[PP-discussions] deux questions théoriques

[William Theaux]

Le numérique est indissociable des machines cybernétiques. Ce sont elles
qui le traitent ; sans elles le numérique est une notion dont la personne
humaine n'a pu avoir que des intuitions, bâtir ses concepts mais ouvrir à
des des substituts. A l'arrivée des machines cybernétiques, le code, le
numérique est devenu une réalité objective qui s'est traduite en une
industrie du code.

Cette industrialisation et cette informatisation ont été, par nécessité,
concomitantes d'une identification de la personne humaine comme une entité
codée également. (il s'agit de l'organisme génétique qui succède à
l'organisme mécanique du cartésianisme). L'implication du numérique est
strictement égale à l'implication de la génétique. Ce sont deux seules et
même industrie que l'on connaît sous la désignation de cybernétique.

Comprenant qu'il est erroné, et forcément néfaste d'évaluer le numérique
d'une manière dissociée de la génétique - nous nous garantissons d'abord
contre cette erreur. Puis à partir de cette garantie nous pouvons nous
risquer à examiner notre gouvernement politique. Si on peut envisager que
l'industrie du code puisse modifier 3000ans d'un système politique, il
semble que ce soit sur la déclinaison démocratique. Établie sur le théorème
que le savoir est collectif (ni université, ni élite mais le collectif),
les réseaux informatiques peuvent l'appliquer. Par contre l'exigence
génétique est beaucoup plus difficile à admettre, à tel point que, pour la
refouler il y a fort à attendre que les prétentions démocratiques
elles-mêmes soient infiltrées de toutes les résistances inconscientes
prêtes à ruiner et le numérique, et la génétique ensemble. Il y a toutefois
des raisons d'espérer. Une raison existe du théorème cybernétique selon
lequel les lois de la transformation naturelle échappent à tout contrôle,
voire à toute perception politique. Il n'est nécessaire seulement que de le
savoir. Des transformations qui commencent à s'annoncer pressantes seront
si profondes qu'avec nos comportements nouveaux des modifications
biologiques vont aussi se produire. Nous ne savons pas ce que ce sera, mais
si l'évaluation de l'implication du numérique ne mentionne pas cette
inconnue, cette évaluation risque d'être dogmatique et faussée jusqu'à
indiquer de les routes mauvaises.

DWT

Le 25 septembre 2012 17:49, Sophie Wahnich <sophiw at club-internet.fr> a
écrit :

>  Bravo, bonne synthèse des échanges!
> sw
> Le 25/09/12 16:40, Thomas Vermorel a écrit :
>
> Nous devions envoyer un "trailer" de deux phrases pour chacune des
> questions pour demain, voici ce que je leur envoie.
> Merci à tous les participants.
>
> Bonjour,
>
> tâche difficile que de résumer les problématiques ouvertes par vos
> questions en seulement deux phrases. Comme je ne saisis pas forcément le
> contexte du dossier que vous aller présenter, je vous mets deux jeux de
> réponses possibles. Nous pouvons en discuter d'ici demain, ou vous pouvez
> choisir le format qui vous sied le mieux. Le premier jeu est un petit peu
> plus développé, le second plus allusif.
>
>
>
>  Cordialement
>
> Jeu 1
>
> *Comment appréhendez- vous l'implication du numérique dans l'espace
> public ?*
>
> Les technologies numériques révolutionnent, agitent, amplifient l'ensemble
> des problématiques liées à l'espace privée, l'espace publique et aux liens
> qui les font dialoguer que ce soit de façon conflictuelle et/ou
> constructive. Tel les agoras de la démocratie athénienne, l'internet permet
> notamment à chacun de s'exprimer publiquement et de s'informer librement ;
> il y éclot des concepts, des outils, toute une culture enfin, formée
> d'exigence et d'appétits nouveaux, ceux d'une démocratie renouvelée,
> infiniment plus participative.
>
>
>  *Quels sont, selon vous, les enjeux des nouvelles technologies envers la
> démocratie ?*
>
> Les nouvelles technologies, notamment celles de l'information, sont autant
> d' outils mis à la disposition de tous qui permettent une amplification des
> libertés en conquérant, défendant et améliorant les démocraties : l'open
> data pour garantir la transparence des instances collectives, les réseaux
> sociaux pour peser dans les débats, la cryptographie pour lutter contre les
> sociétés de surveillances, le partage de la culture pour élever le niveau
> citoyen et fonder l'égalité ... Ces outils sont, comme tous les outils,
> ambivalents : il nous faut absolument nous en saisir car ils  peuvent nous
> aider à faire en sorte que la démocratie devienne celle de chacun, et que
> le pouvoir du peuple s'exerce finalement bien par le peuple, et pour le
> peuple.
>
>
>
>  Jeu 2
>
> *Comment appréhendez- vous l'implication du numérique dans l'espace
> public ?*
>
> Le numérique est à présent une composante de l'espace public : lieu
> d'échange, de découvertes, de partage et de dangers, il est une caisse de
> résonance et d'amplification de toutes les forces qui parcourent notre
> société.
>
> *Quels sont, selon vous, les enjeux des nouvelles technologies envers la
> démocratie ?*
>
> Les nouvelles technologies peuvent amplifier les libertés et améliorer les
> démocraties autant qu'elles peuvent les restreindre et les détruire. C'est
> l'enjeu d'une éducation au numérique qui rendra les citoyens maîtres et
> acteurs de leur destin politique.
>
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