet égard profondément absurde que tant
d’efforts aient été déployés si puissamment, si vite, et mondialement, pour
sauver le système bancaire mondial de l’écroulement après le Krach de
2007-2009 ; mais que si peu soit fait, en France et chez les autres grandes
puissances mondiales, pour sauver une planète qui nous est pourtant
indispensable.



Thomas Watanabe-Vermorel
123 rue La Fayette 75010 Paris
06 89 68 79 66

WV.
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