[Stratcom] proposition d'article
Thomas Vermorel
tvermorel at gmail.com
Mar 12 Avr 16:03:18 CEST 2016
La sûreté dans la république numérique
ou l'open source pierre angulaire de la démocratie.
Récemment rue89 pointait du doigt l'opacité du système informatique qui
distribuent les affectations post-bac (
http://rue89.nouvelobs.com/2016/04/06/admission-post-bac-lyceens-veulent-connaitre-lalgorithme-mystere-263667
). Au-delà du caractère arbitraire de décision qui conditionne
potentiellement l'avenir de toute une génération, l'affaire illustre la
problématique de la sûreté dans le monde devenu numérique. La sûreté, c'est
la possibilité pour un individu de se garantir contre les abus de pouvoir
de son gouvernement et de l'administration. En opacifiant ses rouages au
moyen d’algorithmes tenus secrets, l'administration se préserve
d'éventuelle contestation au détriment des droits fondamentaux des citoyens.
Dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyens, parmi les
premières libertés, dites naturelles, c'est à dire inaliénable et
fondatrice du reste, se trouve la sûreté. La sûreté, c'est donc la
possibilité de se garantir contre l'arbitraire. Emprisonnement,
condamnation, spoliation... mais aussi pour ces lycéens la décision de la
filière qu'ils suivront après le bac ou encore l'impôt payé par le
contribuable. Au tribunal, la sûreté est garantie par le débat
contradictoire qui autorise au défenseur à opposer ses arguments avant le
jugement. Lors de décision administrative, cela devait être assuré par la
possibilité de contester la décision prise. L'opacité des systèmes
informatiques qui président à ces décisions sont des entraves sérieuses à
la contestation, donc à la sûreté.
Les machines à voter présente précisément ces même désavantages. Lors d'un
débat sur public sénat, le président de l'association des maires en faveur
des machines à voter avait d'ailleurs souligné, comme un avantage, que
depuis l'installation dans sa ville de telle machine, il n'y avait plus de
contestation lors des élections. L'absence de contestation ne reflète
aucunement la garantie d'un scrutin sans accrocs, mais bien l'impossibilité
d'accéder aux traces des fraudes ou irrégularité éventuelle. C'est un recul
terrifiant en matière de gouvernance, la garantie d'intégrité ne tenant
qu'à l'équipe technique... de la mairie.
La loi sur le renseignement autorise la mise en place de robots permettant
la « deep paquet inspection » et fonctionnant là encore selon un algorithme
secret. Ce robot décide si oui ou non vous avez droit à une vie privé, qui
est n'en déplaise à M Cazeneuve, un droit et une liberté fondamentale.
Aucun recours, aucun audit et aucun contrôle ne peut être exercé sur ces
boîtes noires. Il faut s'en tenir à la vertu supposé de nos dirigeants, ce
qui est l'exacte définition de l'arbitraire.
Le seul argument en faveur du secret de ces algorithmes d'état qu'oppose
les services concernés, c'est la sécurité informatique. Cet argument est
irrecevable car l'open source offre de bien meilleurs garantie de ce point
du vue également. Les failles étant tout de suite publiques sont rapidement
réparables. Quand les robots informatiques prennent comme c'est le cas une
importance croissante dans la gouvernance du pays, l'alternative est ni
plus ni moins que de choisir entre plus et moins de démocratie.
Thomas Watanabe-Vermorel
123 rue La Fayette 75010 Paris
06 89 68 79 66
WV.
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