[PP-discussions] La politique ne doit pas être un vrai métier

[Julien Klop]

@Olivier

Effectivement, si on regarde le tirage au sort sous le prisme « on tire au
sort ceux qui décident pour nous », on peut se poser des questions. Mais il
ne s'agit pas de ça, dans la démocratie directe. Il s'agit de désigner ceux
qui devront mettre en œuvre la politique choisie par les citoyens.

La décision, l'initiative, les orientations sont choisies par les citoyens
dans leur ensemble, grâce, par exemple, à des assemblées locales qui ne
traitent pas uniquement d'enjeux locaux. L'émulation peut partir de là. Et
puis, nous avons également aujourd'hui des outils qui permettent de
construire quelque chose de structuré à distance.

En Islande, même si le processus fut imparfait, la Constitution s'est
écrite sur Internet. Même chose en Tunisie, même si cette initiative a été
tuée dans l'œuf. Il y a des sujets de préoccupation dans la population, ça
peut rapidement être formalisé et soumis à vote par tout le monde, enfin
tous ceux qui s'y intéressent.

Après, je pense que la démocratie directe peut faire peur si on la met en
parallèle de l'état d'esprit politique qui anime le pays actuellement. Mais
cet état d'esprit est pollué par la communication des partis de
gouvernement et des partis d'opposition qui surfent sur le radicalisme pour
engranger des voix.

Les minorités n'ont jamais été asservies par un excès de démocratie.
Partout où elles ont été prises à partie, c'est quand des partis ont monté
la population contre elles, quand un leader charismatique les a érigées en
ennemis, en cause aux malheurs.

Le 25 avril 2013 23:50, Olivier Soares <olivier at artfutur.com> a écrit :

>  Ben oui mais c'est quoi les volontés citoyennes déterminées par ailleurs
> ?
>
> Parce que pour moi le problème il est bien là...
> Si le tirage au sort est destiné à nommer les fonctionnaires ministériels,
> c'est bien gentil mais la question reste entière.
>
> *Comment les lois sont-elles proposées, débattues et décidées ?*
>
> Je ne parle pas du conseil de quartier mais de la politique nationale.
>
> Tirons une personne au sort dans la population française et demandons-lui
> quelle loi elle a envie de proposer au référendum. Les probabilités pour
> que cette personne propose une idée pirate sont à peu près de 1%. Les
> probabilités pour qu'elle propose une loi contre les étrangers est de 20%
> et les probabilités pour qu'elle demande la construction de prisons
> sarkozystes est de 50%
>
> Le problème n'est pas le système de désignation des personnes, mais celui
> des idées.
>
>  Et le problème des pirates est comment faire pour défendre la liberté.
> Nous sommes une toute petite poignée de flibustiers perdue au milieu d'un
> océan d'idées conformistes, un océan sillonné par des vaisseaux
> autocratiques cent fois mieux armés que nous, et vous voudriez que le
> vainqueur soit tiré au sort ? Mais il faut nous battre contre ces navires
> si nous voulons avoir une chance ! Faire péter la poudre de nos idées et
> non pas simplement s'en remettre à la fortune.
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