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Sylvain Duchesne perso at sylvainduchesne.com
Mar 27 Aou 23:46:23 CEST 2013


Merci beaucoup pour cette intéressante lecture venant de la ZAD.
J'invite *tous* les protagonistes des récents conflits à la lire, en
particulier le paragraphe sur la violence... à méditer à mon avis.
Pour le lire sur le web : https://zad.nadir.org/spip.php?article1798

Piratement,
Cortex



Le 27/08/2013 16:09, rencontres a écrit :
> 
> />> Je mets Sylvain en copie car tu as dépassé la limite de ce qui
>>> pouvait être acceptable sur cette liste de diffusion publique.
>>> a défaut d'un retour à la normale, il serait légitime de te bannir
>>> temporairement de la liste.
>  ....>> et qu'on peut être en désaccord avec toi sans se faire traiter
>  >> avec autant de violence./
> 
> /---------/
> 
> /personnelement si je suis assez choqué par le ton des divers polemistes
> amis
> je le suis encore plus par tout ce qui est genre ton moralisateur et
> genre 'instituteur' !!
> /
> 
> /les menaces de bannir... exclure... de plus pour (imho) trois fois rien
> me semble aussi un travers des plus graves!
> /
> 
> /de plus s'il 'arrive heals de l'etre aussi... 'le ton et l'attitude
> 'donneur de lecons'
> sont, et surtout si en plus on se la joue petitchef /caporal etc (figure
> de soi-disant 'autorité'  'legitime'),
> parimi les pires bassesses et saloperies que nous puissions commettre...
> /
> 
> /bon ceci dit je ne veux jeter aucune pierre tant ns savons que nous
> sommes empreints des culturels qui nous ont portés jusque ici.../
> 
> /pour donner un petit temps a la reflexion plus qu'a l'invective et...
> bien pire... les menaces collectives/
> 
> /je vous propose ce petit texte...
> /
> 
> /d'autres qui se posent les questions de ces 'violences' visibles ou
> moins (qd elles sont le fait de bourgeois maniant la voie pateline... la
> politesse etc..)
> /
> 
> /donc en echos de par exemple http://zad.nadir.org/
> 
> /ps: j'invite volontiers egalement a la relecture de
> http://rencontres3.free.fr/ccc
>            (ccc; communication conflictuelle chaleureuse!)
> /
> 
> /----------------------------------------/
> 
> 
> quelques mots (en reponse) que je partage un peu.... sur le texte
> principal ci apres... (en bleu mes introductions)./
> /
> 
> /[Cet article fait référence à un texte publié deux jours plus tôt,
> lisible ici <https://zad.nadir.org/spip.php?article1798>.] cf ci-apres
> ... et ci dessus pour la copie.../
> Cette pseudo-analyse, où dans chaque paragraphe, une categorie est
> visée, une étiquette est posée, manque cruellement d’humanité.
> 
> Depuis des années, sur le terrain, chacun, selon sa propre histoire, a
> su tisser des liens où justement les différences enrichissent et non
> divisent. Cette richesse là n’est pas contrôlable, ne se range pas dans
> des cases. Ne vous en déplaise, chères camarades, elle échappe à tous
> vos discours, juste elle se vit...
> Amies d’ici, amis d’ailleurs, relisez le texte "Aux révoltés de Notre
> Dame des Landes", le souffle qui en émane est toujours d’actualité./
> une revolté[e], petite bourgeoise, habitante avant les occupations,
> privilégiée et ancienne de la ZAD.../la suite sur l'histoire est plus
> bas.../
> /
> 
> ------------------------
> 
> 
>   A propos du “mépris de classe” sur la ZAD
> 
> mardi 23 juillet 2013, par zadist <https://zad.nadir.org/spip.php?auteur22>
> 
> /juillet 2013/
> 
> Ce texte naît de plusieurs discussions en non-mixité meufs-gouines-trans
> au sujet des « embrouilles » qui ont pris de la place ces derniers temps
> sur la ZAD. Depuis des mois ça nous provoque du malaise et de la colère.
> Le but de ce texte est de mettre en lumière certains mécanismes qui ne
> sont pas visibilisés dans les conflits et dans la vie quotidienne et d’y
> réfléchir pour pouvoir les transformer.
> 
> On trouve important de préciser notre position (à nous qu’on écrit le
> texte) : sur la ZAD, on appartient (pour la plupart d’entre nous) aux
> dominant.e.s, qu’on le veuille ou non. C’est à dire une catégorie de
> squatteur/euses plus valorisée dans cette lutte contre l’aéroport (mais
> on va expliquer ça dans la suite du texte). Comme au sein de notre
> groupe d’écriture on n’a pas toutes les mêmes positions sociales, ce
> n’est pas forcement évident de parler entre nous de ces rapports- là. On
> ne se place pas en dehors des rapports qu’on cherche à décortiquer dans
> ce texte, on y participe.
> 
> Déjà bien avant les expulsions, on pouvait remarquer qu’il existait des
> différences de légitimité entre les occupant.e.s. Il y a deux ans,
> y’avait les « gentil.le.s squatteur.euse.s » qui sont là pour lutter
> contre l’aéroport et son monde, et il y avait les « mauvais.e.s
> squatteur.euse.s », celleux qui étaient accusé.e.s de « profiter » de
> cette lutte. Cette distinction se fait aujourd’hui sentir à plus grande
> échelle ; et depuis cet hiver, ça revient souvent de parler comme si il
> y avait deux camps bien délimités : « nous » et « eux » (qui ne désigne
> pas les mêmes personnes selon qui parle). Par exemple on a parlé des
> conflits entre l’ « Est » et l’ « Ouest » de la Zad, ou de ceux entre la
> Châtaigne (présenté comme le lieu bourgeois par les un.e.s) et les
> barricades (présenté comme l’espace des arraché.e.s par les autres). Dès
> fois ça fait des discussions un peu drôles, où on se fait prendre à
> partie pour des trucs faits par d’autres gens, vu qu’on a l’air d’être
> du même « groupe »...
> 
> Personne ne prend jamais la peine d’expliquer ce qui sépare le « nous »
> du « eux ». C’est un peu ça qu’on veut faire ici, mais c’est difficile
> parce que ça peut être diffus et subtil. On ne veut pas dire ce que sont
> les gens, on ne veut ni faire comme si ces catégories étaient des
> vérités ou des réalités, ni donner les caractéristiques « objectives »
> des deux catégories. Mais on veut décrire des représentations
> fréquemment véhiculées, des stéréotypes basés sur des inégalités concrètes.
> 
> D’un côté on n’a pas envie de donner de l’existence à cette idée de deux
> sous-groupes. De l’autre, vu que ça existe dans plein de têtes, bah faut
> bien en causer pour aller gratter ce qui se cache derrière. On va
> s’attacher ici à décrire les attributs (réels ou supposés) des deux
> « groupes ». Par facilité, on a choisi de les appeler dans ce texte
> « petit.e.s bourgeois.e.s » et « arraché.e.s ».
> 
> D’un côté, des gens bien placé.e.s dans cette lutte qui veulent pas se
> reconnaître comme tel.le.s... Commençons par celleux que nous
> appellerons « petit-e-s bourgeois-e-s ». Bah, déjà, c’est beaucoup les
> « anciennes squatteuses » et « anciens squatteurs », celles qui sont là
> plus ou moins depuis le début du mouvement d’occupation, ou ceux qui ont
> rejoint en cours de route et se sont retrouvés camarades et potes. C’est
> aussi tous les liens qui ont étés créés ici avec des gens « du coin »
> depuis un bout de temps : avec les habitant.e.s de longue date, avec les
> autres composantes de la lutte, plus récemment avec les nouvelles bandes
> de paysan.ne.s qui passent du temps ici, etc. C’est un peu l’image des
> « bon.ne.s squatteur.euse.s » : celles qui sont « intégrées », qui sont
> potes avec les habitants d’avant les occupations, ceux qui sont
> considérés comme des interlocutrices crédibles par les fameux
> « historiques » de la lutte : ADECA, ACIPA, Coordination. Parmi les
> personnes qui se sentent incluses dans ce « groupe », on retrouve
> différents éléments (ce qui ne veut pas dire que chacune des personnes
> rempli tous les critères) : plutôt des personnes issues de classes
> moyennes ou intellectuelles, ayant souvent fait des études
> universitaires, habituées à s’organiser en réunions ultra-formelles,
> avec ordre du jour, modération, tour de parole et tout le bordel. Tout
> le monde vient pas forcément de là, mais en tout cas les gens qui se
> sentent à l’aise dans ce groupe sont celles qui se sont intégrées dans
> ces codes. On peut mettre aussi dans ce « groupe » les habitant.e.s de
> longue date, les autres composantes de la lutte citées plus haut et plus
> récemment les nouvelles bandes de paysan.ne.s qui passent du temps ici.
> Bref, des gens qui ont une grosse légitimité, due à leur « ancienneté »
> ou leurs liens avec la terre parce qu’ils/elles la travaillent (et que
> c’est quand même quelque chose de valorisé dans cette lutte). Dans ce
> « groupe », y’a aussi pas mal de moyens matériels, de ressources
> économiques : des outils, des véhicules, de la thune, des lieux de vie
> avec connexion internet, des tracteurs, des réseaux d’entraide
> matérielle développés, etc. Ça peut être aussi des gens qui viennent de
> classes possédantes, qui ont du patrimoine, qui peuvent avoir la famille
> derrière (qui a payé des études, un permis de conduire, qui pourra aider
> financièrement en cas de coup dur), etc...
> 
> Une autre caractéristique qu’on voit, c’est de bien aimer une certaine
> paix sociale : ça le fait pas trop d’élever la voix, de s’énerver,
> d’insulter, c’est mieux de se parler tranquillement, de manière
> « constructive » (en tout cas c’est ce qui est fort porté en réunion).
> Ça peut aussi être une manière de ne pas être familier de la baston,
> d’être mal à l’aise dès que le ton devient un peu menaçant dans une
> embrouille.
> 
> De l’autre côté, des gens qui dérangent la tranquillité des premiers...
> Parlons maintenant de celleux qu’on a choisi d’appeler dans ce texte
> « les arraché.e.s ». Pour dire quelques éléments qu’on voit dans ce
> « groupe » et qui jouent des inégalités matérielles : ça peut être
> d’avoir moins d’accès que les « petit.e.s bourgeois.e.s » à des
> ressources logistiques (matos, véhicule) ou à des coups de mains
> matériels, que ce soit parce que moins de réseau ou parce que pas envie
> d’être redevable. Y’a des gens qui viennent plus d’une culture de la
> rue, qui peuvent se retrouver à faire la manche sur la route, ou qui
> volent des bagnoles ; des gens qui se trimballent des casseroles
> juridiques au cul (du sursis, un casier, des interdictions de
> territoire, etc.). Les personnes de ce « groupe » sont peu présentes
> dans des structures sur la zad comme les équipes médic et juridique ; et
> leurs réalités et besoins ne sont pas représentés dans ces structures
> (par exemple, y’a peu de connaissance sur les traitement de substitution
> dans l’équipe médic). C’est pas la question de la responsabilité des
> structures citées, mais de celle de l’ensemble du « mouvement », en
> terme de préoccupation collective et d’énergie mise. « Les arraché.e.s »
> sont souvent presenté.e.s par les « petits bourgeois » comme des
> squatteur.euse.s installées depuis la phase d’expulsion ou plus
> récemment (même si certain.e.s sont là depuis un bout de temps). Ça
> concerne certains lieux de vie, pas mal les gens qui traînent sur la
> D281. Dans l’hiver, ça a été beaucoup cristallisé sur celleux qui font
> des barricades et des chicanes, qui bloquent la route, qui sont sur le
> qui-vive par rapport à un potentiel débarquement de keufs. Dans les
> stéréotypes que ce « groupe » se trimballe, on peut citer l’image de
> gens tout le temps bourrés, consommant des tas de drogues ; qui ont
> l’« air » de punks à chiens, de zonards, etc. Aussi celle de « gens qui
> gueulent tout le temps », qui ne « savent s’exprimer que par la
> violence » (lié au fait de hausser le ton dans des embrouilles et de
> faire la menaces ou de mettre des coups). Ça dégage une impression que
> des bandes entières sont violentes et font peur. C’est ça qui est
> visibilisé : ça veut dire que quand un « arraché » gueule un coup ou
> colle un pain, on en parle pendant 2 semaines, alors que si un « petit
> bourgeois » fait la même, ça passe inaperçu. Ces représentations sont
> hyper présentes, à tel point qu’on a entendu pas mal de gens s’étonner
> sincèrement quand certaines personnes qui appartiennent à ce « groupe »
> ont des comportements qui ne correspondent pas à ces stéréotypes. « X a
> passé l’après-midi à discuter en buvant un thé à tel endroit »
> (sous-entendu : « c’est incroyable, il est capable de discuter
> tranquillement ! »). Ou « Figurez-vous que Z ne boit pas d’alcool et il
> est en train de construire un four en argile ». Sousentendu : « il est
> capable de faire quelque chose de ses dix doigts ?! (et en plus il est
> même pas alcoolique !) ». Comme par hasard, pas mal de valorisation par
> le travail : les gens peuvent pas être si mauvais que ça si au moins ils
> savent bosser !
> 
> Rapports de classes et mépris
> 
> Pour nous, ce qui se joue généralement entre les « arrachés » et les
> « petits bourgeois » c’est un rapport de pouvoir asymétrique : les
> petites bourgeoises se considérant comme des personnes plus
> respectables, plus investies dans la lutte, de « bonnes militantes »,
> bref, des gens avec qui on peut faire des trucs ! Nous, on a envie de
> parler de rapports sociaux de classe, pas dans le sens bourgeois contre
> prolétaires, mais dans le sens de deux catégories distinctes, auxquelles
> on attribue des caractéristiques spécifiques, avec le sous-entendu que
> y’en a une qui est mieux que l’autre. On pourrait dire que ça vaut dans
> les deux sens : y’a sûrement pas mal des « arrachées » qui considèrent
> les « petit.e.s bourgeois.e.s » comme des con.ne.s finies. Sauf que
> c’est pas symétrique. Parce que dans le monde dans lequel on vit, qui
> existe sur la ZAD comme ailleurs, bah quand même les « arrachés » (c’est
> à dire ceux qui ont l’air d’être ça) sont considérés comme des
> sous-merdes. Y’a un truc de mépris social qui se joue : des gens qui
> correspondent à une image stéréotypée des « arraché-e-s », et un paquet
> de gens qui se dit « merde, qu’est ce qu’ils/elles viennent foutre ici à
> déranger notre petite tranquillité ? ». Pour donner quelques exemple
> entendu de la bouche de « camarades » (habitants du coin, squatteuses,
> paysans, etc. ) « quand on passe sur la D281, c’est flippant, les gens
> ont tous des têtes de tueurs » ; « vermine » ; « gangrène » ; « si telle
> maison reste vide ça va encore être un endroit où y’a que des gens qui
> gueulent et qui s’embrouillent » ; etc. Bien sûr, là c’est les exemples
> qui sont un peu gros. Il y a aussi tous les petits trucs « subtiles » de
> soupirer quand quelqu’un-e parle, ou juste de pas écouter, de se raidir
> sur son volant à l’approche des chicanes parce que peur de l’embrouille,
> de se trouver à 30 à huer quelqu’une parce qu’elle hausse un peu le ton
> dans une réunion, etc. C’est des gens en train de s’énerver sur celles
> « qui ont rien à faire là », qui « profitent de la lutte ». Ou ceux qui
> font des tirades sur « on est pas là pour faire du travail social »...
> Nous non plus mais qui a dit qu’on avait besoin de faire du « travail
> social » pour relationner avec nos voisin.e.s ?!? Nous, on dit que c’est
> pas un hasard. C’est pas parce qu’il y a une difficulté de rencontre
> entre les « ancien-ne-s » de la ZAD et les « nouvelles/eaux ». C’est pas
> parce qu’on est « tous/tes différent-e-s » et qu’il nous faut du temps
> pour se rencontrer et apprendre à s’arranger. C’est parce que des tas de
> gens venu-e-s s’installer plus ou moins récemment mettent en péril un
> ordre dominant établi, qu’il y a intérêt à les tenir à l’écart. C’est
> parce qu’on est produit-e-s par un monde qui stigmatise les gens qui
> traînent dans la rue, qui tapent la manche (c’est sûr, boire et
> s’engueuler dans une maison c’est moins visible). C’est parce que des
> personnes se trainent une image de « zonardes qui foutent la merde » que
> les personnes dominantes en ont peur. C’est pas un hasard si les
> comportements, les opinions, les paroles valorisées sont toujours ceux
> des personnes qui sont dans la position sociale la plus confortable !
> Parce qu’occuper une position reconnue socialement, c’est avoir accès à
> un tas de privilèges (comme être plus écouté ou prise en compte, avoir
> plus facilement accès à des ressources, se sentir à l’aise et de la
> prise sur les situations, se sentir légitime, se sentir incluse dans les
> discours englobants, etc.) C’est pas par hasard si certain-e-s se
> retrouvent à définir « ce qui se fait » et « ce qui ne se fait pas » ;
> ce qui est « acceptable » ou non » ! C’est toujours les dominant-e-s
> dans un rapport social qui ont le pouvoir de définir la morale, de
> séparer le bien du mal, de trier qui est « dedans » et qui est
> « dehors ». Ces rapports là on les traîne avec nous ; et pour nous il
> est indispensable de reconnaître ça et d’en faire l’analyse si on veut
> pas continuer à entretenir ces rapports de merde et faire monter les
> tensions. Les préjugés ça vient pas de nulle part, c’est pas un truc qui
> tombe du ciel. C’est parce que y’a un rapport de pouvoir inégal que y’a
> deux catégories qui sont faites ; c’est parce qu’une des catégories a le
> dessus sur l’autre qu’elle peut se permettre d’en faire une
> représentation caricaturale. Y’a pas de différenciation sans
> hiérarchisation : c’est toujours dans le même mouvement qu’on classe les
> gens et qu’on en définit comme « supérieur.e.s ». Alors on brasse dans
> des cultures « anti-autoritaires », on est contre la hiérarchie et la
> domination, mais on n’a quand même pas envie de tenir compte de
> certaines inégalités lorsque ça ne nous arrange pas ou que ça ne fait
> pas partie de « LA grande lutte » (Hey, ça veux dire quoi alors le
> fameux « et son monde » copier-coller à la fin de chaque tract ?).
> Faudrait peut être assumer ça et accepter de le regarder, et arrêter de
> défendre ses petits privilèges : c’est quand même fou que face à des
> gens qui critiquent un texte jugé trop intello-universitaire, y’ait des
> réponses comme « ça se comprend très bien, fais un effort », « c’est
> juste du bon français » ou « on va pas se mettre à parler comme
> Oui-Oui ». Hey, être intello et sortir d’un milieu universitaire dans ce
> monde c’est être dans une putain de position de privilège, c’est
> maîtriser le langage des dominant.e.s, c’est jouer les codes du pouvoir,
> c’est faire sentir aux autres qu’ils/elles ont qu’à fermer leur gueule
> (marrant, ça à l’air d’être moins « violent » qu’une insulte ou un cri).
> Parmi les gens qui sont catalogué.e.s comme des arraché.e.s, y’en a pas
> mal qui ont exprimé le fait de se sentir niquées sur des questions de
> répartition de la bouffe, du matériel, des coups de mains venus de
> l’extérieur, de l’accès aux thunes de la ZAD... (c’est par exemple des
> trucs qui ont été dits cet hiver à propos de la différence d’accès aux
> ressources entre la Châtaigne et HorsContrôle). Même si des groupes ont
> passé de l’énergie là dedans, on peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup
> de discussions et de réflexions à l’échelle « globale ». Un autre
> exemple de différence de « traitement » se retrouve dans la mobilisation
> collective par rapport à la répression : quand un paysan est convoqué au
> comico, rassemblement immédiat sur place ; alors que quand des
> « arraché.e.s » passent en procès, quasi personne au rencard covoiturage
> (c’est pourtant souvent plus ceux-là qui risquent de la tôle). On entend
> aussi pas mal de gens qui disent ne pas se sentir entendus ou écoutées
> en réunion, d’avoir l’impression de pas être pris en compte dans les
> décisions collectives, etc ... Par exemple, au mois de mai, il y a eu de
> longues réunions à propos de la tranchée des Fosses Noires. Un
> « consensus » a été trouvé pour concilier les différents enjeux :
> l’accès aux parcelles agricoles et la protection de la zone. La décision
> était de construire d’abord le portail puis de reboucher la tranchée.
> C’est le contraire qui se passe et quand il s’agit de construire le
> portail, plus grand monde se sent concerné parce que le bouchage est
> terminé. On ne peut donc pas s’attendre à de jolies et gentilles
> réactions. Encore moins lorsque les ressentis des personnes qui se
> sentent menacées par le fait que la route redevienne circulante sont
> méprisées. Les « arraché.e.s » se sont fait arnaqué.e.s. Et puis peu de
> temps après rebelote ! Les gros cailloux. Gros cailloux posés par la
> préfecture au mois de juin pour condamner la D281. Il est décidé en
> plusieurs fois, à plusieurs moments, avec différentes composantes de LA
> lutte que la route sera réouverte mais que les cailloux resteront sur
> les côtés afin de faire des chicanes (des personnes été aussi contre le
> fait de
> - la réouvrir). Mais ça ne se passe pas comme prévu : « on a les grosses
> machines, faisons joujou avec ! » et puis quand quelques personnes (un
> tout petit nombre) gueulent parce que tout est retiré, elles se font
> rembarrer et taxées de violentes. Alors on discute quand ? Et comment
> est-ce qu’on s’assure que ce qui est fait en action correspond à une la
> volonté collective ? Un autre problème, dans ces conneries de « nous »
> et « eux », c’est aussi que ça invisibilise plein de rapports de merde à
> l’intérieur des « groupes ». Y’a qu’à se contenter d’être soudé.e.s et
> uni.e.s face aux autres, celleux avec qui y’a de « vrais » problèmes, et
> surtout pas laisser de place à critiquer toutes les situations de
> violence qu’il peut y avoir au sein de celleux qui se sentent un groupe
> ensemble...
> 
> « Faire quelque chose »
> 
> Du coup, pour en revenir aux « embrouilles », il y a eu plusieurs
> discussions pour « faire quelque chose » comme, par exemple, poser des
> limites à certaines personnes. Le 21 juin, une quarantaine de personnes
> (appartenant plutôt à la catégorie des “petit.e.s bourgeois.e.s”) sont
> allées voir 3 personnes (appartenant plutôt à la catégorie des
> “arraché.e.s”) : pour mettre un terme à des comportements jugés
> inacceptables : »il va falloir changer ou partir ». On ne veut pas
> “attaquer” les personnes qui ont fait ça (en tout cas pas toutes), et on
> comprend bien que pour certaines il y avait des situations de craquage
> face à certains comportements répétés, et qu’il y avait le besoin de
> “faire quelque chose”. On veut juste soulever quelques questions que
> nous posent ce processus. On trouve plutôt positif d’être capable
> d’aller signifier des choses, même de manière hostile, quand une
> situation ne nous convient pas, mais ça dépend de pourquoi et comment
> c’est fait. Ça ne nous va pas quand c’est pour rétablir la situation qui
> va aux personnes dominantes, celles qui décident. Plusieurs personnes
> refusent de remettre en cause les rapports de domination, sous couvert
> de « on a autre chose de plus urgent à gérer en ce moment », que « la
> lutte n’attend pas », avec des arguments chocs tels que « ça suffit de
> discuter, il faut agir », « y’a des habitants qui résistent et des
> paysans qui veulent se casser ». Déjà, ça sous-entend que tout le monde
> mette la même chose derrière le mot “lutte”. Ce qui voudrait dire que
> détruire les privilèges, et les rapports de dominations entre nous,
> c’est pas important, ni une priorité, voire c’est « de la sociologie de
> bas étage ». On se rend compte une fois de plus que LA LUTTE, ça veut
> rien dire. Parmi les gens qui ont participé à cette action, certain.e.s
> ont régulièrement des propos carrément réacs et franchement fascisant, à
> propos de “ces gens-là” qui sont là uniquement pour “profiter” de la
> lutte, qui “ne servent à rien”, “n’ont rien à faire là”, ou qui ont
> besoin d’« être éduqué.e.s ». D’autres sont plus « subtiles » et
> assument moins leur mépris, mais n’en pensent pas moins (tout ça n’est
> pas très étonnant, dans une lutte qui a été présentée tout l’hiver comme
> « le petit village gaulois luttant contre l’envahisseur », référence
> bien chauvine et franchouillarde). La question que nous nous posons est
> la suivante : Avec qui on fait des alliances, et pourquoi ? Est ce que
> la nécessité de “faire quelque chose” justifie de le faire avec
> n’importe qui et n’importe comment ? Comment des camarades en
> sont-ils/elles arrivé.e.s à aller main dans la main “poser des limites”
> à d’autres avec des personnes qui produisent un discours ultra
> réactionnaire, et ne sont en rien des allié.e.s politiques ? Comment le
> silence de certain.e.s face à des discours fascisants légitime ces
> derniers ? Par rapport au fait de menacer des gens de les virer, nous
> voulons bien que se pose la question : qui se donne le droit de trier
> entre celleux qui ont leurs place et celleux qui ne l’ont pas ? Qui se
> sent la légitimité de venir chez des gens pour virer leurs
> cohabitant.e.s ? Qu’on soit énervé.e.s contre certain.e.s, qu’on n’en
> puisse plus, qu’on ait envie de leur péter la gueule, c’est entendable.
> Mais qu’on dise à certain.e.s « tu n’as rien à faire là », alors même
> que pleins d’autres ont fait tout autant de la merde sans même être
> critiqués, ça devient difficile à entendre. Quand, pour la discussion
> qui a abouti à cette action, un groupe de personne se fait inviter sur
> la base de « ce sera pas le moment de discuter des rapports de classe »,
> faut-il comprendre que l’idéal serait de faire une lutte entre
> privilégié.e.s ? Que le but est de signifier à des gens qu’on veut bien
> les tolérer si illes s’intègrent comme il faut. On estime que remettre
> en question ses propres privilèges, c’est déjà « faire quelque chose »,
> pour capter ce qui se joue dans la situation et tenter de ne pas
> continuer à reproduire les rapports de domination. Pour nous, il y a une
> mise à distance très claire d’un groupe stigmatisé quand autant de
> personnes se saisissent des questions d’agressions lorsque c’est « les
> arraché.e.s » qui sont en cause et que, par contre, quand c’est un des
> « petit.e.s bourgeois.e.s » qui est agresseur, silence radio (le mot d’
> ”agression” n’est même pas utilisé). C’est vraiment 2 poids, 2 mesures.
> Quelques exemples : quand un habitant d’avant le mouvement d’occupation
> tabasse un squatteur et le met en danger de mort, pas de réaction
> collective. Quand une personne classée dans les “arraché.e.s” dit avoir
> subi des insultes racistes de la part d’un paysan, pas de réaction
> collective. De même il n’y pas eu une telle implication quand des
> violences sexistes ont été visibilisées. Bizarre, vous avez dit
> bizarre ?! Pourquoi certaines violences sont-elles jugées inacceptables,
> quand d’autres sont passées sous silence, invisibilisées, voire niées ?
> 
> A propos de la “violence”
> 
> Ça commence à devenir vraiment pénible d’entendre parler de « violence »
> toutes les deux phrases pour qualifier des menaces ou des coups, comme
> si c’était les seules violences existantes. Y’a tout le reste de la
> violence, celle qui est invisibilisée, celle dont on parle pas et qu’on
> veut pas reconnaître. Y’a les violences structurelles (c’est-à-dire qui
> sont pas liées à des conflits interpersonnels, mais à des positions de
> pouvoir différentes dans la société) qui sont reconnues largement dans
> cette lutte, comme celle de l’Etat, des flics et des patrons. Et y’a les
> violences structurelles dont personne ne veut entendre parler, comme le
> sexisme, le racisme, le mépris de classe, qui existent sur la ZAD. La
> violence, ça peut être de se faire regarder avec dédain, se sentir
> méprisé.e, dévalorisé.e, dénigré.e, humilié.e. Et c’est encore plus
> violent quand on se prend ça dans la gueule parce qu’on est pas dans la
> bonne catégorie (pas un mec, pas un-e blanch-e, pas un-e intello, pas
> un-e hétéro-e, etc.) La violence, ça peut être un paquet de trucs.
> Exclure, faire sentir que si on se plie pas à tel ou tel comportement on
> n’a pas de place, des agressions sexuelles, des attouchements, des
> manières d’être considérée comme une proie sur le marché sexuel. Ça peut
> être d’essayer de convaincre quelqu’un-e de faire quelque chose
> qu’il/elle a pas envie de le faire, imposer son point de vue, d’être
> majoritaire et de se sentir légitime. Ça peut être des moqueries, des
> vannes récurrentes, des petits trucs rabaissant dits sur le ton de
> l’humour, des menaces (quelles qu’elles soient), du chantage, de la
> pression, l’intimidation, des coups. Ça peut être aussi parler à la
> place des autres, juger des gens incapables de faire telle ou telle
> chose, contraindre par la force physique, immobiliser, maintenir,
> empêcher de passer, couper la parole, la monopoliser, ou ne pas prendre
> au sérieux les opinions de quelqu’un.e. Surtout la violence, ça a pas de
> définition « objective » : y’a pas de définition des comportements
> acceptables ou inacceptables, valables dans toutes les situations. La
> violence, c’est celles et ceux qui la subissent qui peuvent la définir.
> Y’a pas de violence qui soit mieux qu’une autre. Une baffe c’est pas
> pire qu’une violence psychologique. Et parfois, les violences
> « visibles » (crier, insulter, menacer, frapper) sont simplement des
> riposte à d’autres violences plus insidieuses. Le problème avec ces
> surenchères de « c’est violent », c’est de savoir qui est en position de
> définir ce qu’est LA violence, et où est la limite entre l’acceptable et
> l’inacceptable. Plutôt, ce qui se passe dans le monde, c’est que c’est
> celleux qui ont le pouvoir qui ont ce privilège là : les bourgeois, les
> patrons, les flics, les juges. C’est aussi les hommes, les blancs, les
> classes intellectuelles, les hétéros, etc. Alors bien sûr, on peut avoir
> notre propre morale, et c’est justement parce qu’on vit en confrontation
> avec le système qu’on peut choisir ensemble nos propres règles. Mais ça
> vaut le coup de se poser ces questions : pour qui on fait les règles ?
> Qui est dans la position de dire ce qui se fait ou ne se fait pas ? Est
> ce qu’on applique ces mêmes critères à nos proches, nos camarades du
> quotidien, nos ami.e.s ? Ou est-ce qu’on les réserve à celleux qu’on à
> envie de tenir loin de nous ?
> 
> En guise de conclusion...
> 
> Un truc qui s’est reproduit plusieurs fois dans l’histoire du mouvement
> d’occupation, c’est que les gens qui débarquent soient regardé/e.s de
> travers par les « ancien.ne.s » et doivent « faire leurs preuves » pour
> être reconnus. Ca fait vraiment un processus d’intégration : devoir
> montrer qu’on n’est pas des « parasites », mais qu’on a aussi une place
> dans LA lutte. Là, la valorisation se fait beaucoup par le travail :
> cultiver la terre, produire, construire des cabanes qui ont de la
> gueule. Y’en a marre. Nous ce qu’on veut, c’est pas juste vivre côte à
> côte en « bonne entente », sans se marcher sur les pieds. Ce qui nous
> intéresse c’est de construire un cadre de lutteS ou tou.te.s aient leur
> place, leur légitimité. A propos de la rédaction de ce texte, ça nous a
> pris pas mal d’heures de discussion, et ça a été bien prise de tête.
> Parce qu’on n’a pas les mêmes positions (on l’a déjà dit), mais aussi
> parce que c’est des sujets complexes qu’on n’a pas l’habitude de
> brasser, et que ça soulève plein de questions. On s’est rendu.e.s compte
> que certaines choses étaient floues dans nos têtes, qu’il fallait les
> affiner, et que c’était loin d’être fini. Bref, c’était hyper
> intéressant, et aussi bien le bordel ! En tout cas, on veut pas en
> rester là, de se contenter de pondre un texte (un peu trop long... on
> sait...), mais on a bien l’envie d’en discuter avec plein de gens...
> 
> [Une réponse à ce texte <https://zad.nadir.org/spip.php?article1804> a
> aussi été publiée.] quelques lignes plus bas ds ce mail
> 
> 
>     Documents joints
> 
>   * *Document
>     <https://zad.nadir.org/IMG/pdf/a_propos_du_mepris_de_classe_sur_la_zad.pdf>*
>     (PDF – 88.7 ko) 
> 
> 
> 
> 
> ----------------------------
> 
> une reponse:
> 
> /[Cet article fait référence à un texte publié deux jours plus tôt,
> lisible ici <https://zad.nadir.org/spip.php?article1798>.] cf  ci dessus...
> /
> 
> Cette pseudo-analyse, où dans chaque paragraphe, une categorie est
> visée, une étiquette est posée, manque cruellement d’humanité.
> 
> Depuis des années, sur le terrain, chacun, selon sa propre histoire, a
> su tisser des liens où justement les différences enrichissent et non
> divisent. Cette richesse là n’est pas contrôlable, ne se range pas dans
> des cases. Ne vous en déplaise, chères camarades, elle échappe à tous
> vos discours, juste elle se vit...
> 
> Amies d’ici, amis d’ailleurs, relisez le texte "Aux révoltés de Notre
> Dame des Landes", le souffle qui en émane est toujours d’actualité.
> 
> /une revolté[e], petite bourgeoise, habitante avant les occupations,
> privilégiée et ancienne de la ZAD.../
> 
> ....
> changement de sujet en quelque sorte... fondements de la zad... et
> moins... modes de communication etc.../
> /
> 
> *Aux révoltéEs de Notre Dame des Landes*
> 
> Dans le bouillonnement un peu fou du petit monde des occupantEs de 1a
> ZAD, un problème revient constamment : celui de la transmission de
> l’histoire. L’histoire des occupations, certes, mais aussi des histoires
> plus vieilles que nous, celle de la lutte contre l’aéroport, autant que
> les multiples résistances qui façonnent la région En fouillant dans les
> archivœ à la recherche de bribes, certainEs sont tombéEs sur cet appel
> de mai 2008 : « L’aéroport de Nantes, c’est NON ». En cette période
> agitée ou l’état autant qu’AGO voudraient nous voir diparaître, ce texte
> est venu percuter quelque chose : Parce qu’il est une des pierres qui
> fondent notre présence ici, qui fondent notre quotidien, à nous,
> occupantEs. ’
> 
> Si nous sommes là, depuis quelques semaines, mois, ou années, c’est
> parce que nous avons répondu à cet appel, ou à ceux qui ont suivi.
> 
> Nous sommes nombreux/ses maintenant. Nous habitons ici, et ce n’est pas
> peu dire. Habiter n’est pas loger. Un logement n’est finalement qu’une
> case, dans laquelle on « loge » de gré ou de force les gens après leur
> journée de travail et en attendant la suivante. C’est une cage dont les
> murs nous sont étrangers. Habiter, c’est autre chose. C’est un
> entrelacement de liens. C’est appartenir aux lieux autant qu’ils nous
> appartiennent. C’est ne pas être indifférent aux choses qui nous
> entourent, c’est être attaché-e-s : aux gens, aux ambiances, aux champs,
> aux haies, aux bois, aux maisons. à telle plante qui repousse au même
> endroit, à telle bête qu’on prend l’habitude de voir là. C’est être en
> prise, en puissance sur nos espaces. C’est l’opposé de leurs rêves
> cauchernardesques de métropole où l’on ne ferait que passer.
> 
> Habiter ici, c’est ne plus pouvoir imaginer comment-tout ça pourrait
> disparaître : parce que ça, c’est ce qui fait nos vies.
> 
> Vivre ici c’est être dans un rythme chahuté par les urgences de la
> lutte, les pressions, l’incertitude de la suite, le harcèlement des flics
> et autres Garcias [1].
> 
> Vivre ici ce n’est pas facile en ce moment. Que l’on soit proprio,
> ex-locataire ou occupantEs nous sommes mis-e-s face aux procédures, à la
> justice. Puisque nous ne nous soumettons ni ne nous résignons, nous
> sommes face à la force de l’État, face à ses armes. Peut être tous-tes
> forcéEs à quitter la zone sous peu. Comme dit dans l’appel à occuper la
> zone, le combat est long et difficile, mais une chose est sûre, il n’est
> pas vain.
> 
> Et c’est parce que les temps sont durs et l’avenir incertain que nous
> avons voulu donner réponse à ce texte. Signifier son importance. Dire la
> solidarité, comme la nécessité des liens et des complicités face à ce
> monde qui nous voudrait isoléEs. Nos alliances sont notre force. Et il y
> a déjà ça, ici, comme une victoire sur la marche forcée des choses.
> 
> Si nous ne nous connaissons pas tous—tes, une chose est certaine, c’est
> que nous partageons la colère, le refus. De ce terreau naissent
> confiances, entraides, amitiés ou inimitiés. Le chemin est long pour
> tisser tout cela, et nos quelques mois ou années de présence ici, si
> riches et si denses, nous semblent fort courts finalement.
> 
> Ce qui se partage aussi, c’est de se battre sans s’en remettre aux
> politiciens, de ne pas entendre leur langue morte, de ne pas croire
> leurs promesses, de” se méfier de leurs concessions. Cette lutte
> s’inscrit dans un mouvement planétaire contre le capitalisme, les
> dominations et le contrôle social qui leur est nécessaire. Un mouvement
> d’émancipation des peuples par les peuples sans représentation
> institutionnelle. C’est à nous de prendre les choses en main, sans rien
> attendre de tous les rapaces qui font leur puissance sur notre dos.
> 
> Nous ne sommes pas seulEs. Partout d’autres se battent. À Atenco, à Val
> Susa, à à Oaxaca ou en Grèce pour parler de ce dont on parle, et dans
> une infinité d’autres lieux, d’autres situations, où l’on ne se résigne
> pas. Nous sommes ici, nos vies nous appartiennent, nous refusons de
> perdre, et pour ces raisons, soyons sûr-e-s que Jamais aucun avion ne
> décollera de Notre Dame des Landes.
> 
> Alors à tou-te-s ceux et celles qui ont lancé cet appel, à ceux et
> celles qui ont ouvert leur porte à la rencontre, à ceux et celles qui ne
> se laissent pas faire : nous ne voulons pas seulement exprimer notre
> soutien, comme une posture distante et extérieure, mais bien dire que
> nous nous sentons liéEs dans ces idées et dans ces actes.
> 
> A tout bientôt dans la rue ou dans les champs !
> 
> Premiers signataires : les Ardillères, les Cent Chênes, le Coin des
> Fosses Noires, Pimkie, la Points, les Planchettes, le Potiron, les
> Rosiers, le Sabot et son collectif maraîcher, le Tertre.
> 
> *Appel occupation des habitant-e-s qui resistent :*
> 
> *L’aéroport de Nantes, c’est NON.*
> 
> Le monde s’enfonce dans une crise climatique angoissante, mais la classe
> politique continue de parler une langue morte. Les gens qui défendent le
> projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes pensent l’avenir avec les
> mots d’un passé qui ne reviendra pas. Ils sont les héritiers de ceux qui
> attendaient l’armée allemande derrière la ligne Maginot, et qui se
> trouvèrent débordés en une nuit de mai 1940 par les blindés du général
> Gudérian. Comme eux ils se trompent d’époque.
> 
> Nous pourrions rire, si ce n’était aussi grave, du discours des
> promoteurs du nouvel aéroport. Comme la Toinette du Malade imaginaire,
> qui répond « le poumon » à toutes les questions posées sur la santé
> d’Argan, ils répètent, hébétés par eux-mêmes : la croissance, la
> croissance, la croissance.
> 
> Ils ne savent pas. parce qu’ils ne le sauront jamais, que notre planète
> atteint déjà ses limites physiques dans des domaines vitaux. Le
> transport en fait partie. Dans un monde fini, ceux qui poussent encore à
> la destruction des espaces et des espèces sont de redoutables aveugles.
> 
> La question de l’aéroport n’est pas de droite ou de gauche. Elle est une
> affaire humaine. et pour cette raison nous nous en emparons. Ailleurs
> dans le monde, comme autour de l’aéroport londonien d’Heathrow, les
> mêmes que nous ont décidé d’agir : nous sommes l’espoir en mouvement.
> quand ils n’incarnent que le renoncement.
> 
> Tous : le maire-de Nantes Jean-Mare Ayrault comme le premier ministre
> actuel François Fillon. Le pouvoir ne cesse de nous rabâcher que nous
> vivons bien au-dessus de nos moyens. que nous avons mangé notre pain
> blanc. Avoir un hôpital de. proximité serait devenu un luxe
> intolérable : on en supprimera donc 250. Redon, Chateaubriant, Ancenis
> font partie de la liste ; mais un aéroport i pour aller rejoindre les
> plages méditerranéennes, est une inéluctable nécessité, un intérêt
> public. L’économie marche sur la tête. Il est grand temps que les hommes
> reprennent en main leur destin.
> 
> Nous savons que ce combat, commencé il y a 35 ans, sera encore long et
> difficile. Et c’est pour cette raison que nous lançons ce 1er mai 2008
> un appel à toute la France, à toute l’Europe. Il faut soutenir le
> mouvement contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avec toutes les
> forces disponibles. Et par des moyens rarement utilisés à l’échelle que
> nous l’envisageons : l’occupation du territoire, la désobéissance
> civile, le refus complet et définitif.
> 
> Le compromis n’est pas possible, car ce : combat qui continue, et qui
> concerne chacun, est entre une vie possible et un cauchemar certain.
> Nous vaincrons, non parce que nous sommes les plus forts, mais parce
> qu’il n’y a pas d’autre solution.
> 
> Nous appelons donc, partir du pique-nique contre l’aéroport du 29 juin,
> à établir des campements d’occupation sur les terrains que se sont
> injustement appropriés les promoteurs de ce projet aberrant. et mortifère.
> 
> Des habitants qui résistent, le 1er mai 2008.
> 
> Notes
> 
> [1] le salopard d’AGO qui harcèle pour faire partir les gens.
> 
> 
> 
> Le 27 août 2013 09:09, Aurélien DESBRIÈRES <aurelien at replicant.io
> <mailto:aurelien at replicant.io>> a écrit :
> 
> 
>     Cc: la mailing list
> 
>     Lecomte Sylvain <sylecomte at gmail.com <mailto:sylecomte at gmail.com>>
>     writes:
> 
>     > Pour les excuses, il faudrait les mettre sur la ML discussion (ici il
>     > n'y a que toi, mistral et moi).
>     >
>     > Tu penses que nous faisons le jeu de la NSA et autre en défendant les
>     > soit disant lanceurs d'alerte et tout en à tout a fait le droit (on
>     > est tous libre d'avoir ses opinions)
>     >
>     > Quand je disais de te faire oublier, ce n'était pas dans le sens de ne
>     > rien dire, mais de mettre de côté le langage utilisé dernièrement dans
>     > tes réponses.
>     >
>     > C'est Mistral qui t'as envoyé ça en privé, du coup, j'ai simplement
>     > répondu.
>     >
>     > --
>     >
>     > Lecomte Sylvain.
>     >
>     > Le 27 août 2013 09:04, Aurélien DESBRIÈRES <aurelien at replicant.io
>     <mailto:aurelien at replicant.io>> a
>     > écrit :
>     >
>     >     Cc la mailing list si ça te dérange pas ... mais je te laisse
>     >     faire
>     >     puisse que c toit qui m'envoie ça en pv ...
>     >
>     >     Bref "choqué" choqué ... c'est moi qui suis choqué.
>     >
>     >
>     >
>     >     aurelien at replicant.io <mailto:aurelien at replicant.io> (Aurélien
>     DESBRIÈRES) writes:
>     >
>     >     > Sylvain,
>     >     >
>     >     > J'ai il est vrai utiliser un "verbiage" des plus vulgaire pour
>     >     exprimer
>     >     > mon ressentiment d'une situation que j'estime tout aussi
>     >     vulgaire (pour
>     >     > moi nous faisons le jeux de la NSA et autres en défendant des
>     >     "sois
>     >     > disant lanceur d'alerte")
>     >     >
>     >     > Pour le niveau de language utilisé, je présente mes excuses.
>     >     >
>     >     > Pour ce qui est de ce faire oublier (réduire au silence) me
>     >     faire
>     >     > insulté ...
>     >     >
>     >     > Je ne demande pas d'excuse, mais je vous demande de réfléchir
>     >     sur vous
>     >     > même.
>     >     >
>     >     > Je tiens beaucoup au PP et plus que vous ne le penser, et c'est
>     >     en
>     >     > parti pour cela que je vous invite à réfléchir sur
>     l'épistémologie
>     >     du
>     >     > transformisme.
>     >     >
>     >     > Maintenant si demain chelsea est en mesure de procréer, alors là
>     >     ma
>     >     > position sera tout autre.
>     >     >
>     >     > Néanmoins à tout ceux qui ce sont permis de m'insulter, je vous
>     >     ferais
>     >     > quand même remarque que vous n'êtes encore que de jeune cadets.
>     >     >
>     >     >
>     >     > Lecomte Sylvain <sylecomte at gmail.com
>     <mailto:sylecomte at gmail.com>> writes:
>     >     >
>     >     >> Bonjour,
>     >     >>
>     >     >> J'ai pas tout suivi du fil de discussions car j'ai autre chose
>     >     à faire
>     >     >> que de lire des gens qui se prennent la tête pour du vent. Par
>     >     contre,
>     >     >> Aurélien, tes propos sont complètement déplacés et à choquer
>     >     >> énormément de monde. Il serait bon pour toi de faire des
>     >     excuses à
>     >     >> tous et de te faire oublier un petit peu sur la ML discussion
>     >     et
>     >     >> surtout ne pas recommencer avec de tel propos.
>     >     >>
>     >     >> --
>     >     >>
>     >     >> Lecomte Sylvain.
>     >     >>
>     >     >> Le 26 août 2013 22:41, Mistral OZ
>     <mistral.oz at partipirate.org <mailto:mistral.oz at partipirate.org>>
>     >     a écrit
>     >     >> :
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> Aurélien,
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> Non seulement ça manque d'éducation d'employer un vocabulaire
>     >     >> aussi ordurier mais en plus c'est un manque terrible de
>     >     respect.
>     >     >> Un dossier sera probablement instruit à la Codec et des excuses
>     >     de
>     >     >> ta part seraient plus que les bienvenues afin d'apaiser la
>     >     >> situation.
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> Il y a (peut-être ?) un désaccord de fond sur nos valeurs
>     >     humaines
>     >     >> que nous défendons mais rien ne permets de manquer du respect
>     >     le
>     >     >> plus élémentaire.
>     >     >> Nous ne somme pas une bande de "potes"...
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> Je mets Sylvain en copie car tu as dépassé la limite de ce qui
>     >     >> pouvait être acceptable sur cette liste de diffusion publique.
>     >     A
>     >     >> défaut d'un retour à la normale, il serait légitime de te
>     >     bannir
>     >     >> temporairement de la liste.
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> J'espère que ce coup de sang est imputable à des causes
>     >     externes
>     >     >> et qu'on peut être en désaccord avec toi sans se faire traiter
>     >     >> avec autant de violence.
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> Mistral OZ
>     >     .......
> 
>  
> 
>     > -
>     >    
>     -------------------------------------------------------------------
>     >     --
>     >     >> De: "Aurélien DESBRIÈRES" <aurelien at replicant.io
>     <mailto:aurelien at replicant.io>>
>     >     >> À: contact at levieuxcedric.com <mailto:contact at levieuxcedric.com>
>     >     >> Cc: discussions at lists.partipirate.org
>     <mailto:discussions at lists.partipirate.org>
>     >     >> Envoyé: Lundi 26 Août 2013 20:35:27
>     >     >> Objet: Re: [PP-discussions] Un "neutre" en Français ...was ***
>     >     Re:
>     >     >> Transphobie ordinaire @PPAlsace
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> A oui mais dans le but et la capacité de reproduire ... tandis
>     >     que
>     >     >> la
>     >     >> maning je peu la prendre dans tous les sens on peu mm si mettre
>     >     à
>     >     >> plusieur, tu n'aura rien de mieu qu'un sac à foutre.
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> Cédric LEVIEUX <contact at levieuxcedric.com
>     <mailto:contact at levieuxcedric.com>> writes:
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >>
>     >     >> > Contrage : certaines espèces ont la capacité de changer de
>     >     sexe
>     >     >> en
>     >     >> > fonction de la population de la dite espèce ...
>     >     >> >
>     >     >> > Farlistener
>     >     >> >
>     >     >> > Le 2013-08-26 20:29, aurelien at replicant.io
>     <mailto:aurelien at replicant.io> a écrit :
>     >     >> >
>     >     >> > Hmm
>     >     >> >
>     >     >> > Préjugé ou façon de penser ... mais après tout face à la
>     >     nature
>     >     >> si ~80%
>     >     >> > des espèces du règne animal sont homosexuel, 0% dans le monde
>     >     >> végétal et
>     >     >> > 0% sauf l'Homme sont transexuelle.
>     >     >> >
>     >     >> > Il est donc peut-être normale de se poser la question à
>     >     savoir
>     >     >> si il est
>     >     >> > normal de se faire une ablation ou un ajout de ce que nul
>     >     autre
>     >     >> être ne
>     >     >> > fait.
>     >     >> >
>     >     >> > Maintenant qu'un "prétendu" philosophe me dise que ce que je
>     >     >> pense n'est
>     >     >> > pas bien ou est bien, je lui rétorque ceci:
>     >     >> >
>     >     >> > À partir du moment ou nul ne sait ou l'on est dans l'Univers,
>     >     >> comment
>     >     >> > quelq'un pourrais me dire ou aller ?
>     >     >> >
>     >     >> > Merci, et bonne soirée.
>     >     >> >
>     >     >> >
>     >     >> > Cortex <perso at sylvainduchesne.com
>     <mailto:perso at sylvainduchesne.com>> writes:
>     >     >> >
>     >     >> > "ille" ça pose un problème à l'oral : ça se prononce comme
>     >     >> "il"...
>     >     >> > Une petite histoire pour détendre l'atmosphère : c'est Toto
>     >     >> > qui en faisant du vélo est tombé la tête sur le trottoir,
>     >     >> > aïe... son papa l'emmène à l'hôpital pour le soigner où il
>     >     >> > avait mal ("il s'était fait mal dans la rue, mais on l'a
>     >     >> > soigné autre part" :)). Le papa reste dans la salle d'attente
>     >     >> > pendant qu'un infirmier emmène Toto au bloc opératoire. Au
>     >     >> > moment de l'opérer le chirurgien dit "je ne peux pas opérer
>     >     >> > cet enfant car c'est mon fils !" J'aime bien cette petite
>     >     >> > histoire parce qu'elle permet de se rendre compte des
>     >     préjugés
>     >     >> > sexistes enfouis en nous. Et elle permet de comprendre ce
>     qu'apporterait
>     >     >> > un neutre. Mais pas un neutre comme en Allemand (où, si ma
>     >     >> > mémoire est bonne, les cas sont associés aux noms : le pronom
>     >     >> > utilisé ne dépend pas du genre/sexe du nom, mais plutôt du
>     >     nom
>     >     >> > lui-même ; die Hunde : le chien, die = féminin). Un neutre
>     >     qui
>     >     >> > permettrai de dire lo/lou/.. chirugien lorsqu'on ne souhaite
>     >     >> > pas donner le genre de celui-ci (bis !) car ça n'apporte rien
>     >     >> > à ce que l'on est en train de dire. Un neutre pour sortir de
>     >     >> > cette terrible règle du "masculin qui l'emporte" ! Cortex Le
>     >     >> > 26/08/2013 13:30, Alix Guillard a écrit :
>     >     >> >
>     >     >> > Le 26 août 2013 13:14, Valentin Lorentz
>     <progvalprogval.net <http://progvalprogval.net>>
>     >     a
>     >     >> > écrit :
>     >     >> >
>     >     >> > Je te propose « ille » comme pronom personnel neutre ; il
>     >     >> > est même déjà utilisé.
>     >     >> >
>     >     >> > Oh c'est pas une bête idée, je me demandais comment faire
>     >     >> > si tu veux parler d'un enfant que tu attends et que tu ne
>     >     >> > veux pas mentionner le sexe. Les Tchèques et les Allemands
>     >     >> > on le neutre, les Anglais commencent à utiliser "They"
>     >     >> > mais on ne peut pas faire pareil en français.
>     >     >> >
>     >     >> > Mais en général quand on s’en sert on se fait taper
>     >     >> > dessus.
>     >     >> >
>     >     >> > Oui, les grammairiens ont besoin d'exemples, tu en as
>     >     >> > parce que le latin est léger sur le coup.
>     >     >> > https://fr.wiktionary.org/wiki/ille A+ Alix _
>     >     >> > ______________________________________________ Discussions
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