[PP-discussions] pour info et argumentaires en faveur du mariage pour tous

LapNews lapnews at neuf.fr
Jeu 17 Jan 17:30:31 CET 2013


Tu ne réponds pas sur la PMA/DMA

Le Thu, 17 Jan 2013 17:06:22 +0100
Raphael Isla <raphael.isla at partipirate-mp.org> a écrit :

> Je vais vous donner 2 de mes avis :
> 
>    1. En tant que premier concerné, je suis POUR l'ouverture du
> mariage et de l'adoption aux couples composés de 2 personnes de même
> sexe 2. Toujours en tant que premier concerné, j'en ai assez
> d'entendre des "oui mais..." ou des "non mais...". Ce que j'aimerais
> entendre maintenant, ce sont des positions claires, nettes et fortes.
> Des grands OUI et des grands NON, pas des citations qui sortent d'on
> ne sait où, ni des argumentaires de 10 pages de long. Avez vous
> vraiment encore besoin de réfléchir au sujet? (De préférence,
> j'aimerais des grands OUI, pour contrebalancer tout ce que j'ai pu
> entendre dimanche dernier, mais si vous êtes contre, je vous ferai
> pas la gueule.)
> 
> Et si jamais vous cherchez encore des argumentaires en faveur du
> mariage homosexuel, vous pouvez visiter un site qui a été ouvert
> spécialement pour ça : http://lemariagepourtous.info/les-faits
> (Malheureusement, et mon sens de la justice le déplore, je ne connais
> aucun site qui ai fait le même travail dans l'autre camp.)
> 
> 2013/1/17 Aldo <aldo.reset at placenet.org>
> 
> >
> > Il y a assez de cocus chez les hétéros, pourquoi vouloir ajouter
> > les homos ?
> >    citation d'André Labarrere Senateur Maire PS de Pau décédé en
> > 2006.
> >
> > a+
> >
> >
> >
> >
> >
> >
> > Le 2013-01-17 15:13, LapNews a écrit :
> >
> >  Très sympa d'amener à la table de réflexion des Pirates de grands
> >> penseurs. Pour ma part je vais tenter d'être pragmatique, et pour
> >> le coup à contre-courant de mes propres idées préconçues.
> >>
> >> Ma réponse peut sembler rapide, mais vous verrez qu'il n'y a pas à
> >> réfléchir à cent fois à des évidences.
> >>
> >> Suis-je pour le Mariage pour tous, l'adoption pour tous, la PMA
> >> pour tous... et /tutti quanti/ ?
> >>
> >> Si je raisonne en termes d'égalité et d'équité, c'est une
> >> évidence ! Mais si je réfléchis un poil plus loin, je ne suis pas
> >> vraiment pour tout ça. Je m'explique.
> >>
> >> Le mariage, disons que c'est un archaïsme qui finalement ne fait
> >> de mal à pas grand monde. Le fait qu'un choix de vie en commun
> >> (sans distinction de genre et de nombre, disent les valeurs
> >> compatibles du PP) permette une structure privilégiée et protégée
> >> par des lois est quelque-chose qui me semble positif. Comme on
> >> aime à le dire, c'est bien de penser aux malheurs du reste du
> >> monde mais c'est déjà bien de commencer autour de soi.
> >>
> >> Dans ce cadre, il est important qu'on puisse choisir ses
> >> compagnons et sa structure familiale, et que les lois privilégient
> >> cette solidarité choisie.
> >>
> >> Dans ce contexte, un "mariage pour tous", une co-parentalité
> >> d'enfants naturels plus ou moins externes, sinon même adoptés, me
> >> semble une valeur positive. Les outils permettant de, dans un
> >> contexte de "transition", une fois de plus, pérenniser cette
> >> solidarité à courte portée et choisie, doivent être développés
> >> bien au-delà du Pacs. C'est une évidence. Le "mariage" est-il une
> >> solution ? Pourquoi pas, dans le contexte. Je suis beau-parent, et
> >> que j'aie été ou pas marié, aucun outil ne m'a donné la
> >> possibilité de pérenniser la structure "familiale" au cas où leur
> >> mère ait un accident. Le problème n'est donc pas propre aux homos.
> >>
> >> Faciliter l'accessibilité des couples (ou autres structures
> >> familiales) à l'adoption me semble une autre évidence.
> >> Si j'ai mis de côté mes "instincts naturels" de voir mon génome
> >> prototypé dans un être de chair, c'est d'abord parce qu'il en
> >> existait déjà pas mal qui manquaient de pères. Vu que, connaissant
> >> un bon nombre de couples non hétéros dont l'amour et l'attention
> >> pourrait (ou a pu) combler le manque de pas mal d'enfants qui n'en
> >> disposent pas, je suis convaincu qu'un manque d'une part pourrait
> >> combler un autre manque par ailleurs, je suis évidemment pour
> >> l'ouverture à toutes "structures familiales" de l'adoption. Il
> >> serait d'ailleurs pas con de faciliter son accès, tant il existe
> >> d'orphelins dans des structures bien mal adaptés, de parents
> >> potentiels qui les "élèveraient" pour le plus grand bien de tout
> >> le monde, sachant que dans le contexte actuel on trouve beaucoup
> >> de cons pathologiques faire pousser de futurs jeunes cons avec la
> >> complicité des structures payées par nos impôts...
> >>
> >> Mais quid de la PMA ? Je ne rentrerai pas dans le débat sur les
> >> mères-porteuses, il me semble dégénéré au possible.
> >>
> >> Je vais en rester à des fondements plus évidents, et je ne vais
> >> pas me gêner pour être brutal.
> >>
> >> Notre planète manque de ressources. Même les peuples les plus
> >> prolifiques décident progressivement de décourager la surnatalité.
> >> Et nous allons mettre en place un système qui permet à des enfants
> >> non-naturels de voir le jour ???
> >> Je ne parle pas là des homos, je parle de tout le monde. Faut-il
> >> franchir la barrière de la procréation totalement naturelle ?
> >> Veut-on un monde peuplé de bébé-éprouvettes, clones, HGM (humains
> >> génétiquement modifiés) en masse, histoire de "pondre" comme si
> >> c'était une nouvelle drogue ?
> >>
> >> Alors non. Perso, je suis contre la PMA, mais pour *tout le monde*,
> >> hétéros mariés ou homos qui se cherchent des causes ou des raisons
> >> de vivre.
> >>
> >> Je pourrais développer sur l'intérêt de la sélection naturelle
> >> dans le bien-être des générations à venir, et des alternatives
> >> bien plus graves que sont l'eugénisme ou les éliminations
> >> massives, mais ça serait à la fois stupide et prématuré.
> >>
> >> Je pense avoir trouvé un sujet de réflexion (localement, mais ça
> >> peut se développer), car les Jeunes Écolos (donc a priori au
> >> premier rang sur le problème de la surpopulation et les ressources
> >> de la planète) et la LGBT locale (les deux étant partenaires, ça
> >> peut être un débat intéressant) pourraient prochainement
> >> participer à une table ronde que j'aimerais organiser.
> >> Si un film peut servir d'illustration à ce débat, j'ai le ciné-club
> >> kivabien, mais pas d'idée pour le film. Vous auriez une
> >> suggestion ?
> >>
> >> LeLapin
> >>
> >>
> >>
> >> Le Thu, 17 Jan 2013 13:59:54 +0100
> >> sophie wahnich <sophiw at club-internet.fr> a écrit :
> >>
> >>
> >>>
> >>> Claude Levi-Strauss et notre manifestation du 27 janvier....
> >>>
> >>> Grande agitation autour du mariage homosexuel. Dans tout ce
> >>> tohu-bohu, on a recours à l’anthropologie pour éclairer de
> >>> prétendus invariants de la structure familiale. En arrière-plan,
> >>> des questions qui ont leur dignité, sur les modalités
> >>> contemporaines des alliances et des structures de la parenté,
> >>> dont Claude Lévi-Strauss avait dégagé les formes élémentaires. Il
> >>> ne sera pas inutile d’attirer ici l’attention sur un texte
> >>> posthume du grand anthropologue disparu, publié en avril 2011
> >>> dans un recueil de conférences prononcées au Japon au printemps
> >>> 1986, L’anthropologie face aux problèmes du monde moderne (Coll.
> >>> du XXème siècle, Seuil).
> >>>
> >>> La seconde de ces conférences porte sur trois grands problèmes
> >>> contemporains : la sexualité, le développement économique, les
> >>> relations entre la pensée mythique et la science. S’agissant de la
> >>> sexualité, trois questions majeures retiennent l’attention de
> >>> Lévi-Strauss : le prêt de l’utérus ; la procréation
> >>> artificielle ; le couple homosexuel. En regard de chacune de ces
> >>> questions nouvelles dans nos sociétés, il met les surprenants
> >>> montages élaborés dans d’autres sociétés, au mépris du prétendu
> >>> invariant familial universel.
> >>>
> >>> Ainsi apprenons-nous que l’insémination avec donneur a son
> >>> équivalent chez les Samo du Burkina Faso. Chaque fillette y est
> >>> mariée de très bonne heure, mais avant d’aller vivre chez son
> >>> époux, elle doit, pendant trois ans au plus, avoir un amant de
> >>> son choix, officiellement reconnu pour tel. Elle apporte à son
> >>> mari le premier enfant, né des œuvres de son amant, mais qui sera
> >>> considéré comme le premier né de l’union légitime. Dans d’autres
> >>> populations africaines, un homme marié dont la femme est stérile,
> >>> peut, moyennant payement, s’entendre avec une femme féconde pour
> >>> qu’elle le désigne comme père. Dans ce cas, le mari légal est
> >>> donneur inséminateur, et la femme loue son ventre au couple sans
> >>> enfants.
> >>>
> >>> Chez les Indiens Tupi-Kawahib du Brésil, un homme peut épouser
> >>> simultanément ou en succession plusieurs sœurs, ou une mère et sa
> >>> fille d’une union précédente. Ces femmes élèvent en commun leurs
> >>> enfants, sans se soucier spécialement de qui est celui-ci ou
> >>> celui-là. La situation symétrique prévaut au Tibet, où plusieurs
> >>> frères ont en commun une seule épouse, tous les enfants étant
> >>> attribués légalement à l’aîné.
> >>>
> >>> Les Nuer du Soudan assimilent la femme stérile à un homme ! En
> >>> qualité d’ « oncle paternel », elle reçoit le bétail représentant
> >>> le « prix de la fiancée » payée pour le mariage de ses nièces, et
> >>> elle s’en sert pour acheter une épouse qui lui donnera des
> >>> enfants grâce aux services rémunérés d’un homme, souvent un
> >>> étranger. Chez les Yoruba du Nigeria, une femme riche peut, elle
> >>> aussi, acquérir des épouses qu’elle pousse à se mettre en ménage
> >>> avec des hommes. Quand des enfants naissent, la femme, « époux
> >>> légal »,  les prend pour siens. Dans ces deux cas de couples
> >>> formés par deux femmes, une des femmes sera donc considérée comme
> >>> le père légal et l’autre comme la mère biologique.
> >>>
> >>> Lévi-Strauss évoque aussi le cas de figure du « mariage fantôme »,
> >>> qui  chez les Nuer, autorise une femme veuve à engendrer « au nom
> >>> du défunt » avec un de ses proches parents.  Il en rapproche
> >>> l’institution du lévirat chez les Hébreux. Ces enfants sont tenus
> >>> pour des réincarnations du défunt. Ces sociétés n’éprouvent pas
> >>> les craintes du genre qu’engendrent chez nous l’insémination avec
> >>> le sperme congelé d’un mari défunt, mais le problème en cause
> >>> n’est, aux yeux de l’anthropologue, guère différent.
> >>>
> >>> Tous ces exemples témoignent de ce que le conflit en cause dans
> >>> nos sociétés, entre la procréation biologique et la paternité
> >>> sociale, n’existe pas dans d’autres, qui y apportent des
> >>> solutions originales, constituant autant d’images métaphoriques
> >>> anticipées des techniques modernes. Ils démontrent aussi que ce
> >>> que nous considérons comme « naturel » et fondé sur l’ordre des
> >>> choses se réduit à des contraintes et des habitudes mentales
> >>> propres à notre culture.
> >>>
> >>> Aux juristes et aux moralistes trop impatients, conclut
> >>> Lévi-Strauss, les anthropologues prodiguent des conseils de
> >>> libéralisme et de prudence. Ils font valoir que même les
> >>> pratiques et les aspirations qui choquent le plus l’opinion —
> >>> procréation assistée, mise au service de femmes vierges à des
> >>> femmes célibataires, veuves ou au service de couples homosexuels
> >>> — ont leur équivalent dans d’autres sociétés qui ne s’en portent
> >>> pas plus mal.
> >>>
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> >>
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