[PP-discussions] Les demandes de "CP" à tout vas...

Ven 8 Nov 12:35:00 CET 2013

Petite mise au point sur les " CP" (Communiqué de Presse) et les autres formes de communiqué. L'erreur est courante et ce n'est pas du tout la même chose. Nous ne somme pas des pro de la politique et cette erreur est compréhensible mais encore trop souvent cet amalgame conduit à croire : 

    1. Qu'il suffit de mettre trois mots dans un papier et d'envoyer à 1500 adresses de presse pour être relayé ; 
    2. Que tous nos communiqués sont aussi important et qu'on peut les rédiger de la même manière. 

Il y a plusieurs forme, voici une liste non exhaustive de ce que j'ai pu pratiquer (avec mes commentaires) : 

    * Déclaration / prise de position : ca va généralement sur le site web et ce n'est généralement pas repris par la presse car donner la position du PP n'est pas de nature à créer l'événement. Ca sert surtout à nos militants pour confirmer la direction politique de nos actions et pour les curieux et sympathisants, de vérifier leur points d'accords ou désaccords. 

    * 
Le billet pirate : C'est l'analyse d'un pirate sur un sujet donné. Parfois accompagné d'une prise de position individuelle. 

    * 
La lettre ouverte ou l'adresse publique : un courrier envoyé à une personne ciblée, et publiée en copie aux rédactions-médias et/ou sur notre site internet. C'est un exercice délicat car bien souvent les organisations se contentent de mettre une lettre ouverte sur leur site en pensant que la personne à qui la lettre est adressée va venir la chercher elle-même ou que la presse se chargera de lui remettre avec les croissants au matin suivant. Ca n'a pas la même signification d'envoyer une lettre privée, une lettre ouverte relayée uniquement à la presse, une lettre ouverte relayée uniquement à nos militants ou enfin une lettre ouverte relayée par tous les canaux. 
C'est important car une lettre ouverte suppose de mettre un tiers au milieu de la relation, ça suppose généralement un manque de confiance et la recherche d'un appuie extérieur. A notre niveau lorsqu'on interpelle le président par exemple, la lettre privée aura peu d'effet donc il peut être bien de la doubler d'une communication à la presse... mais attention à ne pas oublier de l'envoyer au premier intéressé. Le but n'est pas de mettre en défaut l'interlocuteur mais de l'inviter à une réponse favorable. Il faut donc parfois adoucir le ton du message. 
Idéalement, on enverra trois de trois manières : une lettre au destinataire, une copie de la lettre avec un texte de mise en contexte pour la presse (CP) et enfin, un autre texte pour nos militants (avec ou sans la lettre initiale : le but étant de donner l'exclusivité à la presse par exemple). 

    * 
Le communiqué à la presse : c'est un courrier dont les rédactions-médias sont destinataires. On s'adresse à la presse pour les inviter à venir assister à un événement, leur expliquer une intervention publique faite par ailleurs, ... C'est un courrier sans trop de formalisme, idéalement, on doit envoyer des courriers individuels à certains journalistes (tutoiement, prise en compte de leurs contraintes médias ou temps spécifiques, ...). Si on a une annonce à faire, on pourra convier à une conférence de presse (je n'ai jamais fais de conf de presse mais dans mon esprit, c'est un communiqué de presse interactif - voir plus bas). 

    * 
Le communiqué "de presse" : c'est un texte que la presse relaiera le plus souvent textuellement dans ses lignes. Cela sert à palier au non-relais d'une action par les agences de presse et/ou à informer les journalistes qui n'ont pas pu se rendre à notre invitation (suite à un événement). Normalement, on a pas besoin de faire ça puisque c'est le travail des journalistes de ces agences que de venir chercher d'eux-même les informations. Le fait de l'envoyer à la presse par nos propres moyens est l'aveux que nous n'avons pas réussi à avoir une couverture suffisante (lors de notre action ou de notre intervention). Nous concernant, on doit les produire nous-même et joindre des photos de bonne qualité (comme le ferait une agence de presse donc). Le relais sera médiocre mais pour peu qu'on envoi ça à un moment dans un creux médiatique, le journal sera heureux de faire du remplissage de ses colonnes à peu de frais. 

    * 
Les brèves : on a un message pertinent et il est suffisamment bon pour ne pas avoir besoin de l'enrober dans un discours. Donc en 3 phrases (un tweet par exemple), on développe et conclus notre idée. C'est assez difficile de prédire ce qui va marcher ou pas. Du coup, il faut faire des tests, on peut faire ce qu'on veut. Certains partis "de l’extrême" ne cherchent pas le bon buzz mais le buzz tout court. Un bad buzz "les étrangers dehors" ou à l'inverse "Le F Haine", ça marche à tous les coups. C'est une facilité qui permets à des partis de dépasser les 0.5% auquel ils seraient cantonnés sinon. Le FN a même réussi à monter jusque 20% avec ça, le FdG est plus bas mais monte aussi grâce à ça. Je pense que c'est une mauvaise stratégie car c'est favoriser la forme sur le fond et seule une frange de la population y est sensible (moins cultivée ... c'est une frange nombreuse, pas intéressantes mais beaucoup trop versatile pour construire un Parti Politique sur ce seul socle). Autre intérêt des brèves : abonder une position déjà massivement relayée. Ca éviter de laisser planer le doute sur notre position mais ne nous fait pas perdre de temps à rédiger un texte qui ne sera pas relayé. Y a des tonnes d'exemples toutes les semaines. Pas besoin de faire un fromage : on relaie juste quelques mots pertinents. On a exprimé ça de manière bien synthétique en 4/5 mots, les journaux reprendront car c'est court et percutant (ils auront pas la place pour mettre 500 lignes sur le Parti Pirate, ça serait hors sujet). C'est un pari, la plupart du temps ça marchera pas mais on perd pas de temps. 

Attention aux énonciations 
Plusieurs ont compris que ce n'était pas pareil et agissent avec beaucoup de discernement, cependant comme nous rédigeons à plusieurs plumes, on doit parfois batailler pour laisser à certaines phrases une formulation littéraire et non violente (ou, à l'inverse, une formulation populaire et directe) afin que le texte puisse être publié sous une forme ou l'autre. 
Ce serait bien à l'avenir de savoir à qui nous nous adressons lorsque nous lançons un "CP". 

La communication n'est pas autosuffisante 
S'ajoute qu'en lisant les interventions sur la ML discussion ou en lisant ce qu'on pu écrire certains candidats au rôle de porte parole, certains en oublient complètement que la communication est un chaînons : s'il n'y a rien à dire ou s'il n'y a personne à qui le dire, ça ne fonctionne pas. A ce titre, le porte-parole doit donc être en mesure d'avoir un oeil très attentif sur l'action en interne et sur l'actualité extérieur. Le porte-parole doit alors alors faire la communication à double-sens et provoquer l'actualité pirate (des événements dans la vie réelle). C'est ce qui a été amené cette année notamment par les Lundis Opinions et qui doit se poursuivre. 

Si on envoi du vent, la presse ne relais pas (ou mal). Seules les actions en réelle ont une chance d’intéresser la presse. Amusez-vous par exemple à aller voir les sites internet des formations politiques locales dans votre ville. Pour beaucoup le site n'aura pas été mis à jour depuis 6 mois. Pourtant la presse est plus à jour qu'eux. Idem pour le site de la ville. Y a plein de raisons d'ordre "marketing". Cependant, la première raison est qu'ils ont des élus et donc sans faire beaucoup d'efforts, ils ont des actions à leur actif (au nom de la collectivité dont ils ont la gestion), ensuite, ils ménagent leurs efforts et multiplient les occasions plutôt que se soucier de communiquer sur chacune. (En plus ça leur permets de retourner leur veste au plaisir). 

Mistral OZ 
Parti Pirate - Co Secrétaire National 
Mes dispos : http://doodle.com/mioz 

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