[PP-discussions] Fwd: Le monde ou rien ...

renc rencontres3 at gmail.com
Jeu 17 Mar 03:33:48 CET 2016


avec les bons voeux de lundi matin...

et bonne lecture ...
    (et commentaires??)

---------- Message transféré ----------
De : lundimatin <ecrire at lundi.am>
Date : 16 mars 2016 à 22:10
Objet : Le monde ou rien



Nous avons reçu ce tract du Comité d’Action dans la nuit. Une fois n’est
pas coutume, cet appel ayant directement trait aux manifestations qui
auront lieu ce jeudi, nous avons choisi de ne pas attendre notre prochain
numéro pour le publier. Une version pdf et imprimable est disponible en bas
de l’article.

[image: lundimatin]

Le monde ou rien
le monde ou rien - comité d’action - 16 mars 2016

« Nous, c’est ça qu’on a éprouvé mercredi dernier, et qui a quelques
raisons de faire flipper les gouvernants : il y avait du courage parmi
nous, la peur s’était dissipée, on était sûrs de nous. Sûrs de vouloir
marcher sur la tête de ceux qui nous gouvernent. Sur la tête de ceux qui,
toute l’année, nous marchent sur la gueule. »
Lire en ligne « le monde ou rien - comité d’action - 16 mars 2016 »
<https://lundi.am/le-monde-ou-rien-comite-d-action-16-mars-2016>
Nous, c’est ça qu’on a éprouvé mercredi dernier,
et qui a quelques raisons de faire flipper les gouvernants :
il y avait du courage parmi nous, la peur s’était dissipée,
on était sûrs de nous.
Sûrs de vouloir marcher sur la tête de ceux qui nous gouvernent. *
Sur la tête de ceux qui, toute l’année, nous marchent sur la gueule. »

Lire en ligne « le monde ou rien - comité d’action - 16 mars 2016 »
<https://lundi.am/le-monde-ou-rien-comite-d-action-16-mars-2016>

*(*) ndlc : ref une phrase de shakespeare...*


et en copie plus ou moins sommaire voici:

lundimatin <https://lundi.am>

   - Chercher
   <https://lundi.am/le-monde-ou-rien-comite-d-action-16-mars-2016#search-section>

*Nous avons reçu ce tract du Comité d’Action dans la nuit. Une fois n’est
pas coutume, cet appel ayant directement trait aux manifestations qui
auront lieu ce jeudi, nous avons choisi de ne pas attendre notre prochain
numéro pour le publier. Une version pdf et imprimable est disponible en bas
de l’article.*
Cours annulés, manifs sauvages, tags, casse, lacrymos, gouvernement en
stress, fac en grève. Quelque chose est en train de naître. « Nous » sommes
en train de naître. Nommer ce qui est en train de naître du nom de ce qui
l’a précédé, c’est tenter de le tuer. Ramener ce que nous avons vécu dans
la rue mercredi dernier, ce qui bouillonne depuis des semaines, ramener la
rage qui gronde partout à l’ « ombre du CPE » et tous les laïus que nous
avons entendus la semaine dernière, est une opération, une opération de
*neutralisation*. Quel rapport y a-t-il entre le discours syndical et les
potes lycéens qui taguaient mercredi dernier « le monde ou rien » avant de
s’attaquer méthodiquement à des banques ? Aucun. Ou juste une misérable
tentative de récupération menée par des zombies. Jamais les organisations
syndicales, jamais les politiques n’ont été si visiblement à la traîne d’un
mouvement. S’ils sont si fébriles dans leur volonté de tout encadrer, c’est
justement parce que tout pourrait bien leur échapper. Ce qui s’est passé
est simple : une bande de youtubeurs ont additionné leurs *like*, ils ont
parlé hors de tout encadrement, de toute « représentativité », ils ont
appelé à descendre dans la rue ; une femme qui ne représente qu’elle-même a
lancé une pétition contre la loi travail ; et parce que ce qui était dit
sonnait juste, rencontrait un sentiment diffus, un écoeurement général,
nous sommes descendus dans la rue, et nous étions nombreux. Les
organisations ont *suivi*. Le risque de ne pas suivre était trop grand pour
elles. Si elles ne le faisaient pas, leur mandat était caduc. Ceux qu’elles
prétendent représenter auraient pris la rue sans elles, sans qu’elles
puissent placer devant eux leurs banderoles de tête, sans qu’elles puissent
sortir leurs gros ballons rouges, sans qu’elles puissent recouvrir nos voix
de leurs mauvaises sonos, de leurs slogans grossiers, de leurs discours
d’enterrement. Elles auraient été à poil. Les chefs ont donc suivi ; comme
toujours.Il n’y a pas une loi qui pose problème, mais toute une société qui
est au bout du rouleau.

Nous sommes la jeunesse. Mais la jeunesse n’est pas la jeunesse, elle est
plus qu’elle-même. Dans toute société, la jeunesse est l’image de l’élément
disponible. La jeunesse est le symbole de la disponibilité générale. Les
jeunes, ce n’est rien. Ce sont seulement ceux qui ne sont pas encore *tenus*.
Tenus par un patron, tenus par des crédits, tenus par un CV. Tenus, et donc
enchaînés, du moins tant que la machine sociale continue de fonctionner.
Les discours médiatiques sur la menace d’un « mouvement de la jeunesse »
visent à conjurer la menace réelle, et la menace réelle, c’est que
l’ensemble de ce qui est disponible dans cette société, l’ensemble de ceux
qui n’en peuvent plus de la vie qu’on leur fait vivre, l’ensemble de ceux
qui voient bien que ce n’est pas juste cette loi qui pose problème, mais
toute cette société qui est au bout du rouleau, s’agrège. S’agrège et *prenne
en masse*. Car elle est innombrable, de nos jours, la masse des incrédules.
Le mensonge social, la farce politique ne prennent plus. C’est cela, le
gros problème qu’a ce gouvernement. Et pas juste lui : qui peut bien être
assez con pour encore vouloir voter à gauche, à gauche de la gauche, à
gauche de la gauche de la gauche, quand on voit ce que cela a donné en
Grèce l’été dernier ? Un gouvernement de gauche radical surtout dans
l’application de l’austérité.
Eh les vieux ! Vous n’avez pas été trahis, vous vous êtes juste laissés
tromper.

Eh, les vieux ! Eh, *nos* vieux. Vous dites que vous vous sentez trahis.
Que vous avez voté pour un parti de gauche, et que la politique menée ne
correspond pas à vos attentes. Vous parlez de « reniement ». Mais vous
étiez où en 1983 ? Les années 80, les années fric, Tapie au gouvernement,
Libé qui titre « Vive la crise ! », ça ne vous dit rien ? Nous, on n’était
pas là, mais entre-temps, vos défaites sont devenues nos cours d’histoire.
Et quand on les écoute, ces cours, on se dit que Macron ne fait que
terminer le boulot commencé en 1983. C’est le même programme depuis lors.
Il n’a pas changé. Vous n’avez pas été *trahis*. Vous vous êtes juste
laissés *tromper*. Vous avez préféré cultiver vos illusions. Ce ne sont pas
les actes des socialistes qui ont trahi leurs discours. Ce sont juste ces
discours qui ont servi, à chaque élection, à vous enfumer pour pouvoir
continuer à mettre en œuvre le *même* programme, pour poursuivre la *même *
offensive. Une offensive de 35 ans, menée avec constance, sur tous les
plans en même temps – économique, sécuritaire, social, culturel,
existentiel, etc.
Cette loi, on n’en discutera pas.

Ce qui est en train de naître, a peu à voir avec la loi travail. La loi
travail, c’est juste le point de renversement. L’attaque de trop. Trop
arrogante, trop flag, trop humiliante. La loi renseignement, la loi Macron,
l’état d’urgence, la déchéance de nationalité, les lois antiterroristes, le
projet de réforme pénale, la loi travail, tout cela fait système. C’est une
seule entreprise de mise au pas de la population. La loi El Khomri, c’est
juste la cerise sur le gâteau. C’est pour ça que ça réagit maintenant, et
que ça n’a pas réagi sur la loi Macron. À la limite, si on descend dans la
rue contre la loi travail, c’est pas parce qu’elle concerne le travail.
C’est parce que la question du travail, c’est la question de l’emploi de la
vie ; et que le travail, tel que nous le voyons autour de nous, c’est juste
la négation de la vie, la vie en version merde. On n’est plus dans les
années 1960, vos Trentes Glorieuses, remettez-vous en, on ne les a jamais
connues. Personne d’entre nous ne croit qu’il va se « réaliser » dans le
taf. Ce dont on se défend maintenant, c’est que le peu de vie qui nous est
laissé après le taf, en dehors du taf, ne soit réduit à néant. Le petit jeu
des organisations syndicales et des partis pour limiter le terrain du
conflit à la question de la loi travail, à la négociation avec le
gouvernement, c’est seulement une façon de contenir notre désir de vivre,
d’enfermer tout ce qui les excède dans la sphère étouffante de leurs
petites intrigues. Syndicats et partis, pas besoin d’être devin pour voir,
d’ores et déjà, qu’ils nous lâcheront en rase campagne au moment décisif.
On leur en veut pas. C’est leur fonction. Par contre, ne nous demandez pas
de leur faire confiance. C’est pas parce qu’on est jeune qu’on est né de la
dernière pluie. Et puis arrêtez de nous bassiner avec vos vieux trucs qui
marchent pas : la « massification », la « convergence des luttes » qui
n’existent pas, les tours de paroles et le pseudo-féminisme qui vous
servent juste à contrôler les AG, à monopoliser la parole, à répéter
toujours le même discours. Franchement, c’est trop gros. La question, c’est
pas celle de la massification, c’est celle de la justesse et de la
détermination. Chacun sait que ce qui fait reculer un gouvernement, ce
n’est pas le nombre de gens dans la rue, mais leur détermination. La seule
chose qui fasse reculer un gouvernement, c’est le spectre du soulèvement,
la possibilité d’une perte de contrôle totale. Même si on ne voulait que le
retrait de la loi travail, il faudrait quand même viser l’insurrection :
taper fort, se donner les moyens de tenir en respect la police, bloquer le
fonctionnement normal de cette société, attaquer des cibles qui font
trembler le gouvernement. La question de la « violence » est une fausse
question. Ce qui est décrit dans les médias comme « violence » est vécu
dans la rue comme détermination, comme rage, comme sérieux et comme jeu.
Nous, c’est ça qu’on a éprouvé mercredi dernier, et qui a quelques raisons
de faire flipper les gouvernants : il y avait du courage parmi nous, la
peur s’était dissipée, on était sûrs de nous. Sûrs de vouloir marcher sur
la tête de ceux qui nous gouvernent. Sur la tête de ceux qui, toute
l’année, nous marchent sur la gueule.
Taper fort ! Taper Juste ! #BatailleDeSolferino

Contrairement à ce que nous disent les apprentis bureaucrates de l’UNEF ou
du NPA, taper fort n’est pas ce qui va nous « isoler des masses », *si les
cibles sont justes*. C’est au contraire cela qui va faire que tous ceux qui
sont à bout vont nous rejoindre ; et ça fait du monde. La question que pose
la loi travail, c’est la question de la politique menée par le PS depuis 35
ans, c’est de savoir si oui ou non ils vont pouvoir mener à terme leur
campagne de plusieurs décennies. C’est aussi la question de la politique en
général. Qu’un mouvement se lève à un an d’une campagne présidentielle, qui
généralement impose le silence et l’attente à tous, en dit long sur la
profonde indifférence, voire l’hostilité, qu’elle suscite déjà. Nous savons
tous que les prochaines élections ne sont pas la solution, mais font partie
du problème. Ce n’est pas par hasard que spontanément, mercredi dernier,
les lycéens de Lyon ont cherché à atteindre le siège du PS, et se sont
affrontés à la police *pour frapper cet objectif*. Et ce n’est pas par
hasard que des sièges du PS à Paris et à Rouen a été défigurés. C’est cela
que, de lui-même, le mouvement vise. Plutôt que de s’enferrer dans des
négocations-piège à con, ce qu’il faut attaquer, partout en France, à
partir de jeudi prochain, ce sont donc les sièges du PS. À Paris, il faut
que ce soit la bataille de Solférino. Pour la suite, eh bien, on verra. Va
falloir la jouer fine. Mais l’enjeu est colossal.
Ils reculent, attaquons !


*Comité d’Action* le 16 mars 2016


*[image: -] Télécharger le document
<https://lundi.am/IMG/pdf/lemondeourien16mars.pdf>*

Le monde ou rien (Comité d&#x27 ;action) - 16 mars 2016
<https://fr.scribd.com/doc/304906161/Le-monde-ou-rien-Comite-d-action-16-mars-2016>





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voir aussi,
dans d'autres numéros :
Il y a 10 ans, le CPE

« Nous avons entrevu dans le blocage de l’économie et l’anéantissement de
la police l’étincelle d’une vie historique à quoi rien ne nous fera
renoncer, quoi qu’il advienne. »
<https://lundi.am/Il-y-a-10-ans-le-CPE>
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A lire
dans ce numéro #52 du 14 mars
le monde ou rien - comité d’action - 16 mars 2016
<https://lundi.am/le-monde-ou-rien-comite-d-action-16-mars-2016>
Cauchemars et facéties - spécial 9 mars

Retour (en extraits) sur les manifestations et blocages du 9 mars contre la
loi Travail/El Khomri.
<https://lundi.am/Cauchemars-et-faceties-special-9-mars>
Le pouvoir de poser la question - Par Serge Quadruppani
<https://lundi.am/Le-pouvoir-de-poser-la-question>
La logique du fou - par Serge Navi
<https://lundi.am/La-logique-du-fou-par-Serge-Navi>
47 ans plus tard, on ne sait toujours pas ce que la police a fait de
Charles Fourier.

Courrier des lecteurs
<https://lundi.am/47-ans-plus-tard-on-ne-sait-toujours-pas-ce-que-la-police-a-fait-de-Charles>
Jules Andrieu - Notes pour servir à l’histoire de la Commune de Paris

Fiche de lecture
<https://lundi.am/Jules-Andrieu-Notes-pour-servir-a-l-histoire-de-la-Commune-de-Paris>
Après Fukushima

La vie catastrophée 3/3 (lundimatin #16)
<https://lundi.am/Apres-Fukushima-364>
Partir de Tokyo

La vie catastrophée 2/3 (lundimatin #13)
<https://lundi.am/Partir-de-Tokyo-363>
Rester à Tokyo

La vie catastrophée 1/3 (lundimatin #10)
<https://lundi.am/Rester-a-Tokyo-362>
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